Chapitre Dix-Huit

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CHAPITRE DIX - HUIT

- Le poids des secrets -





— Nous espérons que vous avez bien dormi, déclare faussement Jake. À voir vos têtes, certains mieux que d'autres... Bon courage !

— Comment pourrait-on ouvrir les FIlympiques sans passer par les épreuves classiques des JO ? Impossible.

Il rit, complice avec ses frères.

— Ce matin, on sera cools avec vous : les épreuves seront sur la terre ferme ; celles dans l'eau sont pour cette aprem.

— Et si on sait pas nager ? rit grassement une fille pour se faire remarquer.

— Pas d'excuses. Les secours mettent douze minutes et trente-quatre secondes à arriver, c'est suffisant pour vous réanimer, rétorque Jake toujours sur le qui-vive.

Son public concentré, et fidèle, répond à sa blague par un rire commun tandis que Neevah dresse les yeux au ciel – sans arrêter de grignoter et de boire par alternance. Décidé à l'embêter, je profite de son instant « désaltération » pour saisir sa madeleine bien entamée et croquer dedans... Une fois, deux fois, trois...

— Hé ! se révolte-t-elle plus fort qu'elle ne le voudrait.

Des regards se tournent vers elle, dont celui de Giacomo qui lui fait signe d'écouter ce que Jake déblatère – des moqueries incessantes sur les potentiels accidents. Neevah l'ignore complètement et se focalise à nouveau sur moi tentant de récupérer son précieux. Malheureusement pour elle, elle ne peut atteindre mon bras levé. Ses baskets ne lui permettent pas de combler les quelques centimètres que j'ai en plus.

— Après les blagues d'enfant, t'es passé à celle de pré-ado, c'est ça ?

— Non, j'ai juste faim.

Ses yeux agressifs me font glousser.

— Tu te fiches de moi, grogne-t-elle. Donne-moi ça !

— Tiens, mais c'est pas beau de ne pas partager, ironisé-je. Vraiment pas beau, Neevah Kane.

— Alors, redonne-moi ce que je t'ai donné tout à l'heure et que tu refusais de toucher, Lieth Gallagher.

Le petit air renfrogné qui crispe son visage m'amuse plus que ça ne devrait. Je lui rends tout de même sa nourriture, dont les ridicules bouchées n'ont pas été une partie de plaisir. Je lui offre ensuite un sourire des plus aimables.

— Je vois que tu connais mon nom de famille, remarqué-je. Il te plaît ?

— T'emballe pas, je l'ai juste retenu du carton d'invitation que t'avais laissé derrière toi.

— Ça répond pas à ma question...

— Bof, je l'aime pas trop, me provoque-t-elle.

— Dommage parce que tu vas devoir t'habituer à l'entendre souvent... Ce sera plus facile pour le porter toute ta vie, feins-je dragueur.

Elle entrouvre la bouche, probablement étonnée par ma lourdeur soudaine, inspirée du plus grand (j'ai nommé, Nills), puis reprend contenance. Neevah semble se transformer alors que son expression change et se dote d'une lueur joueuse. Elle ne va pas se laisser démener.

— Et si je veux garder mon nom ?

— C'est non négociable.

— Alors, il faut croire que ce n'est pas pour tout de suite, le mariage... Je suis dévastée.

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⏰ Last updated: Jul 30, 2022 ⏰

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