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" Le présent est la victime du passé
et le coupable du futur"

Franck Dhumes

PDV SIRA

— Tu déconnes, Sira. Putain !

Cela faisait bientôt quinze minutes que Tyson me gueulait après alors que je ne l'avais pas calculé une seule seconde depuis notre départ du bar. Il n'avait pas cessé de me reprocher d'avoir buté ce pauvre gosse sans que je ne sache pourquoi.

Depuis quand est-ce qu'on se plaint de la mort de quelqu'un, ici ?

Il me courait derrière tandis que je marchais pieds nus, mes talons cassés à la main en direction de l'entrée de la « Grande demeure des Torres ».

Cet immense manoir était l'une des plus grandes fiertés de Vito. C'était d'ailleurs vers son bureau que je me dirigeais actuellement.

J'entrai alors dans ma demeure et longeai le grand couloir bordé de longs et hauts piliers en marbre, qui y menait.

— Je t'avais dit de pas le buter, merde ! continua mon coéquipier.

— Depuis quand est-ce que j'écoute ce qu'on me dit ?

— Ce mec avait à peine 20 ans !

— Depuis quand est-ce que je dois compatir avec mes victimes ?

Tyson cessa de me courir derrière, passa une main dans ses cheveux châtains coupés courts et soupira.

J'avais toujours trouvé, qu'avec cette coupe, il avait un peu l'air de Chris Hemsworth.

— Tu vas nous mettre dans la merde, Sira.

— Ce mec m'a traitée de salope ! dis-je en continuant de marcher.

— Est-ce que tu tues tous les mecs qui te traitent de salope ? Salope ?

En un instant, je me retrouvai face à Tyson, le canon de mon revolver plaqué contre son front et le regard plongé dans le sien, furieuse.

— Tu veux que je te montre ? le menaçai-je.

Tyson ne bougea pas, m'affrontant de son regard bleu.

— Qui va te baiser comme je le fais, mon cœur ? me demanda-t-il, même sous la menace de mon arme.

Je ne cillai pas face à sa réponse, bien que j'avais une immense envie de rire.

– Parle moins fort si tu ne veux pas que ce soit Vito qui te bute, prévins-je.

Mon coéquipier esquissa un sourire narquois tandis que je baissais mon revolver et continuais mon chemin, lui sur mes talons.

J'ouvris la grande double porte en bois qui donnait place au bureau de mon oncle qui y était installé, un cigare à la bouche et le regard plongé dans un journal.

Aussitôt, je jetai violemment mes talons à 2 000 dollars cassés dans sa direction, mais il les esquiva de justesse, sans lever les yeux de sa lecture.

— Ton foutu larbin avec un prénom d'aspirateur commence à me faire chier, déclarai-je en me pointant en face de lui.

Vito ne me calcula pas et continua sa lecture, les pieds croisés sur son bureau, comme si je n'étais jamais rentrée dans la pièce.Il avait le don de m'énerver dans ce genre de situation.

Je continuai de l'observer ; il avait le même teint hâlé et les mêmes yeux verts que moi. Même à une heure si tardive, il était en costard et faisait encore travailler la femme de ménage...

SIRAOnde histórias criam vida. Descubra agora