𝐏𝐚𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧𝐚𝐭𝐞 | 𝐌𝐢𝐭𝐬𝐮𝐲𝐚 𝐱 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟖

Ces derniers jours j'ai passé plus de temps à réviser plutôt qu'à coudre. J'avais vraiment envie de rapporter un bon bulletin chez moi alors je travaillais d'arrache-pied, à tel point que je ne me souvenais même plus de la dernière fois où je suis passée au club de couture.
De ce fait, je croisais beaucoup moins Mitsuya qu'avant et il faut dire que cela ne me dérangeais pas tant que ça, car depuis le soir où il s'est confié à moi je n'arrivais pas à lui parler sans bafouiller ou rougir. J'avais tellement peur de dire une bêtise et qu'il regrette de m'avoir dit tout ça, que je n'osais pas l'approcher. Sans oublier les insinuations que Draken me faisait à son égard qui me rendaient d'autant plus mal à l'aise lorsque j'étais à proximité de lui.

Mais aujourd'hui c'était différent. Maintenant que j'avais enfin réussi à avoir une note au-dessus la moyenne en mathématiques, j'allais pouvoir commencer à souffler. Et la seule manière pour moi d'y arriver, c'était de coudre.

C'est pourquoi à la pause du midi, j'ai pris le chemin du couloir par lequel j'avais l'habitude de passer, afin de me rendre au club. J'avais un peu peur de la réaction des autres, et surtout celle de Mitsuya, étant donné que ça faisait un petit moment que je ne m'étais pas pointée là-bas.
Cependant mon appréhension s'évapora rapidement après avoir passé le seuil de la porte. La salle était toujours aussi accueillante qu'avant, l'agréable odeur des tissus ainsi que le doux bruit des machines étaient toujours présents, ce qui eut le don de me mettre tout de suite à l'aise.

Je pris place devant une table, sortis mon matériel, et repris ce que j'aimais faire par dessus tout.

Au bout de plusieurs minutes, j'aperçus une ombre sur mon bureau et sentis quelqu'un se pencher au dessus de mon épaule.

« — Fais gaffe ton fil est pas assez tendu. »

Je n'ai pas pu m'empêcher de frémir à la sensation d'un léger souffle dans mon cou, puis je me suis retournée et ai perçu Mitsuya qui se tenait juste derrière moi.

« — O-Oui merci... » lui répondis-je en bredouillant.

Est-ce qu'on fait peur aux gens en surgissant de nul part comme ça ?!

Je sentais le rouge me monter aux joues au moment où j'aperçus sa fine silhouette se rapprocher à côté de moi.

« — Qu'est-ce que tu couds T/P ?

— Ah... Euh je fais une jupe mais j'ai des doutes sur la longueur.

— Hm je vois..., répliqua-t-il d'un ton pensif, si tu veux mon avis je pense qu'elle devrait t'arriver un peu en dessous du genou.

— Rah j'ai dû mal mesurer alors ! Je voulais qu'elle tombe à peu près ici », avouais-je en lui indiquant l'endroit précis sur mes jambes.

Mitsuya prit alors un mètre non loin de lui, et me fit signe de me relever.

« — Approche, je vais prendre les bonnes mesures. »

Surprise de son initiative, j'ai hésité pendant quelques secondes puis j'ai acquiescé et me suis levée de ma chaise.

Il se tenait devant moi, à genoux, avec son mètre glissant entre ses longs doigts fins. Sentir ces derniers effleurer ma peau à chaque mesure qu'il prenait me faisait frissonner de la tête au pied. Mitsuya, quant à lui, paraissait imperturbable. Je pouvais contempler sa mine appliquée de là où je me tenais, ce qui n'était pas désagréable, au contraire, j'admirais ses yeux se poser sur une infime partie de mes jambes à chaque fois qu'il relevait le mètre. Je pouvais même entrevoir sa langue sortir délicatement de ses lèvres manifestant une concentration inébranlable.