Chapitre 8

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Je frissonne et tente de voir ce qui se passe dans la nuit noire. Mais c'est étrangement silencieux et, pour l'instant, il faut avouer que je ne m'en plains pas.

Quand soudain ! Je sursaute ! Ho, putain c'était une détonation ! Ça y est, machin est mort et ils vont tous venir se rabattre sur moi !

Je fouille nerveusement et presque hystériquement dans la boite à gant pour y chercher de quoi me défendre.

Un flic a toujours un flingue en plus dans son véhicule, non ? Comme dans les films d'action !

Je vide littéralement tout le contenu au sol et trouve au fond une arme !

Bingo.

Je la saisis entre mes mains tout en tremblant comme une feuille. C'est alors que des motos passent juste à côté de moi. Par chance, les conducteurs ne me voient pas et vont plus loin.

Une bande rivale, je m'attends au pire.

Je panique d'autant plus et ouvre la porte pour respirer et surtout me mettre à quatre pattes pour évoluer jusqu'aux poubelles. Je me relève pour me placer à couvert et regarde autour de moi sans trop savoir ce qu'il faut que je fasse à part tenir à pleine main mon arme.

Étant juste sous un réverbère, et me sentant bien trop visible finalement, je saute derrière un muret et le longe en ne quittant pas la voiture des yeux.

J'ai le flingue devant mon visage comme dans l'arme fatale et ça me griserait presque si le moment n'était pas des plus sérieux. Oly la guerrière ! Yeah !

Je recule et attends dans le noir, mais ne vois rien de plus qu'un petit rat qui se promène comme si de rien n'était.

Ce qui n'est pas plus mal...

Mais...

Je heurte une masse située dans mon dos, le temps de sentir qu'il s'agit d'une personne on me place un objet froid sous la gorge.

Putain ! Je vais mourir !

Je lève mes mains au ciel et comprends qu'il tient une arme, puis au même moment j'entends une voix terriblement sombre au creux de mon oreille droite.

- Ne bouge pas ! Ou je te refais le portrait ! Je déteste les flics !

Je commence à pleurer et à trembler de tout mon corps.

- Non, pitié... vous faites erreur, je ne suis pas de la police...

La voix plonge dans les graves pour ajouter :

- Ha ouais ! Tu as une arme de poulet pourtant !

Je n'en peux plus, si ça continue je vais tomber dans les pommes. Mon coeur me fait mal dans ma poitrine, j'ai le souffle court et je commence à transpirer à grosses gouttes.

Un temps, j'ai envie de crier très fort le nom de : « machin », mais j'ai peur que mon assaillant mette ses menaces à exécution.

- Non, je vous jure. Pitié, monsieur, je ferai tout ce que vous voudrez...

- Tout ? Intéressant !

Au moment même où je regrette d'avoir dit ça, il commence à caresser mes cheveux.

Je n'en peux plus, maintenant je vais me faire violer, mais pourquoi ne suis-je pas restée dans cette putain de bagnole de poulet à la con ? Bordel de merde !

Je ferme les yeux et attends mon sort, totalement résignée.

Mais...

J'entends rire dans mon dos et l'arme se baisse instantanément.

Non, mais il n'a pas fait ça !

Je me retourne avec la rage de la honte et pointe mon flingue sur « machin ». Ma voix monte dans les tours.

- Je vais vous pulvériser !

Il est devant moi et se tord de rire.

Et moi j'enrage de plus belle...

- Je vais vous tirer dessus et ça va vous apprendre à vous foutre de ma gueule, imbécile !

Mais il stoppe net, me demande de lui rendre l'arme sans rien dire de plus, et je réponds du tac-o-tac :

- Allez vous faire voir !

Puis, sans hésiter, j'appuie sur la détente, mais rien ne se passe.

Je secoue l'engin en question et réessaye une nouvelle fois. Machin se déhanche et me sort le plus naturellement du monde :

- Bon, arrêtez de faire l'andouille et donnez-moi ce flash-ball.

Un quoi ? Un flash-ball ! Non, mais quelle conne je suis...

- Vous ne pensiez pas que je gardais une arme dans ma voiture, et que j'allais me faire tenir en joue sans réagir. J'en reviens pas, vous avez tiré ! Vous êtes plus courageuse que je le croyais, finalement.

Connard. C'est petit, mais alors très petit...

- Et puis, quand on veut partir à l'aventure, on vérifie avant que l'arme soit chargée. En même temps, vous ne m'auriez pas fait grand mal même si elle l'avait été... Allez, fini la rigolade, donnez-moi ça...

- Et ça vous fait rire, hein ? De faire peur à une femme ? Vous êtes minable !

Il s'avance vers moi pendant que je recule d'autant.

- Allez, suivez-moi. Mes collègues sont arrivés et je dois leur faire mon rapport.

Il passe à côté de moi et je respire comme si je venais de faire un cent mètres.

Je le suis en ne cachant pas mon courroux puis nous tombons nez à nez avec les motards de tout à l'heure.

Ils se saluent tous puis se tournent vers moi.

Machin me présente.

- Voici ma voisine, elle a jugé bon de me menacer avec un flash-ball non chargé. Une vraie pro à coup sûr...

Et les autres se mettent à glousser, ce qui me rend encore plus énervée. Aussi je fonce en boitant à cause de mon talon cassé vers la voiture et m'y enferme en jurant que j'allais de nouveau me venger.

MB MORGANE - Mon voisin est un pauvre #%@$ ! [Terminé]Where stories live. Discover now