3. Costume cyan

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Au bout du couloir il y avait un homme assis derrière une table.

Devinez la couleur de la table? Attention vous allez être surpris, elle est blanche! gloussait-je intérieurement.

L'Homme était grand, brun avec une barbe bien taillée. Il portait un costume de couleur cyan ce qui contrastait avec la pièce monochrome .

D'un signe, il m'indiqua de s'assoir devant lui, ce que je fis.

- Bonjour, mademoiselle, dit-il.

Je ne répondis pas. J'étais stressée, je n'arrivais pas à bouger.

- Vous devez avoir beaucoup de questions. Ne vous inquiétez pas nous ne vous voulons pas de mal. Prenez plutôt cet événement comme un sorte d'entretien imprévu, renchérit-il un sourire au coin des lèvres.

Je fronçais les sourcils et demanda le plus calmement possible, bien que j'avais une envie folle de crier et de me barrer d'ici le plus vite possible.

- Ou sommes nous? Que me voulez vous ?

- Nous aimerions vous proposer un marché.

Il n'avait pas répondu à ma première question.

- Nous savons que votre mère a le cancer et que votre père c'est dangereusement endetté pour lui offrir des soins.

J'écarquillais des yeux.

- Comment avez-vous...? bégayais-je.

Comment était-il au courant pour le cancer de ma mère? Et qu'est -ce qu'il raconte? Mon père travail dur pour payer le traitement de ma mère, il n'est pas endetté. Encore moins "dangereusement". C'est évident qu'il essayait de me déstabiliser pour je ne sais quelle raison.

L'étrange homme sorti une petite liasse de documents et la mis sur la table, devant moi, en évidence, pour que je puisse lire son contenu.

- Voici les contrats et relevés de comptes de ton père. Ton paternel à joué avec le feu avec les mauvaises personnes. Il a été trop gourmand, en voulant sauver ça famille il n'a fait que  courir à ça perte.
Les traitements pour le cancer ne sont pas gratuits, petites, pensais-tu vraiment que son misérable travail lui permettrait de rapporter assez d'argent à la fois pour nourrir votre famille et soigner ta mère? pouffa-t-il.

Je me levais brutalement.

Comment pouvait-il se moquer de mes parents comme ça ? Je serrais les poings.

- N'insultez pas mon père! Il est honnête, il n'a pas eu une vie facile mais jamais il aurait passé des contrats foireux comme vous le prétendez!

Je fulminais. Il mentait, j'en étais certaine.
Cependant, l'individu face à moi souriait toujours.

Qu'est ce que j'ai envie de lui arracher son sourire de sadique.

Il tapota sur les feuilles devant moi.

- Calmez vous Enyo. Lisez plutôt ce que je vous ait ramené.

Je le fixais d'un regard glaciale. Il connaissait mon prénom maintenant ? Et il ne tentait même pas de le cacher.

connard.

L'étrange homme fit glisser les papiers comme pour m'inciter à les lire. Ce que je fis, bien qu'a contre cœur.

Je me mis à trembler à la vu des documents. Ce gars semblait dire vrai. La première feuille était  bien un contrat de mon père. Il y avait ça signature. Les autres documents montraient des chiffres, bien que je ne m'y connaissais pas beaucoup il était évident que ces papiers prouvaient les propos de l'inconnu.

Mais je ne pouvais pas écarter la possibilité que ces feuilles soient falsifiés.

Ce type est plus que louche. Assez pour ne pas faire confiance à de simples bout de papiers.

Cependant, je décidais de l'écouter. Il avait piqué ma curiosité.

- Bien, vu ton expression tu sembles plus à même de m'écouter maintenant je me trompe? dit-il.

-Ne me tutoyez pas, je ne vous connais pas. répondis-je froidement.

Un petit rire moqueur s'échappa de ça bouche. Ces yeux de lynx me fixèrent pendant quelques secondes. Il semblait réfléchir à ça prochaine phrase.

