21.

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Rosa

Ils nous regardent débarquer dans la pièce, sans qu'un mot ne quitte leur bouche. Et dire que j'allais les trahir dans quelques minutes.
Je décide de détourner mon regard vers DeRossi qui ne montrait rien, aucune émotion, mais qu'il dégageait une aura qui crie pouvoir, domination et assurance.

DeRossi — l'interpelle mon père.

Le concerné continue à avancer vers le fauteuil qui est la seule place disponible où il finit par s'installer, tout en ignorant l'interpellation de mon père.
Je regarde autour de moi en cherchant une chaise ou un endroit où m'asseoir, sans rien trouver.

Ils te regardent... ils regardent tes bras...tu les dégoûtes.

Suite à cette pensée j'essaye de cacher mes cicatrices en croisant mes bras, ça devrait faire l'affaire.

Je ne me sens pas à l'aise.
Je me sens comme si je venais de gâcher leur ambiance.
Je me sens comme une intruse dans ma propre famille.

Je ne me sens pas chez moi, alors que je suis chez moi.

DeRossi — répète mon père d'un ton plus sévère.

DeRossi prend le temps de sortir une clope de son paquet, la poser entre ses lèvres et allumer en relevant son regard vers mon père.

Sois plus précis — fait ce dernier en crachant la fumée sans le quitter du regard — Dans cette salle sont présents deux DeRossi, tu n'as qu'à préciser lequel — sa voix est très calme et monotone ce qui fait serrer la mâchoire à mon père et détourner son regard vers moi pour quelques secondes.

Angelo — reprend mon géniteur mais sa parole a été à nouveau coupée par le jeune homme.

T'as encore moins le droit de m'appeler par mon prénom, Gabriele — il marque une pause et se penche vers l'avant en appuyant ses coudes sur ses genoux pour ensuite tirer une nouvelle latte de sa cigarette — Quand tu t'adresses à moi tu m'appelles Don DeRossi, ne me mets pas à ton même niveau car t'en a pas un.

Mon père, suite à l'humiliation du brun se serre un verre de whisky qu'il boit d'un coup en reposant brusquement le verre sur la table basse, ce qui fait sursauter tout le monde sauf DeRossi.

Je croise finalement le regard de ma petite sœur, elle me regarde en forçant un sourire comme si elle voulait me rassurer.

Me rassurer de quoi?

Elle finit par remarquer que je suis debout et dit:

Oh! Rosa, viens je te fais de la place...désolée j'avais pas remarqué — s'excuse-t-elle en se décalant pour me faire de la place sur le canapé.

Après tout elle était distraite, c'est compréhensible.

J'allais m'approcher pour m'installer mais j'ai été arrêté par la voix de DeRossi.

Amore, on est venu chercher le reste de tes affaires. Va les chercher pendant que je discute avec mon beau-père préféré — dit-il en terminant les derniers mots d'un ton ironique en regardant le concerné.

Je sais exactement de quoi il parle et ce qu'il me reste à faire. Les soi-disant "mes affaires" ce ne sont rien d'autres que ses affaires.
Je n'ai pas d'autres choix que d'accepter.

Oui.

Attends, je viens t'aider — s'offre Elena, DeRossi me jette un regard dont je comprend rapidement le message.

Je dois refuser son aide ou elle découvrira ce que je vais faire.

Non, t'en fais pas je vais être rapide...c'est que...ehm...des livres que j'ai oublié et quelques vêtements — mens-je.

BROKENWhere stories live. Discover now