Chapitre 12

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Maria, de son côté, emprunta un taxi pour rentrer directement au bureau. Arrivée devant le grand immeuble, elle se sentit tout à coup perdue. Comment allait-elle réussir à s’en sortir ? Dans quel pétrin s’était-elle mise ? Détestait-elle toujours Amanda après l’avoir rencontré ? Mais une question tournait en boucle dans sa tête : qui était Léo ? Qui était Léo ? Qui était-il pour Amanda ? Qui était-il pour Antonio ? Se faisait-elle des idées en pensant que Léo puisse être le fils caché de son mari ? Avait-elle pu être aveugle à ce point ? Elle devait vraiment voir Annabelle pour que celle-ci éclaire sa lanterne. Tout au long de ses réfléxions, elle avait avancé dans l’immeuble jusqu’à entendre le « ding » caractéristique de l’ascenseur qui lui annonçait son arrivée au 50ème étage. Elle se dirigea donc directement vers le bureau de son amie

- Salut Lila, elle est là ?
- Bonjour Madame, oui, oui, elle est là, elle est en communication, mais elle est là, répondit la secrétaire

En effet, Annabelle était en grande communication quand elle entra dans son bureau. Elle s’assit face à elle et devant le sérieux de son amie commença à lui faire des grimaces toutes plus hilarantes les unes que les autres. Annabelle, connaissant bien son amie et son côté enfantin, savait qu’elle n’arrêterait pas si elle lui faisait les gros yeux. Sentant de plus en plus le fou rire montait en elle, elle tourna donc son fauteuil vers le mur afin de poursuivre sa négociation. En effet, elle était en ligne avec les programmateurs d’un logiciel qui leur faisait défaut depuis quelques jours et ces derniers étaient en pleine négociation pour la réparation et le prix du patch afin que cela convienne aux deux parties. Il était donc primordial qu’Annabelle garde son sérieux. Après quelques minutes d’intenses négociations, Annabelle raccrocha et explosa de rire en se retournant vers sa meilleure amie

- Mais quand est-ce que tu vas grandir ? Non mais franchement, tu exagères
- Jamais je ne vais grandir, tant que tu resteras près de moi, je resterais une enfant, répondit Maria en riant
- Tu resteras une enfant à vie alors, parce que je serais là pour toujours. Crois-moi, je ne compte pas quitter ta vie avant que la vie me quitte, la taquina Annabelle
- Ah, c’est bien que tu me dises ça, parce que j’ai quelque chose à te demander
- Oh putain, je me suis encore laissée avoir. Tu es trop forte à ce jeu
- Je suis latino, j’te rappelle. Nous, on réfléchit beaucoup avec ça, dit-elle en mettant un doigt sur sa tempe, et non avec ça, ajouta t’elle en mettant son doigt sur son coeur
- Ouais, donc c’est nous les américains qui agissons avec le coeur ?
- Bien sûr, la preuve c’est ce que tu viens de faire non ?
- Pfff, tu m’agaces parfois
- Moi aussi je t’aime
- Bon allez, raconte

Maria commença un long monologue expliquant tout de son repas de midi à sa meilleure amie dans les moindres détails. La surprise d’Amanda face à ses excuses, la subtilité avec laquelle elle avait amené les choses concernant le travail de secrétaire, sa carte de visite au nom de jeune fille, Luna et sa bonne humeur,…

- Et tu as fait tout ça sur ton temps de midi ?
- Et oui, qu’est-ce-que tu crois ? Je suis hyper productive
- ça je le sais ma belle, sinon tu ne serais pas où tu en es aujourd’hui, fille du patron ou pas.
- C’est gentil, merci
- Et elle a dit quoi pour le boulot ?
- Qu’elle doit en parler avec son petit ami, annonça Maria
- Mais attends, si elle en parle à son petit copain, ça veut dire que…
- Oui, oui, mais t’inquiète pas j’ai eu une idée sur le chemin du retour, je m’en occupe
- Toi, tu commences vraiment à me faire peur à avoir un peu plus d’idées chaque jour comme ça, répondit Annabelle perplexe… Franchement Maria, je suis inquiète là
- Mais non t’inquiètes pas, je gère. Et, avec ce que j’ai le peu que j’ai découvert aujourd’hui, j’ai vraiment besoin que cette fille travaille pour nous. C’est vrai qu’elle est charmante et gentille, mais il y a encore tellement de zones d’ombre que je me pose vraiment beaucoup de questions. Disons que je veux être certaine que c’est pas moi le problème. Devenir amie avec Amanda, découvrir que c’est quelqu’un de chou et qu’Antonio est un salaud, ça me ferait comprendre qu’on s’est toutes les deux laisser berner. Et même si ça me ferait énormément de mal que ce soit ça, au moins, je saurais que c’est juste lui qui est comme tous les hommes et je n’aurais rien à me reprocher ni à elle. Mais, en revanche, si je me rends compte que c’est elle qui tire les ficelles et qu’il s’est fait avoir, ça voudrait dire que j’ai échoué quelque part. Mais, au moins, quelque soit le cas de figure, je saurais comment agir et réagir, je connaîtrais enfin mon rôle dans cette histoire

C'était une erreur...Where stories live. Discover now