Chapitre 8

274 10 0
                                    

Cette nuit-là, Maria ne dormit quasiment pas. Elle n’avait fait que ressasser encore et encore ce qu’il s’était passée, avant de se créer mille et un scénarios sur comment humilier sa rivale et se venger de celle qui voulait lui prendre la vie qu’elle avait mis des années à construire.
De son côté, Annabelle n’avait pas bien dormi non plus, elle se demandait dans quel engrenage sa meilleure amie était entrain de s’enfoncer et si tout allait bien se finir. Tout ceci l’inquiétait énormément.
Amanda et Antonio, eux, en revanche, avaient très bien dormi. Ils s’étaient réveillés amoureusement lovés dans les bras l’un de l’autre. Antonio, n’ayant pas de vêtement de rechange, avait dû rentrer chez lui pour se changer avant d’aller au travail.

A peine avait-il ouvert la porte qu’il se retrouva nez à nez avec Annabelle. Les deux ne s’appréciant pas trop l’ambiance était chargée d’électricité

- Euh… bonjour, j’peux savoir ce que tu fais ici ? Demanda Antonio
- Euh… Salut… Et toi, j’peux savoir ce que tu ne fais pas ici ?
- J’ai eu une urgence hier tard dans la nuit, j’ai dû partir pour soutenir un ami..
- Ah ok donc du coup, tu as une urgence tard dans la nuit et tu laisses ta femme pour aller soutenir un ami jusqu’à passer la nuit là-bas,et tu as même dû rester dormir là-bas ?
- oui, il avait vraiment un grave soucis…
- te justifie pas, disons que j’ai fait la même chose, j’ai passé la nuit avec une amie qui avait besoin de moi, dit-elle avec toute l’ironie dont elle était capable
- ah bon ? qu’est-ce qu’elle a ?
- je ne sais pas moi, à ce que je sache c’est encore toi son mari, donc tu es censé savoir ça non ?
- tu as quelque chose à me dire ? demanda antonio tout en essayant de cacher son anxiété

alors qu’annabelle s’apprêtait à parler, maria débarqua dans la pièce

- oh bonjour vous deux, toujours en train de vous disputer comme deux adolescents ? Quand est-ce que ça va s’arrêter ? Mon mari et ma meilleure amie devrait pourtant bien s’entendre, dit-elle en se dirigeant vers son mari pour l’embrasser … Alors, comment vas-tu ? Ça a été ta nuit ?
- Oui, ça a été. Désolée de ne pas avoir pu te prévenir que je dormais là-bas, mais il était vraiment au plus mal, répondit Antonio après avoir serré sa femme contre lui et l’avoir embrassé langoureusement pour faire enrager Annabelle qui les regardait l’air dégoûté
- Ne t’inquiète pas, il n’y a aucun soucis. Bon, il faut qu’on te laisse, on allait filer au boulot nous
- Pareil, je venais prendre une douche et me changer avant de filer aussi
- D’accord pas de soucis, bonne journée… Allez Annabelle nous on file
- Je vais chercher mon manteau et j’arrive

A peine arrivée dans la voiture, Annabelle ne put s’empêcher plus longtemps de poser la question à Maria :

- Ok, tu m’expliques ce qu’il se passe ?
- Euhhhh, que je t’explique quoi ? On va au boulot, répondit Maria pour faire enrager son amie
- Tu sais très bien de quoi je parle..
- Nooon, pas du tout, je ne vois pas, je ne sais pas … De quoi est-ce que tu parles ?
- Je parle de toi il y a quelques minutes avec ton mari
- Ecoute, je n’ai pas envie de me disputer avec toi et comme tu viens de le dire, c’est mon mari donc c’est normal que je l’embrasse comme ça…
- Donc tu sais bien qu’il revient de chez sa maîtresse et toi tu l’embrasses comme si de rien n’était, c’est quoi ce délire?
- Ecoute Annabelle, tu me connais mieux que quiconque. Tu sais que je suis quelqu’un de très réfléchie et que je sais ce que je fais… Je ne veux pas qu’il ait le moindre soupçon, je ne veux pas qu’il sache que je sais. En tout cas, pas pour le moment, pas tant que je ne sais pas vraiment si je veux récupérer ma vie avec mon mari, si je veux l’affronter ou si je veux tuer cette pimbêche… Désolée, désolée, dit Maria en voyant le sourcil levé de son amie, donc comme je disais, je veux vraiment prendre la peine de bien réfléchir, de mettre tout ça en place. Et pour ça, j’ai besoin que tu m’aides, j’ai vraiment besoin de toi, mais je veux qu’on fasse ça au boulot, à tête reposée
- Je sais pas si je dois m’inquiéter ou pas ou si je dois me dire que ma meilleure amie part complètement en vrille
- Je pense que je pars complètement en vrille, mais bon j’en ai conscience alors ça va aller et en plus, je sais que tu seras là pour me courir après et me remettre sur le droit chemin si je vais trop loin
- Non mais sérieux, tu es folle, une vraie malade
- Oui, je sais, je sais, mais t’as toujours été là pour moi et je veux que ça continue… T’es géniale tu sais, t’es vraiment la meilleure amie du monde
- Alors si je suis si géniale, pourquoi c’est Antonio que tu as épousé ?
- C’est simple, tu n’as jamais voulu m’épouser
- Alors, disons, que jamais je ne pourrais épouser une barge comme toi
- Merci du compliment, mais si tu préfères les nuits comme celle qu’on a passé hier…
- Mais t’es vraiment conne toi, imagine si quelqu’un nous entendait, il penserait qu’on a une relation et une vie sexuelle active
- Bah oui, ça ne me dérangerait pas, dit Maria aguicheuse
- Euh, ça va toi, t’es sûre que tout va bien, répondit Annabelle surprise
- Ouais tout va bien, mon mari me trompe, sa maîtresse envahit ma vie, pourquoi ne pas m’envoyer en l’air avec ma meilleure amie ?
- J’espère que tu en as une autre de meilleure amie, parce que moi, franchement, n’y compte pas

