MB MORGANE - Mon voisin est un pauvre #%@$ ! [Terminé]

Chapitre 23

Je regarde le plafond de la chambre d'Ulysse, le soleil vient de se lever et il est endormi contre moi.

Je me suis laissé aller cette nuit dans ses bras, mais pourquoi n'avoir pas eu le cran de partir ? Pourquoi, je l'ai suivi, pourquoi je lui ai rendu ses baisers, je l'ai encouragé alors que je suis en couple et fiancée ?

Je tourne mon visage vers lui et en le voyant totalement abandonné dans sa nudité, j'ai le cœur qui fait un bond. Je me remémore tous les moments que nous avons partagés, ces moments d'une intensité folle et particulièrement délirante.

Une forte attirance s'immisce alors dans mon ventre, je serais à deux doigts de le réveiller pour lui sauter dessus.

Je secoue la tête pour me remettre les idées en place.

Bon, ma fille. Il va falloir que tu prennes des décisions fermes et définitives.

Luca ? Tout avouer ? Impossible de lui dire, il serait fou de rage. Et ce mariage ? Je fais quoi ? Je romps ?

Non, c'est n'importe quoi, nous sommes à moins de deux semaines, tout est lancé, je ne peux pas l'annuler.

Tout en me parlant intérieurement, je glisse mes yeux sur le corps nu de mon merveilleux amant et je me surprends à avoir une respiration courte tout à coup.

Avec ce qu'il m'a fait cette nuit, je sens que je dois prendre vite, mais alors très vite de la distance si je veux suivre mes objectifs.

Après tout, je ne le connais pas ce voisin, c'est évidemment un mec à femmes, il a juste ajouté un nom à son tableau de chasse finalement. C'était clairement une erreur de parcours qu'il fallait que je vive pour me rendre compte à quel point Luca est l'homme de ma vie. Oui, c'est ça, Luca est l'homme de ma vie... C'est vrai qu'on se connait depuis des années, que tout est prévu depuis des années. Tout le monde s'y attend : nos amis, ma famille, mes collègues... Donc voilà, ça doit se faire comme ça, c'est tout.

Je lorgne ses fesses particulièrement musclées et me souviens du plaisir que j'avais à les tenir entre mes mains, lorsqu'il me...

Je suis totalement essoufflée tout à coup...

OK, bon sexuellement, c'est clair que je viens de passer la plus intense nuit de ma vie... mais vous savez ce qu'on dit : toutes les bonnes choses ont une fin. Je vais devoir y mettre un terme rapidement avant d'imaginer pouvoir vivre cette nuit toutes les autres nuits de ma vie...

Houlala, j'ai chaud, j'ai froid... toutes les nuits de ma vie comme ça...

Je souris bêtement dans le vide.

C'est vrai que cela pourrait être tentant.

Non ! Allez, oublie ça !

Ni une ni deux, je me lève comme un chat, sans faire de bruit, et décide de passer par la salle de bain pour m'habiller discrètement.

J'en sors quelques minutes plus tard et machinalement, je jette un dernier regard au lit.

Mais au moment où je me rends compte qu'il n'est plus là, j'entends :

- Oly ? Un jus de fruits ?

Une main sur le cœur, je viens de sursauter. Le voilà devant moi, en boxer, tenant deux verres et arborant un doux sourire aux lèvres.

- Ulysse ?

- Lui-même...

Il s'en amuse et m'oblige à prendre son breuvage.

Ne sachant pas vraiment quoi dire, étant particulière confuse et honteuse, je bois tout d'une traite.

- Bien dormi ?

Il me déshabille du regard et s'appuie au chambranle de la porte de sa chambre.

Ho, mais, il a un tatouage à l'aine droite, c'est quoi ? Je plisse les yeux comme pour faire la mise au point. On dirait une scène de guerre, mais c'est difficile de le voir, car l'autre partie est cachée par son boxer.

- Vous avez l'air en pleine forme...

Je racle ma gorge comme si je venais de me faire prendre la main dans le sac.

Ouais, en même temps, ce n'est pas faux.

- Heu. Oui, merci...

- Moi aussi... je me sens en pleine forme et divinement bien.

Il se place juste devant moi et l'odeur de son corps me chatouille les narines. Comme une madeleine de Proust, je me souviens instantanément de ses bras, de la manière dont il m'a fait l'amour cette nuit.

Et j'en ouvre la bouche bêtement.

Il saisit délicatement mon verre vide pour le poser sur la commode à côté de nous, puis il avance sa main pour me caresser la joue. Lorsque je le vois approcher ses lèvres des miennes, j'ai un léger mouvement de recul, mais c'est plus fort que moi, j'en ai autant besoin que lui.

Je tremble presque tant ma raison lutte contre mon corps pour le repousser. Mais en vain...

- Oly... je dois travailler aujourd'hui, même si, je n'en ai clairement pas envie, mais est-ce que vous êtes disponible ce soir ?

J'ai toujours les yeux fermés et mes lèvres qui attendent le retour des siennes.

Mais réveille-toi ! Ce n'est pas possible. Tu dois lui dire que c'était la seule et la dernière nuit.

- Non !

Il fronce les sourcils et arbore un air dubitatif.

- Non quoi ? Vous voulez que je trouve un stratagème pour rester ici avec vous ?

- Non... enfin... non, ce n'est pas ça, mais je ne suis pas disponible ce soir.

Je viens de gonfler mon torse comme pour me donner du courage.

- Ha...

- Oui, je travaille.

Et contre toute attente, il hausse les épaules et lance :

- OK.

Quoi, c'est tout ?

Il quitte la chambre pour rejoindre sa cuisine.

Évidemment...

Je lui cours après.

- Ulysse ?

- Oui, Olympe ?

Il me fait face et je ne sais pas ce que je dois finalement lui dire.

- Heu, non, rien. Je vous souhaite une bonne journée.

Il m'envoie un radieux sourire puis me répond :

- Je vous souhaite également une belle journée.

Puis je referme la porte de son appartement.