chapitre 19

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Chacune était donc rentrée chez elle sur les nerfs. Amanda n’arrivait pas à comprendre ce qu’il venait de se passer. Durant tout le chemin l’amena du bureau au restaurant, elle avait cogité et tenté différentes approches mais non, un élément semblait lui manquer elle le sentait mais lequel ?
A peine arrivée au restau, elle prit Ruby par le bras pour l’emmener dans l’arrière cuisine. Elle lui expliqua alors toute l’histoire. Ruby non plus ne comprenait pas pourquoi cette Maria semblait avoir une aversion pour son amie. Elle savait bien que les gens riches avaient des lubies bizarres ou aimaient prendre les gens de haut, mais là, c’était vraiment abusé et ça ressemblait fortement à du harcèlement. Tout cela lui donnait l’envie de découvrir ce qu’il se passait. Elle se reconcentra alors sur son amie, la consola et finit par lui dire que pour l’instant le principal était que la dragonne lui ait accordé ses heures le lendemain pour les préparatifs de l’anniversaire de Léo. Ruby, en voyant le sourire de son amie, sut qu’elle venait de faire changer son humeur. Léo était un anti-dépresseur naturel pour Amanda.

Annabelle, de son côté, n’avait pas réussi à décolérer et en voulait énormément à son amie. Elle savait qu’elle ne pouvait pas encore lui dire tout ce qu’elle avait appris sur Antonio, mais le fait qu’elle se voilait toujours autant la face même en cotoyant la gentille Amanda la dépassait. Elle dirigeait sa colère vers la mauvaise personne et ça l’agaçait.

Maria, quant à elle, se rendait compte qu’elle avait été trop loin, mais elle ne voulait pas l’avouer aux autres. Elle alla prendre une douche et se mit au lit directement afin qu’Antonio ne lui pose aucune question en rentrant. Mais Antonio ne rentra pas tôt ce soir-là, il préféra passer d’abord voir Amanda, car il trouvait que ça faisait très longtemps et il avait besoin de la voir et de se faire pardonner. Cette dernière fût d’abord très réticente à sa présence, mais à force d’excuses, elle finit par lui accorder le bénéfice du doute. Il faut dire qu’il avait mis le paquet, il avait expliqué combien sa femme se jouait les bipolaires, qu’ils faisaient maintenant chambre à part, qu’il avait eu beaucoup de boulot et que son absence était lié à tout ça, qu’elle ne devait vraiment pas s’inquiéter. Même si elle n’était pas dupe, elle lui dit simplement « D’accord, mais j’espère que tu pourras au moins être là demain pour aller chercher Léo à l’école comme tu me l’avais promis et aussi à sa fête ». Il lui confirma tout ce qu’elle venait de lui demander. Elle parla aussi de sa super collègue qu’elle avait invité, il se réjouit de pouvoir enfin la rencontrer. Il resta un moment avec elle à bavarder puis il rentra. Il crut que sa femme dormait déjà, mais Maria, sachant de où il venait, pleurait en silence dans le lit conjugal. Elle se dit avant de s’endormir qu’elle devait vraiment prendre sur elle et réparer les choses avec sa meilleure amie dès le lendemain.

Comme de fait, la première chose qu’elle fit en arrivant au bureau fut d’aller voir Lila pour lui demander si sa patronne était déjà arrivée. Comme c’était le cas, elle alla frapper à la porte de son amie avant de l’entrebailler :

