Chapitre 11 :Cahier et potion ou le bonheur n'est jamais loin

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Charlize Marchtombe s'occupait des cours de sortilège à nouveau cette année avec sa bonne humeur habituelle. Elle grogna contre la directrice, l'organisation de l'école et la magie elle-même. Heureusement, toutes ces plaintes étaient accompagnées d'une dose d'humours faisant fleurir des sourires. Mayzel ne savait toujours pas si elle adorait ou arborait cette professeure. Quoiqu'il en soit, ses cours étaient interactifs, et Mayzel y apprenait beaucoup.

Néanmoins, après une heure d'explication sur les sorts en langue magique, Mayzel était au bord du supplice. Elle voulait un peu de pratique. Qu'elle était l'intérêt de la magie si on ne faisait qu'en parler sans jamais la pratiquer ? Elle griffonnait distraitement sur son carnet.

« Non, non. Ça ne s'écrit Almoero, mais Awelmoer. C'est différé tout de même. L'un signifie aimer et l'autre transformer ! »

Mayzel poussa un cri et lâcha son style.

« Voyons, en voilà des manières. »

Elle fixa son cahier. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas parlé. En fait, la jeune fille avait fini par supposer que la magie s'était définitivement envolée et qu'il était devenu un carnet banal comme sa professeure l'avait prédit.

« Mayzel, pourrait-tu nous faire le plaisir de nous partager ce qui te faire réagir de manière si vocale ? Je doute que ce soit les verbes couper et balayer.

— N-non, c'est juste... »

Tous les regards étaient tournés vers elle. Encore. Elle aurait aimé pouvoir disparaitre. Son ancienne position sociale, avant d'arriver à Soralen, consistant principalement à essayer de devenir invisible, lui manquait parfois...

« Mon carnet. Mon carnet parle. Toujours visiblement. »

En toute autre circonstance, un professeur normal l'aurait envoyé à l'infirmerie. Néanmoins Soralen et normal n'allait pas ensemble. Cette fois-ci, Charlize parut surprise, voire intriguée. Elle s'avança, ces cours cheveux roux dansant autour de son visage pâle.

« Vraiment ? Ton premier sort est toujours actif ? »

Elle s'approcha en marmonnant.

« J'étais déjà étonnée qu'il dure aussi longtemps l'année dernière... »

Elle ajouta pour Mayzel :

« Tu n'as pas jeté un autre sort pour le prolonger ?

— Non. Il n'a pas parlé de tout l'été. Je crois que...

— Hum.

— Pas parler de tout l'été, de quoi elle se plaint celle-là ! Ce n'est pas elle qui était coincée dans un tiroir sombre pendant deux mois ! »

Mayzel baissa la tête. Ceci expliquait cela, même si ça ne n'avait pas empêcher de parler par le passé. Sa professeure se pencha sur le cahier et agita sa baguette en lançant un sort en langue magique. Mayzel ne reconnut que « naissance ».

« Hum... Intéressant. Je pense que ton sort ne s'effacera pas de sitôt. C'est intéressant de voir comment ton esprit fonctionne. »

Elle ajouta pour la classe.

« L'efficacité d'un sort ne dépend pas seulement de la formule et de l'intention. Votre personnalité, vos aptitudes et votre manière de fonctionnement, là-dedans. »

Elle se tapota la tête.

« Tout ceci influence vos sorts. Une bonne sorcière doit en avoir conscience. La manière dont vous travaillez, vos mécanismes internes jouent beaucoup sur la durée et l'efficacité de vos sorts. Deux personnes ont beau lancer le même sort au même moment, selon ces paramètres, il aura une efficacité et longueur différente. Certains sorciers sont doués pour lancer des sorts très puissant, mais court et inversement. Sachez que ceci peut se travailler, mais nous n'aborderons le sujet que légèrement en quatrièmes années. En attendant, je vous suggère d'éviter de faire parler vos cahiers. Ceci a tendance à déranger le cours. »

Soralen - École de magie : Deuxième AnnéeWhere stories live. Discover now