𝖠𝖬𝖭𝖤́𝖲𝖨𝖤

𝘊𝘏𝘈𝘗𝘐𝘛𝘙𝘌 𝟣𝟪 | 𝘓𝘦 𝘤𝘢𝘶𝘤𝘩𝘦𝘮𝘢𝘳

Sano

Mes vêtements devenaient lourd et mes chaussures glissaient au fur et à mesure que la pluie tombait, le froid faisait trembloter mes jambes encore affaibli dû au conséquences la veille.

Sa grande et lourde main m'attrapait par le col pour me jeter en arrière où je tombais à nouveau sur le dos.

-Lève toi.

Me disait-il debout lui aussi sous la pluie.

-Personne viendra te sauver alors lève toi !

Il me criait dessus, d'une manière ou d'une autre je connaissais la suite alors autant me lever.

Debout face à lui, il s'élançait vers moi avec rapidité un bâton à la main, le genre de bâton qui me laisserait une trace un long moment, une autre marque.

-Ne me déçoit pas.

Me disait-il avant de donner un coup avec son bâton que j'esquivai de justesse en baissant la tête.

La pluie et la tombée de la nuit m'empêchait de voir correctement et la gadoue était loin de me faciliter la tâche, elle me ralentissait et limitait mon équilibre sans compter le froid qui commençait à me paralyser les doigts, ils changeaient de couleur mais ça n'allait pas être ni la première fois ni la dernière.

Voyant que j'esquivai les coups qu'il essayait de m'assener aux côtes il changeait de tactique, il me faisait tomber en me tirant par le pied avant de chercher à me frapper de plein fouet avec ce bâton qui servirait sans problème de fouet d'ailleurs, mais malheureusement pour lui là encore je l'esquivai.

-Tu t'améliore Sano...Gabriel !

Il appelait Gabriel avec une voix sans la moindre gentillesse, par moment je pensai qu'il ne l'aimait pas, enfin qu'il l'aimait encore moins que moi.

Gabriel sortait rapidement de la maison pour s'élancer sous la pluie dans la gadoue dans notre direction, à ce moment là je savais ce qui nous attendait mais là aussi c'était une habitude à laquelle nous avons appris à encaisser.

-Oui père ?

-Ton frère s'est amélioré je veux vous voir vous confronter, voir qui le meilleur.

Nous disait-il en s'écartant assez pour nous laisser de l'espace, je savais très bien comment ça allait finir.

Gabriel me lançait le regard de celui qui était prêt à tout pour rendre fière son père, moi je me contentai de garder l'équilibre dans un premier temps puisque j'étais dehors depuis bien plus longtemps que lui l'effet du froid et la violence de mon père avait fait plus d'effets.

-N'ayez aucune pitié, aucune compassion, battez vous !

Nous disait-il.

Comme après un signal Gabriel s'élançait vers moi de tout son poids, il avait une tête de plus que moi mais la force était plus de mon côté même si lui aussi était très fort.

Je me déplaçai sur la droite, je ne voulais pas le frapper.

-Sano !

Hurlait mon père.

Rapidement Gabriel lançait son poing espérant sûrement que celui-ci vienne s'écraser contre mes côtes, mais j'attrapai son poing pour l'arrêter, après ça je posai une main près de son cou et l'autre près de son jean puis facilement je le faisais chuter au sol en le soulevant.

Le sourire de notre père étirait ses lèvres, Gabriel m'attrapait par le pied pour tirer, à mon tour je chutait réveillant la douleur vive qui provenait de mes côtes droite.