Les deux amies éclatèrent de rire, ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas eu de pareil délire à s’amuser de tout et à se foutre de la gueule l’une l’autre. Arrivées au travail, elles entrèrent et montèrent jusqu’45ème étage où Maria suivit Annabelle jusqu'à son bureau. Une fois, à l’intérieur, Maria s’installa dans le fauteuil club près du bureau de son amie et attendit patiemment

- Bon alors dis-moi qu’est-ce que tu comptes faire, parce que t’asseoir là comme ça à me regarder ça me stresse. En plus, ça fait tellement longtemps que tu n’es pas venue dans mon bureau que ça va sembler suspect, dit-elle en riant
- Tu n’as toujours pas de secrétaire ?
- Non toujours pas, comme tu le vois.
- Ok, j’ai peut-être une idée mais il faut que tu me fasses confiance et que tu me promettes de faire tout ce que je te dis
- Euh, non j’crois pas, parce qu’avec toi il faut vraiment que je m’attende à tout
- S’il te plaît bébé, s’il te plaît, dis-moi que tu feras tout ce que je te dis
- Ok, d’accord, vas-y. Tout compte fait même si je ne veux pas je vais le faire. Alors dis-moi qu’est-ce que tu veux ?
- Je veux que tu changes de bureau
- Euh… Comment ça ?
- S’il te plaît, je veux que tu viennes au 50ème avec moi
- Mais non, t’es pas sérieuse ?
- Souviens-toi quand on était jeune on se disait qu’on travaillerait toujours ensemble, que nos bureaux seraient conjoints
- Mais les bureaux n’étaient pas encore prêts quand on a commencé à travailler ensemble et du coup, c’est pour ça qu’on a été séparés…
- Oui, je sais mais maintenant les bureaux sont prêts, tu pourrais être bien plus proche de ta meilleure amie, dit Maria suppliante en lui faisant des yeux doux
- D’accord, disons que j’accepte et que je change de bureau, ça a quoi à voir avec la secrétaire que je n’ai pas ?
- Comme ça tu prendras ma secrétaire
- Comment ça je prendrais ta secrétaire ? Je comprends pas. T’es vraiment bizarre toi, allez viens en aux faits
- Je veux que ma secrétaire commence à travailler pour toi, parce que j’ai un plan en tête.
- Et tu m’expliques ce plan ?
- Non, non, je ne peux pas
- Comment ça non non ? Tu ne peux pas me dire que tu veux que je change de bureau et que je prenne ta secrétaire, car tu as un plan et ne pas m’expliquer ce plan. Tu n’as plus besoin de secrétaire
- Si, bien sûr que j’en ai besoin mais je pense en avoir trouvé une, la perle rare même. Du coup, j’ai besoin que le bureau de ma secrétaire soit vide pour l’arrivée de la nouvelle
- Non, non, tu ne vas pas faire ça. Ne me dis pas que c’est ceux à quoi je pense quand même
- Oh si je vais faire ça. Je vais lui demander de travailler pour moi
- Et tu penses qu’elle va accepter ?
- Je ne sais pas trop, mais je vais tenter le coup et lancer la perche. On ne sait jamais, peut-être qu’elle dira oui
- Non, mais sérieux, tu me fais peur là Maria
- Oui, tu fais bien, et cette fille aussi devrait avoir peur. Je pense que j’irais manger là-bas bientôt pour aller m’excuser et mettre tout ça en place
- Maria, t’es sûre que tu sais ce que tu fais ?
- Oui, ma chérie, je suis sûre de ce que je fais  et t’as pas à t’inquiéter, je vais gérer
- Je m’inquiète toujours pour toi et surtout quand tu pars en vrille comme ça
- Pas de problème, je vais gérer
- D’accord alors
- Donc tu changes de bureau ?
- Uhmmmm… bien sûr que oui, j’ai toujours rêvé qu’on ait nos bureaux tout proches, c’est trop un rêve d’ado qui se réalise
- Et comment… Franchement, si mon père savait ce qu’on faisait dans ses bureaux avec nos jeux de meilleures amies
- Oui, mais on bosse aussi quand même
- Oui, on travaille c’est sûr, mais ce sera super
- C’est clair, bon alors dès demain je débarque avec toutes mes affaires là haut alors ?
- Ouiiii, merci ma chérie, je savais que je pouvais compter sur toi. Je t’aime trèèèèès fort
- Moi aussi je t’aime pétasse. Maintenant laisse moi travailler et remonte dans ton bureau
- Ok, ok, je file. Faut croire que le 50ème te monte déjà à la tête
- Barre toi de mon bureau sale garce
- Moi aussi je t’aime

Maria quitta le bureau de son amie. Elle était soulagée et contente que son plan se mette aussi bien en place et qu’Annabelle la suive sans trop de difficultés. Elle se tourna vers sa meilleure amie avant d’entrer dans l’ascenseur et lui envoya un baiser volant. Annabelle fit mine d’attraper le bisou et le déposa sur sa joue tout en souriant. Dans un sens, elle était heureuse de voir son amie sourire, mais elle s’inquiétait aussi de la suite des événements. Chacune des deux se remit dans ses dossiers et en fin de journée, elles préparent un peu le déménagement du lendemain....

C'était une erreur...Where stories live. Discover now