Chapitre 23

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Après une longue semaine d'attente, le grand jour venait d'arriver, ce soir j'allais enfin rencontrer mon grand-père.

Installée devant ma coiffeuse je tentais en vain de me préparer sans trop angoisser. Mais comment ne pas être nerveuse, après tout tant de choses pouvaient mal se passer. Si notre grand-père ne nous reconnaissait pas, notre plan tombait à l'eau et si jamais il nous reconnaissait comment Louis allait-il réagir face à cette révélation.

Je tentais de nouveau de faire le vide dans ma tête en admirant mon reflet. La toilette que Louis m'avait fait confectionner était magnifique, elle avait été taillée dans du brocart de soie et du fil d'or, des parures de diamant avaient été incrustées dans le devant de mon corsage, la traine mesurait plus de 5 mètres de long. En m'offrant la robe "le tailleur" m'avait informé que le monarque lui avait commandé une robe digne d'une reine. Et il n'avait pas tort, je n'avais jamais vu la Reine de France elle-même porter une toilette pareille. Si seulement Marie-Louise pouvait me voir, elle serait euphorique.

Jamais je n'avais vu quelque chose d'aussi beau. Tous les regards risquaient de se poser sur moi, d'autant plus que cet événement allait être ma première apparition officielle avec le Roi. Après cette soirée tout le monde me considérera comme la nouvelle favorite. Un statut si envié de toutes les femmes de la cour.

À force de trop penser je n'arrivais pas à me calmer, et la tisane de sauge que je buvais à petite gorgée depuis tout à l'heure ne faisait toujours pas effet alors que ce breuvage de plante avait toujours réussi à m'apaiser.

Je fus sur le point de prendre une nouvelle gorgée lorsque je me rendis compte que je n'avais jamais reçu mes plantes qui empêchaient les grossesses et que les 3 jours de délais avaient été dépassés. Il était déjà trop tard, il ne me restait plus qu'à prier le Seigneur de ne pas être enceinte.

Prise d'un sentiment d'effroi, je lâchai ma tasse et celle-ci s'éclata au sol. Ce fut à ce moment précis que Louis apparut.

Il s'approcha de moi, posa ses mains sur mes épaules et m'embrassa la joue.

"Que se passe-t-il Nepthys, vous êtes toute pâle. Voulez-vous que j'appelle un médecin ?"

Il s'inquiétait

" Non, c'est juste que je viens de renverser ma tisane et j'ai cru que j'avais tâché la si belle toilette que vous m'avez offerte" je ne pouvais pas lui dire la véritable raison de ma préoccupation.

Je devais m'occuper d'une chose à la fois, d'abord je déjouais les plans de mon père et puis je m'occuperai de mon état.

Après tout peut-être que je ne tomberai pas enceinte maintenant, cependant les paroles de la voyante me revinrent en tête. D'après elle j'allais tomber bientôt tomber enceinte de mon premier enfant. Peut-être qu'il avait déjà pris place dans le creux de mes entrailles.

Louis me sortit de mes pensées. Il héla ma femme de chambre afin que celle-ci ramasse ce que j'avais reversé.

"Il est temps de rejoindre la réception, le Roi Garcia II y est déjà présent "

J'inspirai un grand coup et pris la main que Louis me tendit et nous nous dirigeâmes en direction de la galerie des glaces. En effet, Louis voulait impressionner son hôte et pour ce faire il avait décidé que la réception aurait lieu dans la galerie des glaces récemment terminée. Cette dernière avait été fastueusement décorée, Louis y avait fait placer son grand mobilier sur le parcours menant des grands appartements jusqu'à la galerie.

Enfin arrivés je me plaçais en face des monarques et Louis s'installa debout sur une estrade placée au fond de la galerie. Je ne pus que constater tous les regards qui se posèrent sur moi lors de mon arrivée avec le Roi. Pour les courtisans ce fut officiel, j'étais devenu la nouvelle favorite.

Sans que je m'en rende compte mon frère vint se placer à mes côtés afin de s'assurer d'être vu par notre grand-père.

Ce dernier s'approchait d'ailleurs de Louis afin de le saluer. Ce fut seulement lorsque Garcia II se retournai en direction de la foule afin de faire son discours au côté de Louis que je vis son regard s'attarder sur nous. Il ressemblait tellement à notre mère. Voir quelqu'un qui lui ressemblait tant me rappela de nombreux souvenirs. Je me rendis compte que je ne m'étais jamais remise de sa mort.

Je tournai la tête afin d'observer la réaction de mon frère, ce dernier arborait une expression impénétrable. Il m'était impossible de deviner ce dont à quoi il pensait.

Je ne connaissais pas la suite de son plan, devrions-nous demander une audience avec lui ? Allait-il demander à nous voir ?

Je fus vite sorti de mes pensées lorsque le discours fut terminé et que Louis ouvrit le bal en dansant aux côtés de la Reine.

C'était un excellent danseur, et la Reine semblait avoir des difficultés à suivre ses pas. Je me rendis alors compte que je n'avais jamais dansé avec lui. Peut-être qu'aujourd'hui allait être l'occasion de changer cela.

Sans mon rendre compte le Roi Garcia II s'était placé à mes côtés.

« Je suis fortement étonné de voir une mulâtresse aux cotés du Roi le plus puissant d'Europe, je pensais que les gens comme vous et moi étaient mal vu » Il fallait que je profite de cette intéraction pour lui dire la vérité, s'il ne la connaissait déjà pas.

« C'est malheureusement le cas, cependant sa majesté sait faire des exceptions » Il acquiesça et reposa son regard sur les monarques qui dansaient.

« Vous savez vous me fait penser à quelqu'un de très cher dans mon cœur » C'était le moment ou jamais

« Mais quelle coïncidence, en vous voyant je m'étais faite la remarque que vous aussi vous me faisiez penser à quelqu'un. Vous me faite penser à ma très chère mère Matsoko » il tourna violemment la tête vers moi. Il avait compris, je venais de répondre à ses doutes.

J'étais sur le point de me retourner afin de me chercher à boire lorsque Louis m'interpella, il voulait danser avec moi. Tous les regards étaient posés sur nous, avec cette danse il venait d'annoncer et d'officialiser notre relation. Je me devais d'être à la hauteur et de montrer que j'étais une aussi bonne danseuse que lui. Il me prit la main, et lorsque l'orchestre entama une mélodie nous nous mirent à danser.

A ce moment-là nous ne faisions plus qu'un. Tous les courtisans semblèrent bouchebées. Ils ne s'attendaient pas à ce que je sois une si bonne danseuse. Lorsque notre danse se termina il se pencha vers moi, et me susurra à l'oreille

"Je ne vous savais pas si bonne danseuse, sinon j'aurais organisé un bal plus tôt afin que vous voir danser à mes côtés "

"Il faut bien que je garde une part de Mystère " lui répondis-je.

Si seulement il savait... 

Il fallait que je trouve un moyen d'aborder le sujet de mon grand-père.

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Joyeux Noël !!!

La Favorite du RoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant