❄ - Chapitre 20 - Partie 1 - ❄

771 44 68
                                    

Le dernier chapitre, tant attendu est là ! Désolé pour cette attente si longue mais je suis débordée en ce moment ^^ et vous allez le voir, ce chapitre est beaucoup plus long que les autres (c'est pour ça qu'il est en deux parties). Bref... Pour la dernière fois, je vous souhaite une excellente lecture !

***

24 décembre 2021 – Bordeaux –Emma,

21h30.

Petit papa Noël, quand tu descendras du ciel avec tes jouets par milliers, n'oublie pas mon petit soulier.

Les chants joyeux de Neal et de Henry emplissent la pièce. Je les rejoins sur la fin de la mélodie. Nous enchaînons plusieurs musiques comme Vive le vent et Mon beau sapin. Les enfants se dandinent sur leur chaise pendant que je tente de leur apprendre We wish you a Merry Christmas. L'échec qui en découle déclenche un rire collectif. Ce dernier choix était peut-être trop ambitieux. Restons sur du français, notre mini karaoké s'en portera bien mieux.

Autour de la table, la bonne humeur est au rendez-vous. À notre gauche, mon père serre un verre de vin blanc à ma mère, installée face à lui. Entre nous, mon frère mange une crevette sous la grimace dégoûtée de Henry. Lui qui n'aime pas les fruits de mer se rabat sur les toasts au jambon et au fromage préparés ce matin. À mon tour, j'en pioche un dans le grand plat en terre cuite. Ils sont succulents.

Le visage du jeune garçon déborde d'amusement. Lorsqu'il me tire la langue, je réplique de la même manière. Nous gloussons. Mon attention dérive sur Neal qui tape dans ses mains, sur mes parents qui échangent un chaste baiser, sur Henry qui raconte une histoire de fées et de gobelins. Tous fredonnent, dégustent notre repas copieux, discutent et s'esclaffent. Aucun ne remarque que je les contemple pour ancrer cette image dans ma mémoire. Aucun sauf Regina.

Assise en face de moi, elle me fixe, un sourire aux lèvres. La tendresse qui s'en dégage me décontenance. Pas une once de moquerie, d'arrogance ou de colère ne transparaît. Ce soir, elle semble plutôt attendrie. Pourtant, dès que nos regards se croisent, sa mine se décompose durant une fraction de secondes. Un brin de malice recouvre mes traits. La grande madame Mills serait-elle nerveuse ? Cela nous ferait enfin un point commun.

Malgré la joie et la légèreté qui planent autour de nous, je ne parviens pas à me détendre. La présence de Regina me déstabilise – son étrange attitude encore plus. Nous ne nous sommes pas envoyé une seule pique depuis son arrivée. Ni l'une ni l'autre. Rien. Plusieurs heures dans la même pièce sans une remarque déplacée, une insulte ou un sous-entendu désagréable, c'est notre record. Un record qu'il est facile d'atteindre puisque nous ne nous adressons pas la parole. Aujourd'hui, nous nous fuyons. J'ignore pourquoi. Peut-être est-ce à cause de ce qu'il a failli se passer dimanche sur le palier ? Ou peut-être y-a-t-il une raison qui m'échappe ?

Au bout d'une minute interminable, Regina se racle la gorge puis baisse la tête vers son assiette. Les tranches de foie gras qui y reposent paraissent soudain d'un immense intérêt. Sa réaction m'interpelle. Je hausse un sourcil. D'habitude, elle n'hésite pas à me confronter. J'ai vu son armure et ses murs se fissurer à quelques reprises mais pas autant. C'est comme si je la rencontrais pour la première fois. Comme si, en ce soir de réveillon, elle se dévoilait. C'est elle. À cent pour cent. Sans artifice, sans déguisement, sans mensonge. La véritable Regina. Celle qui était enfouie sous des couches de sournoiserie, de sarcasme, de froideur et de méchanceté. Celle qui se dissimulait sous prétexte de se montrer "faible" ou "vulnérable". La vérité, c'est qu'ainsi, elle est plus forte que jamais. Et plus attirante, aussi.

— Regina ? Tu n'as pas dit un mot depuis le début de la soirée. Tu vas bien ?

À peine ai-je prononcé son prénom que ses prunelles écarquillées se braquent sur moi. Son prén... Oh. Un signal d'alerte s'allume dans mon esprit. Oh non ! Qu'est-ce qu'il m'a pris ? Jusqu'à présent, m'en tenir à "madame Mills" et au vouvoiement me convenait très bien. Cela m'aidait à conserver une certaine distance, à ne pas céder à son charme évident et à mes sentiments indéniables.

Opération "attraction glaciale" [SWANQUEEN]Where stories live. Discover now