Chapitre 16

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Suite à mon entrevue avec le frère du Roi, sans que je m'en rende compte, mes jambes m'avaient emmené vers mes appartements. J'étais encore sonnée par ce qu'il venait de se passer. L'homme qui avait voulu à tout prix nier tout lien de sang avec moi venait de reconnaitre qu'il était bel et bien mon père, et cela devant témoins.

Qu'avait-il derrière la tête ? Pourquoi avait-il fait cela ? J'étais persuadée qu'il n'avait pas fait cela car il regrettait la manière dont ils nous avaient traités, et la violence dont il venait de faire preuve ne faisait qu'appuyer mon propos.

Me remémorer cette rencontre me donna des sueurs froides. Au plus profond de moi quelque chose me disait de me méfier, de rester prudente, de ne compter que sur moi-même, de ne faire aucun faux pas car il s'en servirait sûrement contre moi.

Je sentais que mon séjour à Versailles pouvait vite se transformer en cauchemar.

Penser à tout ce qui pouvait mal se passer me donna une migraine fulgurante.

Me rafraîchir le visage avec de l'eau froide allait surement me faire du bien.

Ce fut donc d'un pas décidé que j'entrai dans ma chambre, mais je m'arrêtai net lorsque j'aperçu un bout de papier sur mon lit. Je le pris en main et lu sur ce dernier :

Je sais ce que tu as fait et si ne m'écoute pas le Roi le saura aussi.

Finalement mon instinct venait de me donner raison et cela ne faisait aucun doute, seul mon père pouvait être l'auteur de cette affreuse lettre.

En effet Lorenzo n'avait aucun intérêt à me faire du chantage car le Roi pourrait le punir par jalousie, Marie-Louise ne pouvait pas en être l'auteur car elle n'est pas encore au courant de ce qui s'est passé après qu'on se soit revu, et quant à la comtesse de Chateaubriand et au duc de la Vallière ils ne me connaissent pas assez pour savoir que j'ai posé nue.

Ce qui m'inquiétait le plus dans ce chantage était de ne pas connaître les stratagèmes qu'il avait utilisés afin de trouver cette information. Le fait qu'il aurait pu me faire surveiller me fit froid dans le dos.

Passé le choc de la nouvelle, je m'assis sur le lit et me mis à réfléchir. Il fallait absolument que je m'en sorte mais comment ?

Je pourrais le dire au Roi et il le ferait renvoyer comme il me l'avait promis, cependant cela est bien trop risqué, en effet il serait susceptible de me demander de quoi cette missive parle. Et je n'ai pas envie qu'il apprenne de cette manière mon passé.

Je pourrais aussi essayer de négocier avec mon père afin de trouver un terrain d'entente, mais cela reviendrait à lui donner raison et je ne suis pas encore sûre de quoi cette lettre parle. Peut-être qu'il ne connaît rien de mon passé mais qu'il essaie de me faire sentir coupable de quelque chose pour mieux me manipuler par la suite. Non il fallait que je fasse semblant de n'avoir rien reçu pour ne pas m'attirer plus d'ennuie. J'allais donc attendre de recroiser ce monstre pour voir si quelque chose dans son comportement me prouve qu'il est bien l'auteur de cette affreuse missive. Il ne me restait plus qu'à espérer que Dieu soit de mon côté et que rien de grave ne m'arrive en attendant.

Si seulement il pouvait quitter le palais et retourner en Angleterre, voir même disparaître cela m'éviterait d'avoir des ennuis. Si seulement il lui arrivait quelque chose, une simple chute dans des escalier par exemple.....

Non! Je ne dois pas souhaiter la mort à quelqu'un, surtout si ce dernier n'est peut-être pas le coupable. Je dois rester calme, là je suis en train de paniquer, et paniquer ne va pas m'aider. Peut-être que me promener dans les jardins allait me faire du bien. Marcher a toujours eu un effet apaisant sur moi.

Je prévins alors Anne que je sortais et que je reviendrais dans quelques heures. Je quittai mes appartements et me dirigeai vers la galerie des glaces afin d'atteindre les jardins. Sentir l'air frais sur mon visage commença déjà à me détendre.

Je descendis l'escalier des cents marches et décida d'aller le plus loin possible et de m'isoler un peu. Ecouter les gazouillis des oiseaux, le bruissement des feuilles, me fit oublier ce pour quoi même j'avais décidé de me promener. Je ne faisais plus qu'un avec la nature. Sans me rendre compte je me mis à me remémorer les moments heureux de ma vie, comme la fois où pour célébrer mes 5 ans ma mère m'avait fabriqué une poupée de chiffon avec laquelle je dors toujours. Où aussi la première fois que Marie-Louise et moi nous nous étions rendus à bal masqué, sans le savoir le bel inconnu avec qui j'avais dansé toute la nuit était Lorenzo. Ou encore la fois où j'avais eu mon premier rôle principal qui marqua le début de ma carrière. Et bien sûr ma première représentation à Versailles qui avait changé le cours de ma vie.

Songer à tous ces moments me mit de nouveau de bonne humeur. Je me sentais prête à affronter l'avenir plus sereinement.

Enfin détendu j'avais décidé de retourner dans mes appartements afin de répéter mais une main sortit d'un buisson et m'attira brusquement dans le bosquet.

"Aaaah" la personne qui m'avait attrapée me fit taire en mettant sa main sur ma bouche.

      
            ***
Coucou je suis retour après une longue absence. Depuis que je suis arrivée au Brésil je n'ai pas réussi à trouver du temps pour écrire et j'en suis désolé. Je ne sais donc pas lorsque le prochain chapitre sera posté. En attendant j'espère que celui-ci vous a plu. N'hésitez pas à commenter et voter !!!

La Favorite du RoiWhere stories live. Discover now