Chapitre 9

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Je venai à peine de m'effondrer au sol qu'Anne sortit précipitamment de ma chambre qu'elle rangeait afin de venir à mes côtés.

"Nephtys que s'est-il passé ? Tout va bien ?" Me demanda-t-elle avec inquiétude.

Je lui signalai que non de la tête. Elle s'assit à côté de moi et me pris dans ses bras et commença à me caresser le dos afin de calmer mes sanglots.

"J'ai revu mon père..... et mon frère " lui répondis-je entre deux sanglots.

Elle me serra plus fort dans mes bras.

"Les revoir m'a remémoré les souffrances de ma pauvre mère"

J'avais besoin d'en parler à quelqu'un.

"Ma mère a toujours cherché à m'épargner de ses souffrances, donc elle ne m'a jamais dit qui était vraiment mon père. Mais en Angleterre je voyais bien que j'étais la seule enfant plus claire que les autres, et je voyais les regards écœurants et pervers qu'il portait sur ma mère... y'avait aussi les autres esclaves qui ne cessaient pas de me faire des remarques et ils me mettaient à l'écart. Avant je n'avais jamais compris pourquoi ils faisaient cela. Puis j'ai grandi et quand nous sommes arrivées en France j'ai commencé à comprendre ce qui se passait entre les hommes et les femmes et j'ai fait le lien. Mais je ne lui ai jamais dit que j'avais compris ce qui c'était passé. Puis lorsqu'elle est tombée malade et qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps à vivre je lui demandé qui était mon père et elle m'a tout raconté.

Cette enflure nous a vendu pour enfin se débarrasser de nous et éviter de prendre toutes responsabilités. Quand elle m'a dit cela j'ai eu tellement mal pour elle et je me suis sentie tellement coupable. Je me demandais comment elle a pu aimer un enfant qui lui rappelait tout le mal qu'elle avait subi.

Et comme si elle avait deviné ce que je pensais elle m'a dit que quand je suis née dès qu'elle m'a pris dans ses bras j'ai arrêté de pleurer pour me blottir contre sa poitrine et à c'est à ce moment-là qu'elle a compris qu'elle ne pouvait pas détester un être innocent qui cherchait seulement l'amour de sa mère." Je me sentais libérée d'un poids à présent. 

Anne me caressait toujours le dos.

"J'avais essayé de tourner la page et ne plus repenser à ma vie d'avant, mais je vois que les fantômes du passé nous rattrapent toujours"

Anne essaya alors de me réconforter.

" C'est normal d'être triste lorsqu'on revoit la personne qui a causé nos souffrances. Mais sachez que si vous l'avez reconnu lui il aussi il vous a reconnu. Et il vous a reconnu pas n'importe où. Il vous a reconnu à Versailles et au côté du Roi le plus puissant d'Europe. La petite fille dont il cherchait désespérément à se débarrasser a bien grandis et est arrivée beaucoup plus loin qu'il ne le pensait. Nephtys votre situation est une revanche sur la vie. Imaginez ce qu'il doit penser en ce moment même. Même si vous ne le pensez pas, vous et votre mère avez gagné."

Entendre ces paroles m'apaisait, elle avait raison. On a toujours su se débrouiller et cela sans lui, et même si ma mère n'est plus à mes côtés aujourd'hui je savais qu'elle était fière. Cet être abjecte ne mérite pas que je lui donne autant d'attention en pleurant à cause de lui. 

Je me relevai, m'essuyai les yeux et pris Anne dans mes bras en la remerciant. Elle était tellement gentille avec moi.

"Vous devriez aller vous reposer, ça vous fera du bien" J'hochai la tête, elle avait raison toutes ces émotions m'avaient épuisées.

 ***

Ça devait faire une heure que j'étais couché dans mon lit lorsque Anne ouvrit la porte pour m'annoncer que le Roi m'attendait dans l'antichambre. Je me précipitai vers ma coiffeuse pour m'assurer d'être plus ou moins présentable. J'avais les yeux rouges et gonflés, il allait être difficile de nier que j'avais pleuré. Je me passai un petit coup d'eau fraiche sur le visage pour limiter les dégâts et alla le rejoindre. Une fois dans l'antichambre je lui fis une révérence et il me signala de m'asseoir à ses côtés. Il me fixa longuement avant de me demander.