- Voyez vous, nous vous proposons de résoudre votre problème. Si vous acceptez ce marché vous n'aurez plus de soucis d'argent. Ni vous, ni votre famille. Votre mère recevra les traitements qu'il lui faut et vous serez tellement riche que vous, votre père, et même votre petit frère n'auront plus besoin de travailler pour le restant de votre vie. N'est-ce pas génial?

Il me fixait les yeux pétillant, toujours ce même sourire coincé sur le bout des lèvres.

Je sais que je peux être naïve à certains moments mais je ne peux pas tomber dans un piège comme celui ci. C'est ridicule. Ce marché comme il l'appelle, ça doit être un truc foireux. Je ne suis pas folle, je ne vais pas signer quoi que ce soit venant de ce malade.

- Je suis désolée je ne peux pas. dis-je sèchement avant de me lever.

- Et bien, vous n'avez même pas encore écoutée votre parti du deal.

- Figurez vous que je ne suis pas stupide, comme vous l'avez dit, l'argent ça ne se gagne pas si facilement. En tout cas pas légalement parlant. Ce que vous allez me demander, je le sens, c'est tordu. Vous mentez à propos de mon père pour m'amadouer mais je ne vais pas tomber dans votre piège ! criais-je en levant mon majeur.

Ce n'était plus l'heure à la politesse, ce monsieur m'avait kidnappé pour ÇA? Pour un deal à la mord moi le noeud? Non mais c'est quoi ça encore? Je veux bien qu'on se moque de moi mais il ne faut pas pousser mémé dans les orties!

- HAHAHA, vous êtes marrante vous. Je vous aime bien.

Je me retournais étonnée, les sourcils froncés, les yeux écarquillés.

Mais il est fou?

- Je vous propose simplement un jeu. Vous avez bien vu les personnes dans le hall avec vous? Ce sont tous des potentiels candidats. Le gagnant aura tout ce qu'il désir.

- Allez vous faire foutre. soufflais-je avant de faire demi-tour.

- La sortie est à gauche, au fond du couloir, ricana l'étranger. Permettez-moi de vous demander d'y réfléchir sérieusement. Votre famille est en jeu n'est-ce pas?

Je bouillonnais intérieurement mais je ne me retournais pas. Je voulais rentrer chez moi à présent.

Je n'eu pas beaucoup de mal à trouver la porte indiqué par l'étrange homme. Je l'ouvris. Elle donnait sur un énorme jardin dessiné à la française. Une petite fontaine était installée au milieu et des bancs avaient été mis à disposition. La même foule que dans le hall attendait là. Leurs regards avaient changés. La tension était retombée laissant place à la réflexion et le doute. Ils devaient tous avoir fini leur "entretien" comme la voix du Haut parleur semblait aimer appeler ce que je traduirais plutôt comme un kidnapping.

J'étais en colère. Je serrais les poings de frustration. Je ne savais toujours pas où j'étais mais une chose était sur: je ne reviendrais plus ici. Plus JAMAIS. Qu'ils aillent s'amuser tout seules. S'ils veulent jouer, ce sera sans moi.

Ensuite, des hommes vêtus d'un masque blanc au visage et du même costume cyan que l'étranger se faufilèrent dans la foule pour nous rediriger à l'intérieur de gros vans noir floqué de l'éternel logo renard.

Un homme vint me chercher et juste avant de rentrer je cherchais Marianne du regard. Je ne la voyais pas.

T'en pis, j'aurais aimé lui dire au revoir.

Nous étions une petite dizaine par van, les vitres étaient recouvertes de peinture noir nous empêchant de voir l'extérieur. Personne ne parlait, tous étaient plongés dans leurs pensées. Tout comme moi, ils devaient penser à cette journée folle, ce"marché", cet endroit.

Après quelques minutes je me sentais soudainement lourde. Je ne voulais pas m'assoupir, je devais savoir quel était cet endroit, son emplacement.

Mais je m'endormis malgré moi.

The Vulpine's ringWhere stories live. Discover now