•Supplice

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-Heather ? ...

-Heather tu m'entends ? ...

Ses voix me paraissent lointaines et brouillaient.
Je sens mon corps se remettre petit à petit.
Ma tête me fais mal. Une migraine atroce qui veut que je reparte dans l'inconscience. Une douleur qui résonne et qui m'empêche de mettre mes idées au clair. En cet instant je sais seulement que je suis revenu dans le monde réel.

-Qu'est qu'il lui est arrivée ?

-Un choc sûrement.

-Comment ça ? Pourquoi elle ne se réveille pas alors qu'elle n'est pas blessée et en pleine santé ?!

(Sanglots)

-Monsieur calmait vous, nous n'étions pas sur les lieux tout comme vous. Tout ce que je peux vous dire c'est que le problème n'est pas physique mais mental.

(Sanglots)

J'entends, je comprends mais je ne fais rien et ne pense à rien. Je suis là sans l'être. Aucune réaction de ma pars. Comment pourrais je mettre un mot sur ma situation actuelle ?

Un état de conscience minimal.

Oui c'est sûrement ça.

Mon objectif serait de me réveiller totalement. Mais moi j'aimerais repartir dans le trou noir. Je vis dans un corps qui se bat pour survivre avec un esprit qui cherche à partir.

Pourquoi se contenter de regarder les étoiles alors qu'on peut en faire partie ?

Non, je ne veux pas refaire face à ces nombreux troubles. Le courage est un grand mot pour que j'y parvienne. Entendre la voix de mon père et les pleurs de ma mère devraient me tirer hors de ce cul de sac. J'aurais dû me lever et courir pour les rejoindre. Ils seraient mon but à atteindre. Un acharnement vital pour les rassurer et les prendre dans mes bras. Pourtant je suis vidée.

Cette douleur morale me ronge.

Ces larmes de cette souffrance psychique sont plus amères. Elles me détruisent bien plus que la douleur physique. Maintenant qu'elles ont réussies à me consumer j'ai l'impression d'être sans émotion. Ni triste, ni joyeuse, ni en colère. Je ne suis rien, juste une coquille vide.

Est ce que la souffrance physique on la subit et la souffrance moral on la choisit ?

La vie n'est elle qu'une illusion ? Pourquoi tant de souffrance, tant de désespoir si tout finalement se réduit au néant.

J'en suis à un stade où ce supplice prend une place si envahissante dans ma vie que j'ai l'impression qu'il durera toujours et que je ne pourrais plus jamais vivre sans cette douleur effroyable.

J'aurais dû me rattacher à l'amour autour de moi. Aux personnes qui ont toujours étaient là. Qui me soutiennent sans relâche.

Mais j'ai eu une nouvelle vision de l'amour... Cet amour dangereux, mauvais, nocif, délétère, pernicieux, toxique que j'ai envers lui.
Voilà ce qui a causé cette perte et se désarroi.

Aimer c'est souffrir. Pour éviter de souffrir, il faut éviter d'aimer. Mais alors on souffre de ne pas aimer. Par conséquent, aimer c'est souffrir, ne pas aimer c'est souffrir et souffrir ça fait finalement parti de notre vie.

Dans mon cas l'aimer c'est lui donner le pouvoir de me détruire.

Mais dans tout ça, à bien y réfléchir...

Refuser d'aimer par peur de souffrir, c'est comme refuser de vivre par peur de mourir.

Psycopath love [TERMINÉE] Where stories live. Discover now