"Comment allez-vous ? »

"Très bien votre majesté "mentis-je, il n'avait pas besoin de savoir tout ce qu'il c'était passé

"Êtes-vous sûre " il insista

"Oui majesté" il soupira, il avait compris que je voulais absolument changer de sujet.

"J'ose espérer qu'un jour vous aurez assez confiance en moi pour vous livrer à moi" Je ne savais pas quoi répondre. Je ne voulais pas de sa pitié et puis je n'aimais pas parler de ce sujet douloureux.

"J'aimerai néanmoins apprendre à vous connaitre, vous m'intéressez énormément. Vous avez commencé à jouer à quel âge ?"

"16 ans majesté" lui répondis-je

"Pour 4 ans de carrière vous êtes extrêmement talentueuse " je souris à ce compliment. Le théâtre et pouvoir prendre le rôle d'une autre personne lors d'un court instant pour oublier qui je suis est ma passion. Cela me tenait vraiment à cœur.

"J'étais venu vous voir pour m'assurer que vous alliez bien, votre comportement de tout à l'heure m'a inquiété "

"Merci majesté, mais il n'est pas nécessaire de s'inquiéter pour moi" le rassurai-je

"Etes-vous sûre Mademoiselle ? Je me souci de vous bien plus que vous le pensez" il me prit la main et me regarda dans les yeux.

"Majesté puis-je vous demander quelque chose ?" Lui demandai-je hésitante

"Allez-y"

" Pourrai-je m'absenter demain pour aller voir une amie ?"

"Si ça peut vous redonner le sourire... mais je n'aime pas vous savoir loin de moi" je lui souris encore une fois, c'était vraiment gentil, j'en avais vraiment besoin.

"Merci beaucoup majesté".

Il posa un baiser sur chacune de mes mains et se releva.

"Bien, malheureusement je dois vous quitter. J'espère que votre sortie de demain vous fera du bien" il se dirigea vers la porte

***

Je regardai les paysages depuis l'intérieur du carrosse. Je n'étais plus très loin de Paris. J'avais compris que Nephtys avait revu son père, ce qui expliquait sa réaction de tout à l'heure. Ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Elle m'avait dit qu'elle ne le connaissait pas, mais il m'était impossible de lui en vouloir de ce mensonge. C'est un sujet sensible pour elle. La voir dans cet état, les yeux gonflés et rouges m'avait énormément affecté. Jamais voir une femme ainsi ne m'avait fait autant de mal. J'aurais tout donner pour la voir sourire.

Le carrosse s'arrêta, nous étions arrivez. De l'extérieur on voyait un grand portail derrière lequel se trouvait des arbres. De l'extérieur on ne pouvait pas deviner que sur ce terrain se trouvait un imposant hôtel particulier. Un valet me fit rentrer.

La gouvernante m'attendait devant la porte d'entrée. Elle fit une révérence puis me détailla le déroulement de leur journée.

"Puis-je les voir ?" Lui demandai-je, peut-être qu'elles dormaient, je ne voulais pas les réveiller.

"Bien sûr majesté ". Elle me guida jusqu'au salon où elles jouaient. Lorsqu'elles me virent leurs beaux yeux marrons s'écarquillèrent de joie.

"Papa !!!" elles se jetèrent dans mes bras. Je caressai leurs cheveux crépus

"Louise-Marie-Thérèse, Dorothée vous m'avez manqué" je les regardai tendrement

"À nous aussi tu nous as manqué papa" répondit Dorothée avant de se blottir un peu plus contre moi.

***

Apparemment Louis 14 aurait eu des filles métisses. Je vous conseille de regarder cette courte vidéo sur sa potentiel fille https://youtu.be/Sf-Y7t9so4Y

Et il aurait aussi eu une autre fille métisse appelée Dorothée mais y'a beaucoup moins d'informations sur elle.
Voici un article qui parle des deux filles
http://www.raphaeladjobi.com/archives/2014/09/07/30543622.html

Alors qu'en pensez-vous ?

La Favorite du RoiWhere stories live. Discover now