5.0 || épilogue

349 35 16
                                    

BRAS DESSUS, BRAS DESSOUS, mère et fils marchaient sur la plage, profitaient du sable chaud qui chatouillait leurs orteils

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

BRAS DESSUS, BRAS DESSOUS, mère et fils marchaient sur la plage, profitaient du sable chaud qui chatouillait leurs orteils. Une brise bienvenue caressait leur peau diaphane, rafraîchissait l'air ambiant presque étouffant. L'odeur salée de la mer emplissait leurs narines, les vagues s'échouaient à leurs pieds. Une mouette chanta au loin, un rire enfantin se fit entendre, les remous de l'eau créaient une mélodie apaisante.

Katsuki leva les yeux vers Mitsuki, observa avec une expression apaisée ses cheveux blonds qui virevoltaient au gré du vent, cognaient doucement contre ses joues rondes et rosies. Il avisa ses formes charnues, la courbe de ses hanches larges, sa poitrine développée.

Son embonpoint la rendait encore plus rayonnante, porteur d'un état de santé plus sain qu'avant.

Sa mère tourna la tête vers lui, sourit avec sincérité.

— Merci, mon Kat, chuchota-t-elle avant de déposer un baiser sur sa tempe.

Il ferma les paupières, profita du bref contact.

— Tu as prévu ce séjour depuis longtemps ? continua-t-elle alors qu'elle reportait son attention sur l'horizon balnéaire.

— Quelques semaines, rit l'adolescent. Je voulais que tout soit parfait, alors j'ai épluché toutes les maisons à louer près de la mer pour trouver la meilleure. C'est... ça fait longtemps que j'économise pour t'offrir ces vacances.

— C'est adorable. Tu es vraiment un fils formidable.

Katsuki, le visage aussi rouge que les cheveux de son petit-ami, balaya le compliment d'un geste de la main, fixa la mer.

— C'est rien, marmonna-t-il.

Mitsuki agrippa l'épaule de son enfant avec douceur. Celui-ci s'arrêta, plongea son regard dans celui de sa mère.

— Ce n'est pas rien, mon amour, sourit-elle. C'est une attention que je chéris. Tu me combles de bonheur et je ne pouvais pas rêver d'un meilleur fils.

Elle lui embrassa le front, il retint ses larmes.

— Tu m'as sauvé la vie, ce n'est pas rien.

Pour cacher ses joues humides, Katsuki prit Mitsuki dans ses bras, enfouit son visage dans son cou, respira profondément pour taire ses sanglots.

Il n'était pas triste ; juste heureux.

Il prit un temps pour humer le parfum de rose qui se mélangeait à l'air marin, profita de la tendresse qui coulait sur sa peau avec les caresses maternelles dans son dos.

Son cœur vivait à tout rompre dans sa poitrine.

Il expira profondément, se recula, offrit un sourire rayonnant à Mitsuki. Puis il essuya le coin de ses yeux, d'où s'accumulaient des perles de joie, et attrapa la main de sa mère, continua son chemin sur le sable chaud.

— J'aime vraiment la mer, soupira la femme.

— Je sais.

— Ah oui ?

Katsuki acquiesça, balaya le paysage du regard. Un groupe d'adolescents riait au loin ; un autre jouait au volley-ball avec un filet de fortune ; une famille courait vers l'eau, suivit par un chien qui aboyait gaiement.

— Je me souviens de ce jour où tu m'as lu une histoire sur une sirène, répondit l'adolescent.

— Vraiment ? Tu étais jeune, pourtant.

— Ça m'a marqué, haussa-t-il les épaules. Tu n'avais pas beaucoup l'occasion de me raconter des histoires pour que je m'endorme donc... ouais, ça m'a marqué. Je me suis dis que je voulais rencontrer une sirène un jour, je me suis demandé si elles existaient vraiment, s'il y avait un alter qui donnait la génétique de ces créatures.

— Tu voulais en voir une même si elles ne désirent que te manipuler et te faire tomber sous leur charme ? s'étonna Mitsuki.

— Bah, je voulais surtout devenir une exception. Le mec qui était insensible à leur chant, tu vois ? Je crois que je voulais même devenir leur chef, mais j'étais jeune et prétentieux, donc bon.

— Tu es toujours jeune et prétentieux, se moqua-t-elle, le regard pétillant.

L'adolescent se renfrogna, exagéra une moue indignée.

— J'ai toujours su que tu étais une traîtresse, de toute manière.

Mitsuki secoua la tête avec un rire, Katsuki leva les yeux vers le ciel lumineux, vierge de nuages.

Il s'autorisa un sourire.

— On va se baigner ?

— Je croyais que tu ne le proposerais jamais.

Ils posèrent leurs affaires sur le sable, installèrent des serviettes et se déshabillèrent pour être en maillot de bain. Puis ils se précipitèrent jusque dans l'eau. Katsuki n'hésita pas une seule seconde à plonger, retourna à la surface et sourit, la poitrine gonflée d'émotions.

Il éclaboussa Mitsuki, écouta son rire comme on profite d'une musique aux accords mélodieux, aux paroles émouvantes et vibrantes. Le bonheur comme chef d'orchestre, elle jouait une symphonie précieuse, magique, grandiose.

Et Katsuki était son plus grand fan, comblé d'être aux premières loges.

— Tu es vraiment magnifique, souffla-t-il.

Il replaça correctement une mèche qui collait contre sa joue, la regarda quelques secondes, plongea dans son âme des heures entières.

— Tu l'es aussi, mon Kat, répondit-elle.

Il ferma les paupières, laissa le compliment couler sur lui, l'envelopper d'une aura maternelle qu'il chérissait.

— On s'en est sortis, murmura-t-elle.

Et Katsuki acquiesça.

Parce que c'était la vérité.

Ces paroles ne s'élevaient plus dans l'atmosphère étouffante dans un espoir chimérique ; elles traduisaient une combativité qui avait payée, un renouveau, un souffle qu'ils pouvaient prendre sans craindre de représailles.

Ils étaient libres.

Ils étaient heureux.

Et même plus ; ils vivaient.

— Tu es un héros, Kat, chuchota Mitsuki. Tu es mon héros.


FIN.

Et un jour, je vivrai | Katsuki : les origines |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant