ÉPILOGUE

702 32 24
                                    

Deux jours avant l'été.

Non pas que son approche soit une source d'angoisse. Pas cette année. En fait, je ne la remarque même pas. Mes préoccupations sont ailleurs, comme dans les cartons qui jonchent le sol de ma chambre, le ménage drastique qui m'attend, ainsi que l'homme qui fait des va-et-vient en moi.

— Zach, un jour il va falloir qu'on arrête de faire ça.

— Jamais, halète-t-il contre mes cheveux. Je peux pas me passer de toi.

Alors que je crois qu'il va jouir, il me retourne afin de pouvoir me regarder dans les yeux. Chaque fois que nous avons craqué et recouché ensemble depuis notre séparation, nous l'avons fait comme si c'était la dernière fois. Mon partenaire sonde mon âme pour imprimer dans son esprit toutes les émotions qui me traversent. Il prend son temps, voulant ressentir le moindre frottement de nos deux corps, le moindre frisson qui naît sur ma peau. Et j'en savoure chaque instant. Le problème, c'est que nous cédons à la tentation au moins une fois toutes les deux semaines. Il faut dire que ça n'aide pas que nos chambres ne soient séparées que par un mur aussi fin que du papier. C'est pourquoi j'ai proposé aux filles que l'on se mette en coloc. C'est également pourquoi il y a des cartons partout dans ma chambre, et c'est pourquoi Zach et moi n'arrivons pas à nous défaire l'un de l'autre.

Parce que cette fois, c'est pour de vrai.

Ne voulant pas que ça se termine, Zach marque une pause. Il plaque son front contre le mien, et nos soufflent s'entremêlent. J'essaie d'agiter mes hanches pour me soulager, mais il s'enfonce profondément en moi, de sorte que je ne puisse plus me mouvoir.

— Zach, s'il te plaît...

Dans un grognement foutrement sexy, il recommence à bouger, chaque coup de reins plus lent que le dernier. Il ne se rend pas compte qu'en plus de se torturer lui, il me torture moi. N'y tenant plus, je le pousse pour le forcer à s'allonger, puis je le chevauche avec puissance et entrain.

— Non, non, non, arrête !

En langage Zach, cela signifie « continue, je vais jouir ! ». De son regard fiévreux, il me fixe comme s'il ne croyait pas que j'étais encore là. Peut-être parce que d'ici peu, je ne le serai plus. C'est cette vénération pour ma personne qui me délivre. Mes jambes tremblent et je m'agrippe aux poignets de Zach pour ne pas tomber sur le côté. En me sentant me contracter autour de son membre, Zach n'arrive plus à repousser l'inévitable. Il jouit en moi, ses doigts s'enfonçant dans ma peau.

Cinq minutes plus tard, nous nous reposons l'un contre l'autre. Sa poitrine, sur laquelle repose ma tête, se soulève dans un rythme irrégulier. Je caresse sa peau moite du bout des ongles, et souris quand il frisonne sous mon toucher. Pour que je cesse de le tourmenter, il prend ma main dans la sienne et passe son pouce sur mon plus récent tatouage qui s'estompe déjà. C'est à mon tour de frémir.

— J'arrive pas à croire que tu m'aies convaincu de faire ce truc, murmure-t-il d'une voix basse et rauque.

— Ce n'est qu'un tatouage éphémère, d'ici une semaine ou deux, il n'y aura plus rien.

— Même.

— Tu regrettes ?

Il hésite un instant avant de murmurer:

— Je regrette qu'il doive disparaître.

Je me contorsionne pour attraper sa main gauche. Je me souviens encore de sa grimace quand, un beau jour, j'ai fait irruption dans sa chambre pour lui annoncer que j'avais trouvé le tatouage parfait. « Un anneau de mariage ! », avais-je déclaré en sautant sur place. J'ai cru qu'il allait s'étouffer avec son jus d'orange. Mais mes arguments étaient en béton, notamment l'aspect éphémère, et le fait que Zach ait capitulé en est bien la preuve. C'est comme ça que nous nous sommes retrouvés sur la chaise d'un tatoueur visiblement excédé de devoir travailler avec l'un de ces couples idiots qui croient qu'un tatouage va les lier pour la vie. Il était loin de se douter que Zach et moi étions déjà séparés.

L'idée est simple: un tatouage pour nous lier, aussi éphémère que notre relation est destinée à l'être. Nous avons convenu que, lorsque l'encre se sera totalement dissipée, il nous faudra mettre un terme à nos rapports. Mon anneau est plus fin que celui de Zach, faisant le tour de mon doigt avec élégance. Sur mon autre main se trouve le tatouage que j'ai en commun avec Max.

Mes yeux passent de l'un à l'autre avec affection.

J'aurais préféré un tatouage éternel, mais Zach n'aurait jamais mordu. Or la raison pour laquelle j'ai eu l'idée des anneaux est la suivante : c'est une pensée pour un mariage qui n'aura jamais lieux, mais également pour un amour qui n'aura jamais de fin. Parce qu'alors que je quitte l'appartement avec mon dernier carton dans les bras, une certitude me foudroie sur place : en dépit de la distance physique, en dépit des années qui vont nous éloigner, je ne tomberai jamais en désamour de Zach Stone.

***

NDA: c'est ainsi que se terminent les aventures de Zach et Aurore! Vous l'aurez sûrement compris, je ne suis pas une adepte des fins type « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ». Ce qui m'intéresse dans l'écriture, c'est les personnages moralement gris et les histoires nuancées 🙊
Quoi qu'il en soit, si vous lisez ce petit message, c'est que vous avez fait partie de l'aventure du début jusqu'à la fin, et je vous en remercie de tout cœur! C'était un plaisir de lire vos commentaires et de voir votre engouement grandir au fil des chapitres!

Pour celles et ceux qui seraient intéressés de me suivre ou qui seraient à la recherche d'une dark romance à lire, je vous invite à vous promener sur mon profil pour découvrir Deadly Hearts, que je commencerai à publier dès mardi 7 novembre!

En attendant de vous retrouver, je vous souhaite un bon week-end! La biseeeeee 😁

@Hvneymccn

The hate theory [Tome 2/2]Where stories live. Discover now