Chapitre 5 :La douceur du papier, l'amertume du cœur

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Mayzel se glissa dans le fauteuil : les cours reprenaient demain. Ils n'avaient pas quelques jours pour profiter de l'école cette année. Heureusement, les cours commençaient un jeudi. Le groupe avait déjà prévu leur samedi : matin devoir et révision, et après-midi lac, balade en forêt... De quoi prolonger leur été. Bientôt, dans les cheminées, les flammes remplaceraient les fleurs séchées déposées durant la saison chaude...

Dans le salon des hydres, l'ambiance était légère. Quelques troisièmes années familiers trainaient avec un fantôme, un centaure et une sylphe. Frigga leur avait proposé des gâteaux. Sa mère en avait fait pour un régiment. Mayzel, elle, observait les premières années dans leurs coins. Ses peurs et ses doutes lorsqu'elle était à leur place étaient peut-être désormais des spectres, mais elle ne les oubliait pas pour. Autant. Elle leur fit signe de se servir. Deux Licornes, une Vouivre et une Hehlest discutaient avec des premières années Hydres.

Le groupe avait pris possession de leur endroit habituel : un canapé et deux fauteuils, devant un tapis moelleux sur lequel leurs animaux dormaient le ventre a l'air, du moins ceux qui ne tentait pas de subtiliser des biscuits. Les couleurs des Hydres seyaient mieux à l'hiver, le vert foncé des rideaux et le bois des bibliothèques avaient un petit air de Noël, en début septembre. Mayzel adorait la maison des Licornes, de bleu et de blanc, tout en délicatesse. Néanmoins, son salon avait été déclaré leur QG il y a bien longtemps. Tout le monde savait que cet endroit était le leur. Les échos de l'année dernière avaient fait du groupe des petites célébrités locales.

Corwynn faisait l'idiot sur le tapis, Cassie était enroulé sur les jambes de Sorën, alors qu'Henuie discutait avec lui. Hélène et Frigga partageaient un fauteuil en riant. Et Camille, elle, écoutait Corwynn. Mayzel était aux anges. Elle prit le temps de les observer. Après la trahison d'Helnielle, elle avait appris à savourer ses instants. De s'imprégner de chaque détail. Un thé à la main, l'odeur du bois et des livres, et les rires dans l'air, se mélangeant parfaitement. Elle ne les échangerait pour rien au monde. Malgré leur propension à fait se mettre dans des situations impossibles.

Des rires attirèrent son attention. Pas des rires joyeux. Les mêmes rires qui avaient plu sur elle l'année dernière. Tranchant, vif. Elle tourna la tête. Corwynn et Sorën en firent de même vit, imité par les autres. Un groupe de premières années discutaient. Des humains. Mayzel n'avait aucun doute. Elle se rappelait bien de premières années qui avaient insulté Henuie. Ils avaient le même regard. Pourtant, elle avait recroisé ses filles, désormais, elles trainaient avec une squelette et un centaure, et ne semblaient plus ne faire cas. Visiblement, cette année la directrice avait oublié son petit rappel sur l'acceptation des Êtres Magiques... Henuie, Corwynn et elle s'en chargeraient avec plaisir.

« Ils embêtent qui ? » soupira Henuie qui se levait déjà.

Mayzel déposa son thé.

« Je sais pas, attends...

Oh chers petits,

Soyez gentils.

Et avec nous, partagez.

Ce dont vous parlez. »

Elle agita sa baguette. Ce n'était pas son meilleur sort, mais la magie coopéra. Elle savait ce qu'elle voulait. Un instant plus tard, les voix des premières années en question flottaient dans la pièce, haut et fort. C Tout le monde pouvait suivre leur conversation. Ils ne s'en rendirent pas compte tout de suite. Penchés les uns sur les autres, ils continuèrent un moment.

« Mais t'es trop bizarre...

— Sérieux, je pensais pas qu'ils acceptaient les... gens comme toi ici...

Soralen - École de magie : Deuxième AnnéeDove le storie prendono vita. Scoprilo ora