BASOREXIE - KIT CONNOR (TOME 1)

Chapitre 4

Quand mon réveil sonne le lundi matin, je suis déjà prête à partir pour le lycée. Ce jour va devenir ma journée préférée de la semaine puisque c'est le jour du cours de français.
Je n'avais eu aucune nouvelles de Milo, de Kit ou de qui que ce soit pendant ce week-end alors j'ai hâte de voir comment va se passer la journée.
Et inconsciemment, j'ai surtout hâte de voir Kit.

Je me regarde une dernière fois dans le miroir de la salle de bain après avoir rafistolé mes cheveux bruns avant de rentrer dans la chambre le plus discrètement possible. Josephine n'est pas encore réveillé vu qu'un de ses professeurs n'est pas là aujourd'hui, elle commence à 10h. Elle est plutôt chanceuse.

Je regarde mon réveil qui indique 8h et me dis que je vais devoirs patienter 1 heure à cause de mon excitation qui m'a empêché de dormir. Je soupire avant d'attraper mon sac et sortir de la chambre sur la pointe des pieds. Il n'y a personne dans les couloirs de l'internat, si ce n'est quelque élèves avec leur café. Tout le monde est silencieux.

Je me dirige vers la cafétéria pour prendre un chocolat chaud, ayant horreur du café, et pars m'asseoir dans le self. Il n'y a vraiment pas grand monde et j'aime beaucoup l'ambiance. Tout est calme, tout le monde semble encore dans les vapes et tout le monde respecte le silence de l'autre. Je souris en buvant mon chocolat chaud. Il est brûlant. Je grimace en sentant ma langue brûler. Mince. J'espère que ça va pas durer.

— Tiens mais c'est Joyce Sullivan !

Je relève les yeux et tombe sur Hannah, la fille du "Je n'ai jamais...". Elle me regarde avec un sourire qui me paraît faux et sincère en même temps.

— Oh, salut, je dis doucement.

Elle se permet alors de s'asseoir à côté de moi et regarde l'intérieur de ma tasse.

— C'est du chocolat chaud ?

— Oui.

— Pas trop café ?

Je secoue la tête, ne voyant pas en quoi cette discussion rime.

— Moi non plus, enchaîne-t-elle. Bref, je voulais te dire quelque chose.

Comme c'est étonnant. Ça me paraissait bizarre qu'elle vienne simplement par gentillesse alors qu'on ne se connaît pas vraiment.

— Milo tient à s'excuser pour vendredi soir. Il dit qu'il est désolé. Tu pourras le transmettre à ta copine ?

Je ne peux m'empêcher de pouffer en me demandant si elle me fait une blague.

— Il devrait sûrement avoir le courage pour aller s'excuser de lui-même et pas à moi, mais à la principale concernée, non ?

Hannah semble perturbée par la réponse, elle ne s'attendait pas à ce que je sois encore énervée. Mais elle ne peut pas m'en vouloir. Je ne compte pas devenir ami avec Milo ni lui pardonner pour ce qu'il a dit. Mais qu'en plus, il se permet d'envoyer quelqu'un faire ses excuses à sa place, c'est tellement immature que ça m'étonne même de lui.

— Tu as raison. Je lui dirais.

Sur ces mots, Hannah se relève et s'éclipse, me laissant de nouveau dans le calme. Moi qui voulais commencer cette journée sur une bonne note, c'est perdu.

Le temps s'écoule plus vite que prévu et je vois l'horloge du self indiquer 8h50.
Je me lève et va poser ma tasse de chocolat chaud vide. Mon premier cours est chimie alors je me dirige vers les labos après avoir récupéré ma blouse et mes lunettes.

*

Les cours passent très voir trop lentement, j'ai l'impression que le temps s'est arrêté. Mon ventre gargouille tandis que je fixe l'horloge qui indique 14h25. Encore 25 autres minutes et je vais en français. Je n'ai visiblement pas assez mangé au déjeuner.
Je n'ai pas croisé Milo de la journée et tant mieux, Joséphine serait sûrement retourné le voir et je préférerais éviter de nous faire remarquer une nouvelle fois. En réalité, je n'ai croisé personne d'autres que Hannah ce matin du groupe de Kit, il semblerait que nos emplois du temps ne correspondent pas du tout. J'appréhende mon prochain cours qui va me faire me retrouver face à Milo et Kit en même temps et je ne sais pas quel sera leur comportement avec moi.
Lorsque Kit m'a raccompagné à l'internat, il ne semblait pas au courant de ce qui s'est passé entre moi et Milo puisqu'il n'avait pas l'air en colère mais d'ici vendredi soir à aujourd'hui, il a eu le temps de l'apprendre. Mais même s'il est en colère contre moi, je ne pourrais rien y faire : ma réaction était légitime.