C'était une erreur...

Chapitre 5

Le lendemain matin, Maria entre tout sourire dans l’immeuble, la tête encore pleine de la belle soirée et la superbe nuit de surprises que son mari lui a fait. En entrant dans le hall, elle sourit encore plus en se disant que rien au monde ne pourrait venir gâcher cette journée. Elle salue tout le monde, un grand sourire sur les lèvres, ce qui en surprend plus d’un vu la mine triste qu’arborait leur patronne depuis quelques semaines. Même l’ascenseur ne lui a pas semblé aussi effrayant et oppressant que d’habitude… Décidément ce début de journée était vraiment parfait pour notre héroïne.
Pourtant quelques secondes plus tard, les portes de l’ascenseur s’ouvre au 45ème étage. Maria se retrouve face à Annabelle, qui elle-même s’apprêtait à rejoindre son amie dans son bureau du dernier étage

- Maria ? C’est maintenant que tu arrives ? Wahouuu, j’en connais une qui s’est bien reposée ??
- Ouiii, vraiment bien, j’ai passé une excellente soirée… Antonio m’a fait une super surprise cette nuit et c’était trop bieeennn
- Wooo, wooo, je me passerais bien des détails cette fois, même si habituellement j’adore ça, mais là, non merci
- Quoi ??? Tu crois vraiment que j’allais de donner les détails de ma nuit envoutante avec mon mari ? Susurre Maria
- Fhummm, il suffit d’une nuit avec lui et voilà que tu ne sais plus où mettre la tête ?
- Mais bien sûr, c’est mon mari et j’ai adoré la surprise, mais bon quoi où allais-tu du coup ?
- Je venais te voir en fait pour papoter un peu et voir si tu te rappelais toujours de notre rendez-vous de ce midi
- Ne t’inquiète pas, je le sais, annonce Maria, crispée par ce dur retour à la réalité
- Désolée, désolée, en te voyant aussi souriante, je pensais qu’Antonio avait réussi à te faire oublier qu’il a une autre femme dans sa vie et que du coup, tu ne m’aurais plus accompagner
- Arrête, tu veux bien , arrêtes
- Ok, j’arrête donc je venais te dire au départ qu’on irait manger vers 13h30, comme ça on sera de retour avant 15h pour ton rdv de 15h30.
- D’accord, dis le à ma secrétaire en même temps.. Il faudrait pas que j’oublie, j’ai tellement la tête ailleurs
- Ok, Madame, pas de soucis, je lui dirais. Bonne journée Madame. Et tâche de ne pas signer quelque chose sans le lire vu comment tu es dans les nuages, tu pourrais signer quelque chose qu’il ne faut pas

Sur ces mots, Maria regarde autour d’elle pour être sûre que personne ne les regarde. Une fois rassurée, elle plisse les lèvres devant sa meilleure amie avant de lui faire un doigt d’honneur en guise de réponse. Annabelle lui rit au nez en la remerciant avant de quitter les lieux. Maria rentre dans son bureau et Annabelle redescend à son étage

13h30 arrive et le téléphone de Maria sonne :

- Allo ?
- Madame, désolée de vous déranger, mais Mlle Annabelle m’a dit de vous appeler à cette heure pour vous rappeler votre rdv
- Ah oui, notre déjeuner, pas de soucis, dis lui que j’arrive dans 5 minutes

Maria, ayant été tellement occupée durant la matinée, n’avait pas remarqué l’heure s’écouler et n’avait pas eu le temps de penser une seule seconde à son déjeuner. Mais là d’un coup tout lui venait en même temps. Le stress commençait à s’emparer d’elle. Pourquoi donc avait-elle accepté cet étrange rdv ? Pourtant elle savait que maintenant elle ne pouvait plus faire marche arrière. Résignée, elle éteint son ordi, ferme le dossier qu’elle lisait, l’enferme à double tour dans son tiroir, passe rapidement dans sa salle de bain privative. Et là, elle se dit qu’elle n’est pas aussi belle qu’elle le devrait, si son mari la trompe, c’est qu’elle n’est pas aussi belle que les gens le disent. Elle se remet un peu de parfum, une touche de mascara et fait glisser le bâton de rouge à lèvres sur ses lèvres pulpeuses tout en se disant « Quitte à voir ma rivale autant être sublime ». Elle se dirige alors vers le bureau de son ami et après une discussion houleusement amicale sur comment aller au restau, elle se décide pour la voiture, car Maria ne veut pas rentrer à pied le ventre plein. Les deux amies partent vers leur rdv tout en se taquinant comme deux gamines. En bas de l’immeuble, elles prennent un taxi et se dirigent vers le restaurant « Ramos ». Dans le taxi, Maria se sent mal, elle ferme les yeux pour essayer d’éviter à ses nausées de se transformer en autre chose