- Viens m'aider Alex !

Celui-ci se mit à sa hauteur et agrippa le caddie. Il mit ses pieds sur le "châssis" et se laissa emmener. Au prochain virage à droite, le jeune homme descendit et aida son compagnon à tourner. Puis il tourna brièvement la tête. Les créatures les suivaient encore.

Alex savait qu'il n'aurait pas dut les écouter. Il avait su que rien de bon ne se cachait derrière "risqué". Malgré tout, il était venu. La peur qu'il éprouvait était tellement forte qu'il en avait mal à la tête. Chacun des pas qu'il faisait ne faisait que aggraver sa douleur. Il sentait encore son sang cogner contre ses tempes. Seul le flot d'adrénaline qui coulait dans ses veines lui permettait de tenir le coup. Sans quoi, il se serait effondré.

Plus il courait, plus il se demandait s'il ne devait pas s'arrêter pour faire face à son destin. C'était stupide, il le savait. Cependant, une petite voix lui chuchotait d'y aller, d'en finir pour de bon. Il ne le fit pas.

De toute façon, il savait que au fond de lui, il tiendrait tête à tout le monde pour ne pas y retourner. Il serait têtu. Et personne ne le ferait changer d'avis.

- C'était quoi le chemin les gars ?

-Tout droit je crois !

Alex avait un doute. Il ne savait plus par où ils étaient passé. À vrai dire, il ne se souvenait pas de grand chose.

- Sandra, par où sommes-nous passé ?

Silence.

- Sandra ?

Aucune réponse. Il réessaya maintes fois, mais la jeune fille ne répondit pas.

Dans la planque, tout laissait croire à la confusion. Des adolescents couraient partout. La table ronde avait été entièrement abandonné. Des feuilles étaient tombé par terre en raison de la panique général, et les micros étaient renversé. Sur tout les écrans des ordinateurs, la petite barre clignotante qui indique où se trouve le curseur, apparaîssait et disparaissait inlassablement en attente de lettres et de mots à écrire sur les logiciels de piratage. Puis les écrans se mirent tous en veille. Laissant les éclaireurs seul, tout le monde s'attroupait en cercle pour porter secours à Sandra. Et personne ne semblait en prendre conscience.

En s'approchant des casques posé à la hâte sur les bureaux, on pouvait également entendre une voix crier, appeler encore et toujours le même prénom : Sandra.

Mais la jeune fille n'était pas en état de répondre. Car évanoui, elle ne donnait plus aucun signe de vie mis à part sa poitrine qui se soulevait puis s'abaissait.

- Jetez lui de l'eau sur la figure ! cria une personne.

Le liquide froid aspergea son visage. Mais aucune réaction.

Un petit roux costaud s'approcha de la table ronde. Il avait entendu du bruit. Comme un grésillement. Il entendit le nom de la jeune fille inerte. Il fixa des ses yeux vert le casque audio face à lui, puis le micro. Il s'assit sur une chaise et commença à parler.

- OK les gars, désolé on a eus un petit imprévus.

Alex s'énerva. Un petit imprévus ? Quelle blague.

- Tu te fou de ma gueule ou quoi ! Sa fait une heure que personne ne répond !

Les éclaireurs couraient depuis maintenant dix minutes. Ils semblaient perdu. Deux minutes plus tôt, un groupe d'infectés avait bloqué le passage qui menait à la planque. Ils avaient alors dû tourner à leur droite, puis ils s'étaient enfoncé dans des petites ruelles.

- Sandra s'est évanouie ! C'est la panique à la planque !

- C'est qui alors ?

L'oreillette d'Alex grésilla, le garçon soupira.

- Je m'appelle Thibault.

Ce gamin faisait partit de l'équipe des hackeurs semblait-il. D'après ce que Alex avait retenu.

Il descendit du caddie pour négocier un virage. Il le tira vers lui de toute ses forces pour ne pas ce faire emmener.

