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Maman Lou, maman et moi sommes partout en train de courir pour les dernières courses. Les garçons ont refusé de venir avec nous, ils ne supportent pas de marcher des heures durant sans but réel.



On rentre au Gabon ce soir. Les femmes la veulent faire leur shopping personnel. Il paraît qu'elles n'ont plus rien à se mettre pour aller au travail. Bref, on rentre tôt parce que Ryan ne fait qu'appeler pour me stresser. Chacune va dans sa chambre fermer ses valises, moi j'essaie avec Ryan sur mon dos.



- Tu y vas pour deux semaines, pas plus.


- Tu as vu mon billet d'avion non ?


- Je te préviens. Et tu restes tranquille là-bas. Je ne veux pas entendre des trucs bizarres.


- Les voleurs n'aiment vraiment pas se faire voler.


- Ça veut dire ?



Je continue de trier les vêtements avec lesquels je pars et Ryan de me faire le bruit. Lorsque je finis je vais laisser la valise dans le salon.



- On arrive. Ryan annonce, clé en main.


- « On » qui ? maman Lou demande.


- Ma moitié et moi. Chérie ?



Moi-même je ne sais pas où on va, on doit quitter la maison pour l'aéroport dans quatre heures de temps. Je le suis, si on rate l'avion il va payer les pénalités de tout le monde. Le gars roule jusqu'à un hôtel.



- Tu m'expliques ?


- Tu pars pour deux semaines, je m'assure que tu aies des provisions pour tenir.


- N'importe quoi ! j'éclate de rire. C'est la première fois qu'on se sépare pour cette période de temps ?


- Non, mais tu vas au Gabon. Là-bas ça ne blague pas.



On arrive avec quelques minutes de retard. Je n'ai même pas le temps de me maquiller et je n'aime pas le faire dans une voiture en mouvement. C'est dangereux et ça ne ressemble à rien ensuite. Heureusement je me suis douchée à l'hôtel, je me change rapidement pendant que Ryan appelle un mini-van. Je n'aurais vraiment pas dû le suivre dans son délire. Ma pauvre foufounette doit m'en vouloir.



On arrive à temps. Embarquement, vol et débarquement sans problème. Libreville je suis là. On prend trois taxis différents à cause des bagages. Maman et mes frères vont ensemble, je prends un autre taxi seule et maman Lou prend son taxi car elle va dans une direction opposée. Nos deux taxis arrivent en même temps, maman paie et on peut entrer chez nous.



Dès le lendemain je commence les visites des terrains avec maman Lou. Elle est passée par une agence ce qui coûte plus cher, mais au moins tu as ton terrain avec les papiers qui vont avec. Nous ne sommes pas compliqués car on compte construire pour mettre en location. Avec l'argent de la location on achètera un terrain sur lequel bâtir la maison d'habitation. Lorsqu'on parle de bonne et mauvaise compagnie, c'est Anaïs et Jacob qui m'ont moi aussi inspirée. Je pensais à construire c'est vrai, mais pas maintenant. Pas à vingt-trois ans.



Bref, on trouve un terrain au PK19. C'est loin c'est vrai, mais c'est dans notre budget de trois mille euros. Maman Lou a dit qu'elle paie les frais d'agence et toute la paperasse administrative. Sans perdre de temps, on signe les papiers. Tout est clair. Si on se sépare, j'ai droit à quarante pour cent du terrain car tel a été mon apport. Maman Lou signe pour son fils et ça y est, on est propriétaire.



J'ouvre ensuite un compte en banque sur lequel on versera de l'argent pour la construction de studios. Je m'assure que les deux mamans comprennent bien ma vision des choses. Maman Lou veut passer par un architecte mais on n'en a simplement pas les moyens.

MayiteDonde viven las historias. Descúbrelo ahora