chapitre 26

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En rentrant à la maison, Maria y trouva Antonio. Elle avait pris le temps de la route pour réfléchir à tout ce que son père lui avait dit ainsi que ce qu’Annabelle pouvait lui dire. Elle avait décidé de suivre les conseils de son père, mais pas de la façon à laquelle il s’y serait attendu. Antonio lui demanda comment elle allait et si tout s’était bien passé. Elle lui dit que oui, mais qu’elle avait vraiment envie de discuter avec lui maintenant. Antonio déglutit, ce genre de phrases le stressait toujours. Après avoir mangé, ils s’installèrent au salon avec une bouteille de vin

- Voilà, je ne sais pas trop ce qu’il se passe en ce moment, mais j’ai l’impression que quelque chose ne va pas dans notre couple
- Comment ça ? De quoi tu parles ?
- Non t’inquiètes pas, je ne suis pas entrain de t’accuser de quelque chose. J’ai juste l’impression qu’on est fortement entrain de s’éloigner l’un de l’autre, alors je me dis que quelque chose ne va pas. Je ne sais pas si on s’aime toujours en fait.
- Mais bien sûr que je t’aime toujours voyons… Et tt...tt.. toi, tu ne m’aimes plus ? Demanda-t’il difficilement tellement sa gorge le serrait et comme si la question le touchait vraiment
- Non, je t’aime toujours, répondit Maria mi attendrie mi sceptique. J’ai remarqué que ces derniers temps, on croule sous le travail, le quotidien nous avale complètement et du coup, on se perd, enfin c’est mon impression

Maria savait bien qu’Antonio la trompait, mais elle se disait que si elle le mettait face à ce genre de questionnements, il ferait le nécessaire pour quitter sa maîtresse et revenir auprès d’elle

- Mais non mon Coeur, je t’aime toujours, rassure-toi, c’est juste le travail qui nous bouffe petit à petit. Mais moi-même je voulais te parler de quelque chose
- Ah bon ? Vas-y, je t’écoute, déglutit Maria en pensant que son mari allait lui avouer son infidélité
- On en a parlé il y a quelques années, mais je ne voulais pas, car on était trop jeunes et on avait des blessures à panser avant de s’investir dans un tel projet mais maintenant, je pense que c’est ce qu’il nous faut. Je pense qu’on en a besoin. Voilà, je veux qu’on adopte un enfant

Quand Maria entendit cette phrase, elle était surprise, choquée, étonnée, abasourdie. Tous les adjectifs possibles pouvant montrer son état de choc pouvait être utilisé là maintenant, tellement elle n'en croyait pas ses oreilles. Elle resta bouche bée quelques secondes avant de se reprendre. Après ce qu'il s'était passé, elle avait voulu adopter un enfant avec une telle envie qu'elle avait vraiment dû prendre sur elle et l'enfouir au loin dans son esprit pour éviter d'y penser, Antonio ne voulait pas et il avait réussi à la convaincre, alors forcément entendre ça, maintenant qui plus est, était assez déconcertant. Mais pourquoi avait-il cette envie maintenant alors qu'elle savait de source sûre qu'il disait à Amanda qu'il allait divorcer? Elle ne savait pas quoi penser et préféra s'assurer qu'elle avait bien entendu

- Euh... Attends... Tu es sérieux? C'est vraiment ce que tu veux?
- Oui, oui, je suis très sérieux, répondit Antonio avec enthousiasme, ça fait déja quelques semaines que j'y réfléchis et je pense vraiment qu'un enfant ne pourra être que bénéfique pour nous. On a un foyer stable, une belle maison, un travail, un bel espace de vie et nos finances sont assez bonnes pour élever un enfant et lui donner le meilleur possible. On sera des parents formidables, j'en suis convaincu, dit-il en prenant les mains de sa femme dans les siennes. Je suis sûr et certain qu'on en a besoin aussi pour nous retrouver. Avoir une troisième personne pour nous faire courir dans toute la maison et avoir une raison supplémentaire de rentrer rapidement du travail, voir même de déléguer plus souvent afin d'avoir du temps pour notre famille, ça ne peut que nous apporter de la joie et ainsi nous rapprocher et nous permettre de retrouver notre complicité

Maria était vraiment touchée par ce que son mari lui disait. A cet instant précis, elle ne pensait plus à ce que son père lui avait dit, ni même à ce qu'Annabelle pouvait dire ni même à ce qu'elle avait fait avec Amanda. Elle profitait juste du moment et buvait les paroles de son mari comme de l'eau revigorante. Elle pensait juste que son foyer pouvait être sauvé, qu'elle pouvait tout avoir : son mari, un enfant, son travail, une vraie vie de femme en quelque sorte. Elle était vraiment heureuse. Elle se mit à pleurer sur l'épaule de son mari pendant quelques minutes, puis elle releva la tête et le regarda dans les yeux

C'était une erreur...Where stories live. Discover now