- Je peux entrer ?
- Oh évidemment il me semble que tu es toujours la grande patronne ici ?
- Je suis vraiment désolée Annabelle, vraiment désolée pour ce qu’il s’est passé hier. Je n’aurais pas dû, je suis allée trop loin, je sais. Et je sais aussi que tu ne vas pas me pardonner aussi vite que d’habitude mais je suis vraiment sincère, depuis hier, je n’arrête pas de réfléchir à tout ça et je me rends compte que j’ai vraiment été idiote. Je suis juste vraiment fatiguée de tout ça, de cette histoire et j’ai tellement cette impression que tu ne me soutiens pas que ça me fait mal et ça me fait dépasser les bornes.
- Peux-tu me dire à quel moment je ne t’ai pas soutenu ? Quand je te dis de ne pas être méchante avec elle ou d’arrêter de lui parler comme à une moins que rien ? C’est ça qui te fait mal ? Si moi, ta meilleure amie, je ne peux pas te dire à toi quand tu merdes ou quand tu vas trop loin, alors qui peut le faire dis moi ? Car si c’est pour me faire virer de ton bureau et que tu me parles mal à ce point alors je ne le ferais plus
- Je suis désolée ma belle, vraiment désolée et ta colère est légitime mais promis ça n’arrivera plus. Je compte même aller m’excuser auprès d’Amanda, car je sais vraiment que j’ai dépassé les limites. Antonio m’a encore fait un sale coup cette nuit. Il est rentré il était passé minuit, je sais bien qu’il était avec elle, il n’a même pas pris de douche, n’a pas dit un mot, il s’est juste couché près de moi. Franchement, je sais qu’ils sont tous les deux coupables, qu’Amanda n’est pas seule fautive dans cette histoire, mais c’est mon mari alors forcément je veux être de son côté et puis tu sais bien tout ce qu’il a fait pour moi, alors je me dois de lui laisser le bénéfice du doute
- Je comprends, répondit Annabelle toujours un peu en colère, mais ta façon d’agir ne va pas arranger les choses, car elle va finir par balancer le nom de sa patronne qui la harcèle à Antonio et après tout sera foutu et tu ne sauras jamais la vérité. Je pense que si tu prenais vraiment le temps de lui parler comme à une femme plutôt que comme à ta rivale, tu réussirais à voir qu’elle n’est pas mauvaise et alors tu pourras mieux comprendre toute cette histoire. Si tu veux vraiment te venger de la personne qui est la plus fautive des deux, alors il faut que tu agisses en conséquences.
- D’accord, tu as raison, mais sans toi, je n’y arriverais jamais, il faut vraiment que tu me pardonnes, je t’en prie
- Pas de soucis, mais alors à une condition
- Tout ce que tu veux ma chérie
- Non, je ne veux pas que tu acceptes sans savoir vraiment cette condition. Je veux que tu parles normalement à Amanda. Parle lui comme à une femme, pas juste comme à ta secrétaire et surement pas comme à ta rivale. Parce que finalement tu ne sais pas qui elle est ni ce qu’elle a vécu. Moi-même je ne le sais pas vraiment, mais pour le peu que j’ai discuté avec elle, je peux te dire qu’elle et son frère ont vécu des choses difficiles, alors un peu d’humanité ne ferait pas de mal
- Tu as raison, j’accepte ta condition, je le fais pour nous trois, car même si je sais que je la fais souffrir en agissant de la sorte, moi aussi j’en souffre, car toute cette histoire me fait devenir une autre personne, une personne que je ne suis pas et que je déteste
- Alors, ça va je te pardonne
- Vraiment ?
- Oui, oui
- Merci, tu sais que je n’ai pas dormi cette nuit tellement je me tracassais. Je déteste quand on se dispute
- Moi aussi.
- Je t’aime tu sais
- Oui, oui, je sais c’est pour ça que tu m’as mise hors de ton bureau hier
- Oh mais non je croyais qu’on en avait fini avec cette histoire
- Toi, tu en finis, mais pas moi, je n’en ai pas encore fini avec toi, je vais te charrier encore longtemps même
- Je me doutais bien que ça ne pouvait pas être aussi facile avec toi. Bon alors, demain tu vas à l’anniversaire de son frère alors ?
- Oui, enfin, j’aimerais, mais le problème Antonio est là
- T’inquiète j’ai un plan on réussira à y aller
- Comment ça on ?
- Je dois commencer à mettre en pratique ce que tu viens de me demander alors pourquoi ne pas commencer par là et pour Antonio, je m’en occupe, j’ai une petite idée
- Non mais toi tu as trop d’idées alors tu me fais peur
- Je vais juste demander à mon père d’appeler Antonio pour parler de l’entreprise, tu sais comme il est quand il s’agit de mon père
- D’accord pas de soucis, j’aime l’idée, mais tu vas dire quoi à ton père pour justifier ça, tu sais qu’il n’aime pas trop Antonio
- Je vais juste lui dire que j’ai besoin de passer un peu de temps sans mon mari pour profiter de mes amies sans qu’Antonio ne boude… Et plus tard, je lui expliquerais la vérité
- D’accord
- Bon allez je vais filer travailler un peu, après être passer dans le bureau de ma secrétaire pour présenter mes excuses
- Mariaaaa
- Ok, ok, dans le bureau d’Amanda.Allez je file, travaille bien.
- Toi aussi

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