BASOREXIE - KIT CONNOR (TOME 1)

Chapitre 20

PARIS TRIP PART 7

*

— Je vais le tuer !

— Jo !

— Non, Joyce, je rigole pas ! Ma mère a une chambre froide dans son sous-sol, il va y passer le restant de ses jours ! Presque deux mois qu'il joue avec ton cœur ! Et il pense s'en tirer comme ça ?

Je n'aurai peut-être pas du raconter à Joséphine ce qu'il s'est passé hier soir avec Kit. Elle est vraiment capable de le séquestrer s'il le faut.

— Je ne sais quoi faire ni quoi en penser, je lui confie en m'allongeant dans mon lit.

— Moi, je sais. Tu vas passer à autre chose. Tu mérites mieux. J'en ai marre de te voir dans des états pitoyables à cause d'un mec ! Ça ne te ressemble pas.

— Je sais.

Elle a raison. Je suis devenue complètement différente depuis que je fréquente Kit et les autres. Avant, j'étais calme. Je ne m'embarquais pas dans des conneries, je ne fumais pas et je ne pleurais pas autant pour une amourette. Je ne sais plus où j'en suis ni qui je suis.

— Je ne sais pas si tout ça ne me ressemble pas. Certes, j'ai changé. Mais peut-être que c'est moi, tout ça. J'ai l'impression de revivre depuis que je l'ai rencontré, Jo'. Il a rajouté ce petit truc dans ma vie.

— Oui, mais à quel prix ?

Depuis que je traîne avec Will, Pam', Mary, Kit et tous les autres, je ressens de l'adrénaline. Une adrénaline qui manquait à ma vie. Je m'ennuyais avant. Je voyais Joséphine épanouie avec sa copine, ses autres amis et je n'étais que spectatrice de sa vie. Je ne m'étais jamais rendue compte que la mienne était sans goût. Je pensais que ça me ne dérangeait pas jusqu'à ce que je les rencontre.
Kit m'a offert ce dont j'avais besoin.
Oui, mais à quel prix ?

Je soupire longuement en fixant un plafond. Jo' finit par me dire qu'elle doit aller à son prochain cours et raccroche après m'avoir interdit d'aller lui parler.

Je ne suis pas sorti avec les autres, hier soir. Je n'avais pas le moral malgré les supplications de Mary. Ils sont rentré vers 22 heures et Mary a tenté de me parler mais je n'ai pas répondu. Bien évidemment, je ne dormais pas. Je n'avais juste pas la force d'en discuter.

Trois coups violents à la porte me font sursauter et je me redresse brusquement.

— Joyce, c'est nous ! On rentre !

— J'espère que t'es pas à poil !

Ce sont Mary et Will qui se montrent après avoir ouvert la porte, un plateau à la main et des sourires compatissants aux visages.
Ils s'approchent de moi et s'assoient sur le lit.

— Bien dormi ?

— Oui, ça va, je mens avec un demi-sourire.

— J'ai essayé de lui faire cracher le morceau toute la nuit mais c'est une vraie tombe, ce mec ! Désolé, j'ai fais ce que j'ai pu, m'avoue Will en posant sa main sur mon épaule.

— T'inquiètes, ça ne m'étonne pas qu'il ne t'ai rien dit. Merci, en tout cas.

Il me fait signe de la tête qu'il n'y a pas de problèmes. Je m'attendais à rien, certes, mais j'espérais, quelque part, qu'il s'ouvrirait à Will. Que quelqu'un puisse comprendre la situation.