Kuroko no Basket - Deuxième chance

Chapitre 1 - Championnat Inter-High Mixte d'Ekiden

***

Moins d'un an plus tard. Fin du mois d'Août.

(Takebishi Stadium Kyoto)

- Allez !

La foule est en délire, littéralement. Les encouragements fusent entre les différents supporters venus soutenir leur lycée. Et surtout leurs coureurs.

- Fonce Saya !

La dernière ligne droite. En troisième place après le virage, mes appuis à la pointe de mes pieds sont plus forts et je sprinte à une vitesse que je n'avais pas encore dévoilée.

- Vas-y !!

Mes camarades sont survoltés, et alors que le coureur adverse ralentit à l'approche des deux derniers mètres, j'incline mon corps plus encore, et je fends l'air à côté de lui. Je le dépasse. Il n'est plus premier. Son visage n'a pas le temps d'exprimer ce que je sais. Je continue jusqu'à emporter la banderole d'arrivée avec moi.

Le meilleur moment d'une course. La surprise attendue de l'équipe se transforme en bond de joie incontrôlable. Je ralentie et m'arrête enfin après une bonne dizaine de mètres supplémentaires.

Je suis essoufflée par l'effort et je n'arrive pas encore à réaliser. Mais...

- On a gagné !!

- Woaaaaah Sayaaaaa !

Ce n'est pas à l'entente de leurs mots que je comprends, mais bel et bien lorsque mes amis me sautent dessus et que je bascule sur le sol peinturé du stade.

Mes yeux sont grand ouverts, comme choqués par la nouvelle, et l'instant d'après où je me relève de leurs embrassades, je les fixe. Certains me rendent mon incompréhension tandis que d'autres ne peuvent s'empêcher de se sauter dessus. Soudainement, mon visage rougit par l'effort s'agrandit en un large sourire incontrôlable. Et je crie de toutes mes forces le peu d'air qu'il me reste.

- Ouaiiiiiiis !

On ne s'arrête pas, notre coach nous rejoint les larmes aux yeux et la fierté qui transpire de tous ses pores, et je crois bien que même l'arbitre se retient de siffler le rassemblement pour nous laisser célébrer.

Une victoire inopinée, presque impossible pour les concurrents précédents, et inimaginable pour notre adversaire de finale : Rakuzan.

Et le coup de sifflet tant attendu résonne finalement, marquant la fin de cette compétition Inter-lycées, et désignant les champions à couronner de leur médaille respective.

Représentant mon équipe sur le podium, je me tiens droite, avec le peu de trac que je peux ressentir vu l'épuisement et la joie qui me gagnent. Les flashs des appareils nous aveuglent, mais je suis moi-même trop aveuglée par notre victoire pour les sentir. Contrairement aux deux lycées perdants qui se tiennent à mes côtés, et qui ont du mal à sourire avec leur deuxième et troisième position.

C'est alors que ma modestie de joueuse ressort, et je tourne la tête vers le troisième, un rude adversaire mais passable avec moins d'efforts que je ne l'avais imaginé. Puis le deuxième. Rakuzan est fort, plus que n'importe lequel des prestigieux lycées que l'on pouvait affronter, ils sont d'un autre niveau. Je ne donne pas cher de l'entraînement qu'ils doivent suivre. Et tandis que j'estime mon ancien adversaire de course, celui-ci tourne la tête et me pique de toute sa haine de perdant qu'il aimerait être une vengeance.

Et... Je me surprends à sourire. Fière et espiègle comme je ne l'avais pas été depuis longtemps.

Ses yeux s'agrandissent brièvement avant de se froncer mécontents. Mais je ne peux arrêter mes lèvres étendues, et mon torse qui se redresse face aux journalistes sportifs sur le qui-vive d'une déclaration du célèbre lycée perdant, et du gagnant moins connu.