Chapitre 15 : Back Home Girl

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Je déplie ma carcasse endormie et salue avec regret le siège moelleux de la classe affaires avant de goûter à la fraîcheur hivernale canadienne. Après l'atterrissage à l'aéroport international de Toronto bientôt les bâtiments de briques défilent, les lampadaires illuminés de guirlandes de Noël un mois en avance sur le calendrier, puis, les arbres nus enrichissent la vue à mesure que nous roulons vers Oakville, à une quarantaine de kilomètres du lieu des festivités.

Yuri a insisté pour que je prenne ma journée, histoire d'être d'attaque pour the real show à la fin de la semaine La nuit dernière j'ai envoyé un message à Rhosyn pour lui annoncer mon retour, j'ai balayé son interminable message de smileys fêtards sur mon écran avec un sourire au coin des lèvres. La connaissant, je devrais faire face à toute sa famille et un énorme dîner digne de Thanksgiving pour célébrer mon retour. Et je vais finir la soirée cachée avec son chien dans le garage pour leur échapper. Non pas que je ne les apprécie pas mais je ne supporte pas très bien leur avalanche d'attention. Mon père et moi, quand je partais quelques semaines pour une compétition ou pour un voyage de classe, on se faisait un long câlin et ensuite on s'installait dans le canapé devant un match de hockey nos assiettes sur les genoux. Et basta.

A peine le chauffeur a sorti mes valises du coffre que je perçois le premier cri d'orfraie.

- MEHRHEEEEEN !!

Je relâche mes muscles et la laisse me tacler sur la pelouse de ses parents pour qu'elle ne me brise pas les côtes au passage.

- Tu sens la fraise, soufflé-je dans sa touffe rose de cheveux tressés me chatouillant le nez.

- Je sors tout juste de la douche, me sourit-elle. J'avais match cet aprèm.

- Rhosyn ! Mehreen ! Vous allez attraper une pneumonie sur le gazon, rentrez vite !

La mère de ma meilleure amie et sa voix inquiète me font rire des souvenirs de toutes nos sorties nocturnes. Tandis que son père se dirige vers le taxi, je tente de lui barrer le chemin mais il suffit d'un haussement de sourcil pour que je me résous à le laisser payer et porter mes valises. J'emporte tout de même mon sac à dos.

- Chéri, dépose ses bagages au pied de l'escalier et va surveiller le four s'il-te-plaît. Ne restez pas dehors les filles ! Attendez ici, oh vous êtes toutes humides...Tu étais obligée de la rendre malade dès la première minute ?

- Ne t'en fais pas Hanna, je serais vite réchauffée dans cette maison, je vois que vous faîtes tournez la cheminée.

- Hum, mais on ne peut pas en profiter si nous sommes coincées sur le seuil de l'entrée. Le service laisse à désirer, fait Rhosyn.

- Le tiens aussi, réprimande sa mère. Monte les sacs de la miss, vous avez une heure pour rattraper le temps avant de descendre pour manger.

Mon amie ne tarde pas une seconde à me tirer par le bras, zappant les sacs, jusqu'à sa chambre à l'étage. Mes poumons se gorgent de son odeur si familière, dont la chaleur s'enveloppe autour de nous comme un cocon de braise.

- Ma mère n'a pas idée qu'il faudrait une machine à rajouter du temps pour compenser tout ce temps.

Je termine sa phrase, la douce chaleur se répandant dans ma poitrine :

- A des milliers de kilomètres l'une de l'autre.

Elle saute en tailleur sur son lit double.

- J'ai hâte que tu me racontes tout, je me fiche de ce qu'on s'est déjà dit au téléphone, je veux tout re-savourer à tes côtés.

- Et j'ai hâte de rajouter les derniers détails. Tu vas halluciner ma vieille, je pousse ses peluches pour m'asseoir. Voir même, faire un malaise tellement c'est énorme.

Freeze(d) [Yuri Plisetsky x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant