Chapitre 2

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Marie-Louise et moi étions assises dans la petite cuisine de la maison que nous avions achetée aux alentours de Paris grâce à l'argent que le théâtre nous permettait de gagner. Elle me parlait de Rafaelo un artiste italien qu'elle avait rencontré en allant aux répétitions.

« -Il est tellement gentil avec moi, il m'a dit qu'il voulait que je sois son prochain modèle pour sa prochaine œuvre, en plus il a commencé à me faire la cour, si tu savais comme je suis tellement heureuse ! » Je la regardai en souriant, elle est tellement chanceuse, elle a la peau blanche similaire à de la porcelaine, elle a de long cheveux lisse et blond et de beaux yeux bleus, il est évident que les hommes la regardent et tombent amoureux d'elle. 

« -J'espère vraiment qu'il t'aime vraiment. »

« -Moi aussi si tu savais ... ». Elle alla se servir un verre d'eau avant de retourner s'asseoir en face de moi.

« Tu sais hier une amie qui assistait à la pièce, m'a dit que Monsieur Beleuvre t'avait demandé. Tu ne lui devrais pas de l'argent j'espère » dit-elle en rigolant avec un regard espiègle.

« Non. Non. Qu'est-ce qui'il me voulait ? » demandai-je étonnée. Je ne l'avais jamais rencontré et je ne le connaissais pas. Pourquoi voudrait-il me voir ?

« Je ne sais pas, elle m'a dit qu'il voulait te rencontrer. Tu devrais le faire, c'est l'un des banquiers les plus puissants de France. Devenir sa maiîtresse serait une grande opportunité » me répondit-elle avant de boire.

Elle avait raison être une femme seule est dangeureux. Personne ne peut nous protéger. De plus les acteurs sont les paria de la société rendant notre situation encore plus précaire. Etre sa maîtresse nous apporterait une protection dont nous avions grandement besoin.

« Je ne sais pas trop... De plus peut-être qu'il voulait me rencontrer pour d'autres raison... »

Marie-Louise s'apprêtait à riposter lorsque nous entendîmes un coup sur la porte d'entrée, elle se leva puis alla ouvrir la porte.

« -Nephtys c'était un messager du roi. Tu viens de recevoir une lettre de la part de la famille royale ! » Dit-elle avec surprise. Elle me tendit la lettre sur laquelle se trouvait le sceau royal. Je la pris et commençai à la lire.

« -Demain matin je suis convoquée au palais royal, le roi  veut me voir. »

« -Mais c'est génial ! »

« -Es-tu sûre de toi ? Cela m'inquiète un peu »

« -Bien sûr, il a surement une bonne nouvelle à t'annoncer ! Il faut qu'on te choisisse une belle robe pour cette occasion. Dieu merci ma cousine est couturière et t'utilise comme modèle. Au moins nous sommes sûres que tu auras une robe digne d'une reine ». Je pouffai de rire, elle était toujours dans l'exagération.

Nous allâmes dans la chambre qu'on partageait et elle ouvrit l'armoire. Elle choisit une robe bleu foncé avec des motifs brodés et un long foulard assorti. Elle pensait que cette couleur allait faire ressortir la couleur caramel de ma peau.

Elle sortit ensuite la baignoire de cette même armoire et commença à faire chauffer des sceaux d'eau au-dessus du feu de cheminée pour la remplir d'eau tiède pendant que je me déshabillais. Après m'être installée à l'intérieur, elle prit un récipient qui était posé sur la coiffeuse en face de nos lits afin de le remplir, elle mouilla ensuite mes cheveux et commença à les démêler comme je le lui avait appris. Elle me demanda :

« -Es-tu anxieuse pour demain ? » Elle brossa mes cheveux crépus un peu trop fort.

« -Aie ! » Elle s'arrêta et repris avec douceur. « Bien sûr que je suis anxieuse, je ne sais absolument pas ce qu'il me veut et ça me fait terriblement peur, j'ai peur qu'il me dise que les membres de sa cour n'aient pas aimés qu'une mulâtresse puisse avoir un rôle principal et jouer devant le roi. »

La Favorite du RoiOnde histórias criam vida. Descubra agora