Un sachet de riz tomba. Le jeune homme lâcha prise puis couru ramasser le petit sac. Cependant, en voulant rejoindre ses camarades, il trébucha et s'étala de tout son long. Il s'était ouvert les mains et avait déchiré son jean à hauteur de son genoux droit. Alex se releva comme il put, malgré la douleur qu'il éprouvait.

Une main l'empoigna par l'épaule, puis de long ongles pointus vinrent s'y planter. Le garçon hurla.

- Dépêches toi Alex ! Hurla Sam. Alex !

Il savait qu'il ne pouvait pas aider son coéquipier, au risque de se faire également attraper. Il continua alors à courir, côte à côte avec Julien et Anthony.

Le jeune homme donna des coups de coudes à l'aveugle. Un homme infecté l'avait rattrapé. Malgré ses maigres bras, il tira le garçon au sol. Celui-ci tomba de nouveau sur les fesses. La créature se pencha vers lui et ouvrit grand la bouche, laissant transparaître ses longues dents.

Alex fouilla rapidement dans ses poches et en sortit un couteau. il frappa de toutes ses forces le poignet de la créature avec la lame. Sa peau froide et blanche céda et dans un craquement, son os aussi. L'homme hurla d'une voix aiguë, animal. Le jeune homme tira fort sur le manche du couteau, et la main de l'infecté tomba. Cette vue le choqua. La créature beugla, mais aucune goute de sang ne j'aillit de son moignon. L'homme recula et glapit tel un chien. Alex se remit debout et couru le plus vite possible. Il était déjà hors d'haleine. Son souffle était rauque. Ses jambes, douloureuses, le portaient depuis bientôt trois heures. Cent mètres plus loin, à une intersection, le jeune homme s'écria :

- Sam ?!

Son oreillette grésilla.

- Ils ont prit à gauche, puis à droite. Ils sont à environ deux cents mètres.

Alex le remercia intérieurement. Il prit la route de gauche et sprinta. Il força sur ses jambes et se concentra pour aller encore plus vite. Au bout de cent cinquantes mètres, il vira à droite. Il les aperçut, au loin, ses compagnons. Il couru encore et encore, impatient de les retrouver et de ne plus être seul.

- Sam ! attends moi !

Les trois garçons se retournèrent et sourirent.

Sandra se trouvait maintenant à l'infirmerie. Une jeune infirmière s'occupait d'elle. Son visage et ses cheveux blond s'accordaient parfaitement avec sa forte poitrine et ses hanches large. Sa blouse était d'un blanc éclatant, car comme tout les adolescents présent, elle venait juste de prendre son poste. Elle sourit bêtement, comme fière d'avoir déjà une patiente.

Elle posa une petite serviette humide sur son front.

La jeune fille, inerte, tremblait légèrement. Elle poussait des petits cris de temps à autre.

Sandra transpirait à grosses gouttes. L'infirmière pris sa tension. Elle était normale. Par contre, sa chaleur corporel était monté à plus de trente-deux degrés Celsius.

En voyant cela, l'infirmière paniqua:

- Il faut que tu la refroidisse Julie !

Elle avait prit un regard fou. Elle avait beaucoup de sang froid, mais quand il s'agissait de la vie des autres personnes, elle devenait vite incompétente. Et c'est pour ça qu'elle n'avait pas été éclaireur, car elle perdrait vite tous ses moyens. Si bien qu'elle aurait pu se tuer. Et au fond d'elle, elle le savait, pourtant elle aurait voulu sortir dans la ville. Comme inscrit dans le plus profond de sa mémoire, elle ressentait l'infatigable envie d'aller droit au but. Aller à l'action. Au front. Car c'est comme ça qu'elle le voyait.

Elle remplis une bassine d'eau froide et y ajouta des glaçons. Elle vida ensuite le tout sur la tête de la jeune fille qui poussa un léger cri.

Survival: In the City (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant