Chapitre 23

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À peine ai-je vu ma mère que je me mets à courir dans l'aéroport pour la rejoindre. Elle m'a tellement manqué ! Je saute dans ses bras dès que j'arrive à sa hauteur.

— Coucou maman !

— Coucou ma puce ! Tu as fais bon voyage ?

Je hoche la tête dans son cou. Son odeur m'avait manqué. Être séparée d'elle pendant aussi longtemps est très dure.

— Oui, super, je lui mens.

En vérité, le voyage retour s'est passé dans un silence atrocement lourd. Kit n'a pas décroché un mot, tout comme moi. Je n'ai même pas discuté avec Mary ou Will. Je ne faisais que fixer le paysage à travers le hublot en essayant de ne penser à rien.

— Tu me raconteras tout dans la voiture. Je te ramène à l'internet ou tu as le temps de prendre un verre avec ta vieille mère ?

— Un verre, ça me dit bien. Je reviens, je vais voir mes amis.

Ma mère opine du chef et me lâche de ses bras. Je retourne voir Mary et Will qui rentrent en bus, pour leur part.

— Vous êtes sur que vous voulez pas que je demande à ma mère si elle peut vous ramener ? Je leur propose une nouvelle fois.

— Non, t'inquiètes pas ! On gère, me répond Mary en secouant la tête vivement.

— Comme vous voulez ! On se voit lundi, en cours ! Bisous !

Je salue mes amis et retournent voir ma mère pour aller boire ce verre. Ça va me faire du bien de passer du temps avec elle.

*

Dimanche.

Actuellement devant Friends avec Joséphine, je prends le dernier pop-corn du bol. Ma colocataire grogne et me rapproche d'avoir tout mangé. Ce qui n'est pas faux mais je n'ai rien avalé depuis que je suis sortie de mon lit ce matin. On va avoir une sorte d'évaluation sur le voyage à Paris demain en cours de français alors j'ai passé ma journée à travailler. J'ai fais une liste de tout ce dont j'ai pu me souvenir en me concentrant sur Versailles puisque c'est ce jour là que nous avons eu le plus d'informations sur l'histoire de France et plus particulièrement de la ville lumière.

J'ai parlé à Joséphine de la vidéo que Joe Grant avait dans son téléphone, puisque j'ai pensé à l'effacer avant de le lui rendre, et elle a extrêmement bien réagi. L'épisode Milo ne l'a pas traumatisée, ce qui m'a surpris au plus haut point. Elle m'a dit que si j'ai un moyen de faire pression sur le brun, je dois m'en servir. Elle ne veut pas prévenir la police parce que ça affecterait sa scolarité et elle ne veut pas perdre du temps. C'est fou qu'elle se montre aussi détachée de cet événement mais elle m'a dit que ce n'était pas grave. Bien que je pense que d'un côté, elle ne souhaite pas m'inquiéter, je ne veux pas appuyer plus que le sujet. Elle a été claire avec moi : pas de police, juste une menace. Je me contenterai donc de faire ce qu'elle m'a dit, puisque ce n'est pas à moi d'émettre un jugement sur ça.

— Je vais aller me coucher, meuf, je lâche à ma colocataire en sentant mes yeux se fermer petit à petit.

— Quoi ? Déjà ? Mais il est que 21 heures !

— Désolée ! Je suis crevée et stressée. Et comment vaincre ces deux ressentis ? En dormant !

Elle se plaint avant de finalement me laisser rejoindre mon lit après m'avoir fait promettre de continuer cette soirée le plus tôt possible.
J'enlève mon jogging qui me tient trop chaud et enfile un short de sport à la place. Mon lit m'avait manqué. Même si celui de l'hôtel à Paris était bien plus confortable.
Je m'apprête à enfin fermer les yeux pour retrouver un peu de force quand mon téléphone, posé à côté de mon oreiller, vibre bruyamment. Je ne réagis pas mais la seconde sonnerie dû au sms retentit, faisant ronchonner Jo'.

BASOREXIE - KIT CONNOR (TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant