PROLOGUE

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SANG, MORT, AUTOMUTILATION, PTSD

"Le temps passe,
les souvenirs s'estompent,
les sentiments changent,
les gens nous quittent,
mais le coeur n'oublie jamais"

Auteur Anonyme


Elle n'avait que 15 ans.

Premier trait.

Ça, c'est pour avoir été idiote de croire qu'un jour quelqu'un t'aimera pour ce que tu es.

Deuxième trait.

Ça, c'est pour ne pas avoir su rendre fiers Papa et Maman.

Troisième trait.

Ça, c'est pour voir été le pire fardeau qu'ils aient eu à supporter.

Quatrième trait.

Et ça, c'est pour avoir tué Maman.

Allongée contre le parquet en bois du salon, les yeux inondés de larmes, la respiration saccadée, et le cou envahit de sang, j'observais les quatre marques que je venais de me scarifier sur le bras. Je n'avais pas retrouvé la lame de rasoir que Maman m'avait confisquée, alors j'avais opté pour ce magnifique couteau parfaitement aiguisé et imbibé de sang. Mais bien évidemment, la douleur n'était pas la même.

C'est bien pire.

Mais je le méritais. Enfin, c'était ce que je me disais à chaque fois.

La seule raison pour laquelle ma vie est un fardeau, c'est que je suis un fardeau.

Mais à cet instant, le problème n'était pas le même.

Maman était en train d'agoniser à côté de moi tandis que, de mon côté, mon cou se vidait de mon sang.

Pourquoi est-ce que je ne fais rien ?

Parce que je suis une mauviette, me disaient-ils tous. Une mauviette qui ne trouve rien de mieux à faire que de s'écorcher les bras lorsque tout va mal.

Vaut-mieux crever, tout de suite.

— Mais tu as tout pour être heureuse, me disait papa, de l'argent, beaucoup d'argent, cela ne te suffit pas ?

Si l'argent suffisait, papa, tu ne te serais pas suicidé.

— Et puis tu as des amis !

Ah, oui ? Mais que dirait-il s'il savait que ces "amis" étaient en fait les auteurs principaux de ma dépression ? Auteurs de toutes ces moqueries ? Ces violences ? Ces viols ? Ces mauvaises blagues ? Rien du tout, car il faisait exactement la même chose, lui comme Maman. Mais après tout :

— Orh ça va, c'était pour rire, tu ne vas pas faire ta mauviette, me disaient tous ces ados de mon âge.

— Et puis ta famille ne te suffit pas ?

Famille.

Famille.

Non papa, tu n'es pas ma famille. Juste un vieux pervers narcissique qui ne trouvait rien de mieux à faire que de violer sa fille lorsqu'il avait un peu bu.

Non maman, tu n'es pas ma famille. Juste une droguée qui n'avait pas su être capable d'éduquer sa fille autrement qu'en lui mettant un couteau sous la gorge.

Regarde où est-ce que tu en es ?

Je suis désolée, Mamá, tu étais quand même là, contrairement à lui. Et j'ai encore besoin de toi, alors ne pars pas.

Je caressai alors de mon pouce les écorchures de mon bras noyé de sang, puis les comptai :

Uno... dos... très... cuatro... Mamá, si tu pars, j'en ferai une cinquième.

Mais aucune réponse ne vint. Elle était partie. Alors j'en fis une cinquième, espérant que celle-ci me soit fatale.

Quinta y última.

Mais non, raté.

Merde ! Tu n'es même pas foutue de viser cette putain de veine. Et pourtant, tu as vu Papa le faire.

J'osai alors enfin jeter un regard au corps sans vie de ma mère. Faire face à la réalité. Cette dure réalité à laquelle j'essayais vainement d'échapper depuis cette tragédie, depuis ce soir-là. Depuis le suicide de papa. Et voilà que je me retrouvais maintenant seule, sans père, ni mère.

Orpheline.

Je passai une main sur le visage de ma mère afin que ses yeux écarquillés puissent enfin se fermer et faire face à cette éternelle nuit qui l'attendait.

— Buena y eterna noche, Mamà.





trad:

* Quinta y última : Cinquième et dernière.
* Buena y eterna noche, Mamà : Bonne et éternelle nuit, Maman.

———————

Hello, hello !

(le récit est maintenant à la première personne, dites-moi ce que vous en pensez !)

Voici enfin mon prologue.
J'espère que vous allez bien après ça.
Non, sérieusement. Je suis désolée si j'ai pus en choquer certains. 😭😭

N'hésitez pas à me donner votre avis !! ( je suis plus que preneuse )

Si vous n'avez pas été capable de lire cette partie, je vous conseille fortement de ne pas poursuivre votre lecture.

Car ce sera bien pire...

bisous bisous !
- emma qui vous aime
🫶🏻

SIRAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant