BASOREXIE - KIT CONNOR (TOME 1)

Chapitre 24

POV KIT.

20h08.

J'observe mon reflet dans le miroir de la salle de bain. L'appréhension et l'excitation m'ont envahie, je ne sens plus mes membres. J'ai l'impression de pouvoir exploser à tout moment.

Tout se joue ce soir.

Je la perd pour de bon ou je la retrouve pour de bon. Ce soir, ce sont des mots qui joueront en ma faveur mais je sais que ça ne suffira pas pour la suite. Si elle vient à me pardonner, alors je me dois de lui montrer chaque matin, à chaque heures de la journée, que je l'aime et que je ne la laisserai plus jamais.
Il y a quelque mois, je pensais qu'être amoureux était simple. Que ce sentiment arrivait sans prévenir comme il repartait aussitôt. J'avais raison seulement sur un point. Être amoureux de Joyce m'est tombé dessus à une rapidité remarquable. Du jour au lendemain, je ne voyais plus qu'elle, je ne pensais plus qu'à elle et j'agissais en fonction d'elle. C'est peut-être ce coup de foudre inattendu qui m'a fait gagner cette peur que je pensais irréparable de m'engager. Je ne pensais pas que cela pouvait changer avant de la perdre. Lorsque je suis loin d'elle, je veux être avec elle et lorsque je suis avec elle, je redoute le moment où je m'en irai.

C'est pour ces raisons et bien d'autres encore que je suis prêt à tout pour elle. Si elle ne me pardonne pas ce soir, alors je reviendrai demain soir. Jusqu'à ce que je la récupère. Je ne peux pas être loin d'elle, c'est inconcevable.

Je me regarde une dernière fois à travers le miroir avant de sortir de la salle de bain de Will. Ce dernier a accepté que je vienne dormir dans sa chambre d'internat pour cette nuit. Je ne pensais pas le convaincre mais lorsque je lui ai dis mes sentiments pour Joyce et pour chacun d'eux, il n'a pas hésité à me laisser entrer. M'ouvrir à eux est en faite la solution à tous mes problèmes.

Le brun est assit contre sa tête de lit et scroll sur son téléphone. Il lève les yeux en m'entendant arriver et me regarde de haut en bas, analysant ma tenue. La tension est resté légèrement palpable entre nous. C'est quelqu'un de très rancunier mais je ne peux pas lui en vouloir en sachant que je suis pareil.

— Je t'avoue qu'après tout ce que tu m'as dis sur l'importance de cette soirée, je pensais que tu sortirais le costume trois pièces.

Il lâche un rire et sa remarque détend l'atmosphère de plusieurs cran.

Je soupire en sentant mon stress redescendre. Il est vrai qu'un costume ou même une chemise aurait fait trop alors je suis resté simple avec un t-shirt blanc que j'ai rentré dans un pantalon vert assorti avec ma casquette.
Après tout, je ne l'emmène pas au restaurant. Peut-être que j'aurai dû ?

— Arrête de te tracasser. T'es parfait et ce que tu as prévu est parfait, me soulage Will en voyant mon angoisse qui est visible à des milliers de kilomètres.

Je hoche la tête, reconnaissant.

— Merci, mec.

Notre conversation est écourté par trois coups à la porte. Ça doit être Joyce.

— Ta dulcinée est là.

La boule de stress qui s'était formé dans mon ventre un peu plus tôt prend une plus grosse ampleur. Je prends une grande respiration, m'approche de la porte pour l'ouvrir avant de me faire interpeler par Will :

— Ne gâche pas tout, Kit.

Je hoche la tête.
Pour le rassurer et me rassurer moi par la même occasion.