***Shirley NKILI***
Je rentre du boulot et Sade a déjà fait à manger, ça fait du bien. Il me faut changer de vêtements et on peut passer à table. On se raconte nos journées, quoi que je sois celle qui a le plus à dire. Nous sommes en février, plus que quatre semaines et le bébé sera là. D'ailleurs maman revient dans quatre semaine et François-Xavier la semaine prochaine.
- Imagine le bébé arrive le 29 février.
- Shirley et ses idées !
- Non mais penses-y, la date prévue est le 4 mars.
- La plupart des primipares que je connais ont dépassé leur terme sauf celles qui devaient accoucher par césarienne.
- Oui mais ça serait quand même une dinguerie.
- Je n'accoucherai pas le 29 février. Quoi qu'après tout, tout ce que je veux c'est un bébé en bonne santé. J'en ai tellement bavé.
- C'est clair. Je peux suggérer un prénom ?
- Bien sûr mais on n'a toujours pas le sexe.
- Si c'est une fille je veux qu'elle s'appelle Salomé. S comme nous deux, et Salomé vient de Shalom ou Salam, qui veut dire la paix. La plénitude.
- Va pour Salomé alors. Et si c'est un mec ?
- Pensons positivement.
Elle éclate de rire en me traitant de méchante. J'ai sommeil mais je reste encore un peu avec elle. La pauvre passe toutes ses journées seules, le soir elle est ravie de voir des humains.
- Je ne t'ai pas vu prendre tes médicaments.
- Ah oui ? Et pourtant si.
- Non. Je les compte donc pas la peine de me mentir Shirley.
- Pff ! Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi ?
- Oh que si Shirley ! Je ne vais pas te regarder détruire ta vie sans réagir. Tu pourras arrêter mais pas sans avis médical. Je sais que c'est pesant, je comprends ta position, mais on ne veut pas prendre de risque tu comprends ?
Je vais prendre les cachets, les avale devant elle puis tire la langue pour qu'elle se rassure que j'ai bien avalé.
- J'ai vu tes comprimés de charbon actifs. Je pense que tu n'en as pas besoin pour le moment.
Et là je pète un câble. Je me mets à hurler sur elle. De quel droit elle se permet d'entrer dans ma chambre et fouiller dans mes affaires ?
- Shirley tu as deux solutions. Première solution, tu prends tes médicaments et tu respectes tes rendez-vous avec le psy. Deuxième solution je te fais interner.
- Pardon ! je fais choquer.
- Tu m'as bien entendue.
- Tu veux m'envoyer chez les fous ? Tu penses que je suis folle c'est ça ? Tu me prends pour une folle ?
- J'appelle papa.
J'ai beau lui interdire, elle lance l'appel. Il est plus de 22h mais il répond.
- Sade ? il répond inquiet. Ça va ?
- Oui t'inquiète. Tu dormais déjà ?
