BASOREXIE - KIT CONNOR (TOME 1)

Chapitre 13

Pamela décroche son téléphone après plusieurs sonneries, lâchant à Will et moi des soupires soulagés.

— Allô, Pam' ? Est-ce que tout va bien ? Je m'exclame avec inquiétude.

Will s'est rapproché pour essayer d'entendre la conversation.

— C'est pas la forme. Désolée de ne pas t'avoir répondu plutôt, j'ai vu que tu m'avais appelé au moins 10 fois.

Elle lâche un rire triste qui ne nous rassure en rien sur son état.
Mes parents n'ont pas divorcé alors je ne peux pas imaginer la douleur qu'elle doit ressentir.

— Désolée de t'avoir harceler d'appels, je m'inquiétais énormément.

Will me fait un signe pour me faire comprendre que Kit l'appel, ce auquel je réponds par un hochement de tête. J'espère qu'il va bien.

— T'inquiètes pas, ça va. On pourra en parler un peu plus tard ? Je préfère en face.

— Oui, bien-sûr. Je comprends. Et tout est bon pour que tu viennes ce soir. Joséphine va dormir chez Liz Donc tu auras ton propre lit. On pourra faire tout ce dont tu as envie. Parler, sortir, aller en soirée, ce que tu veux. Liz m'a parlé d'une fête de dernières années pas très loin, si tu en a envie, on y va.

— Merci mais je crois pas que faire la fête m'aidera. Je préfère rester tranquillement quelque part à manger des pizzas et regarder des films, me répond Pam'.

Je peux la sentir sourire en disant ça. Elle a l'air rassuré de pouvoir dormir autre part que chez elle. L'ambiance ne doit pas être folle en ce moment.

— Pas de soucis, je comprends. Viens dès que tu as envie.

— Merci beaucoup, Joyce. Tu peux pas savoir à quel point je suis reconnaissante que tu sois aussi compréhensive et accueillante avec moi.

— Arrête, c'est normal. Tu l'as été depuis notre rencontre. Il était temps que je te rende la pareille.

Sa voix se casse à chaque fois qu'elle finit une phrase et ça me brise le cœur. Elle a l'air dévastée et je ne l'ai jamais connu comme ça.
J'aimerais trouver les mots justes pour qu'elle retrouve sa bonne humeur habituelle mais je suis ce qu'on peut appeler nulle, en matière de réconfort. Tout ce que je sais faire, c'est rester assise à écouter.

— Je vais te laisser, Joyce. Je dois prévenir Kit que je ne serai pas là, ce soir et préparer mes affaires. Je pense que je viendrai vers 18h.

— D'accord, fais attention à toi. Je vais commander les pizzas, je te prends laquelle ?

— Margherita, s'il te plaît.

— OK, je te prends ça. À toute à l'heure, Pam'. Bon courage.

— Merci beaucoup, à toute à l'heure.

Elle raccroche une seconde après et je me retrouve seule, à réfléchir à comment je pourrais créer la soirée parfaite pour lui redonner le sourire.

Fixant le vide, je ne remarque pas que Will revient vers moi.

— Kit ne pète pas la forme, non plus. Il va venir dans ma chambre, ce soir.

— Pareil pour Pam', je réponds avec un air triste.

Soudain, Will affiche une énorme sourire sur son visage, qui n'a pas forcément lieu d'être mais je comprends que sa soudaine joie est dû à une idée.

— Et si on préparait une soirée commune à quatre pour leur remonter le moral ? On pourrait commander de la bonne bouffe, regarder un film humoristique en fumant et buvant sur mon balcon. Puis on dormirait à la belle étoile sur nos matelas. Quand mes parents ont divorcés, j'aurai adoré faire ça avec des potes.