𝓈𝓌𝑒𝒶𝓉, 𝓉𝑒𝒶𝓇𝓈 𝑜𝓇 𝓉𝒽𝑒 𝓈𝑒𝒶,

𝟨. 𝘢𝘯𝘤𝘰𝘭𝘪𝘦 𝘦𝘵 𝘮𝘦́𝘭𝘢𝘯𝘤𝘰𝘭𝘪𝘦

❛ 𝑡𝑒𝑎𝑟𝑠 𝘢𝘳𝘦 𝘰𝘯𝘭𝘺 𝘸𝘢𝘵𝘦𝘳,
𝘢𝘯𝘥 𝘧𝘭𝘰𝘸𝘦𝘳𝘴, 𝘵𝘳𝘦𝘦𝘴
𝘤𝘢𝘯𝘯𝘰𝘵 𝑔𝑟𝑜𝑤
𝘸𝘪𝘵𝘩𝘰𝘶𝘵 𝑤𝑎𝑡𝑒𝑟, ❜

𝐁𝐫𝐢𝐚𝐧 𝐉𝐚𝐜𝐪𝐮𝐞𝐬

Comme sa mère l'avait dit la veille au soir, Taehyung n'avait pas eu de difficultés à trouver la boutique de fleurs. Il avait roulé tout droit jusqu'à Perkins Cove, un trajet qui avait duré quelques minutes, les mains collées au volant, les yeux balayant les rues de gauche à droite, curieux, observant les passants, des habitués qu'il avait croisés à de nombreuses reprises par le passé et des touristes qu'il n'avait jamais vus. Il avait capturé chaque forme, chaque couleur, le mélange des odeurs, celles des arbres, du port et des restaurants, prenant des notes sur ce qui avait changé et sur ce qui était resté exactement pareil, faisant des comparaisons avec ses derniers souvenirs. De nouveaux magasins avaient été crées, s'étaient développés, prenant la relève, apportant un souffle nouveau, plus jeune, plus dynamique. Perkins Cove restait le même out en était totalement différent. La côte restait la même tout en étant différente. Taehyung comprenait ce sentiment, il le partageait aussi un peu sans doute. Il passa devant le magasin de souvenirs de ses parents, ses yeux s'y accrochant, sa tête suivant le mouvement jusqu'à ce qu'il disparaisse dans un angle mort. C'était étrange, c'était sans doute la première fois de sa vie qu'il le voyait fermé un jour de semaine. Arrivé au bout de la rue, il fit un créneau pour se garer entre deux voitures. La pointe continuait encore un peu plus loin, jusqu'au port, de là où il était, il apercevait déjà le pont et le mât des bateaux, mais la rue était déjà bien encombrée en cette fin de matinée et il préférait continuer à pied. « An ode to spring » se situait tout au bout, le port presque à ses pieds. C'était une petite boutique aménagée dans une maison sur deux étages, bien différente des commerces qui l'entouraient, comme si Perkins Cove s'était construit autour d'elle, conservant la mémoire de la rue telle qu'elle était quelques années plus tôt. Sa peinture, d'un bleu indéfinissable, était écaillée, éraflée par endroits, ce qui ajoutait du caractère, un passé, une histoire au lieu. Un banc en osier ornait le côté gauche de l'entrée, habillé de plantes dans de jolis pots, tandis que de l'autre côté s'étendaient des bacs remplis de fleurs en vrac et de bouquets dans du papier de soie brun, quelques pots en céramique étaient posés à même le sol, des plantes pour la décoration ou pour la vente, Taehyung n'aurait su le dire. Des guirlandes de feuilles semblaient tomber du ciel, ou du toit, telle une jungle minuscule au milieu du ciment et en levant le nez, il devinait quelques jardinières qui ornaient le balcon au-dessus de sa tête. Ça sentait le bois, la nature, ça se mariait à la perfection avec les embruns que le vent ramenait.

C'était minuscule, mais joli, ce commerce possédait un charme indéniable, une aura. Petit coin de paradis avec vue directe sur la mer d'un côté et sur les bateaux de l'autre.