2.3 || chapitre huit

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— TU T'CROIS PLUS MALIN QU'MOI, merdeux ?

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TU T'CROIS PLUS MALIN QU'MOI, merdeux ?

Katsuki termina de lacer ses chaussures, secoua la tête.

— C'pas mon impression, fulmina Satsubô. T'penses que tu peux faire c'que tu veux ? J'peux savoir pourquoi t'aguiches les clients pour ensuite faire ta prude ? T'penses que ton p'tit cul de gigolo peut s'faire désirer comme ça et nuire à mes affaires ? J'te préviens, gamin. Si j'entends encore un seul client m'dire que tu fais ta pute sans aller jusqu'au bout des choses, j'te vire.

Le cœur lourd, l'adolescent acquiesça. Il se demanda si répondre à quelqu'un avait toujours été aussi fatiguant, se perdit dans une attitude amorphe. Il n'avait aucune envie de vendre des services pareils, ne voulait céder aux chantages des camés.

Merde, le sexe n'était même pas quelque chose qui l'intéressait !

Il attendit que Satsubô ait fini de le réprimander, prit ses affaires et quitta les locaux. Il se traîna jusqu'à chez lui, les os glacés par la froideur matinale. Il ne perdit pas de temps pour retourner dans son lit, s'emmitoufla sous les couvertures. Il tremblait, se frictionna les bras pour recouvrer un peu de chaleur. Il détestait l'hiver. Son alter le rendait plus sensible aux changements de température et il n'était pas rare qu'il ait de la fièvre pendant cette période de l'année.

Et son corps fatigué n'arrangeait rien.

Il sentait que son état mental déclinait de jour en jour, frôlait la limite de ce qu'il pouvait supporter. Il n'avait pas envie d'abandonner sa mère, mais parfois, les pensées noires envahissaient son cerveau, son cœur, si bien qu'il oubliait pourquoi il se battait autant.

La culpabilité suivait souvent ces moments d'égarement. Il pleurait longtemps, psalmodiait des excuses envers Mitsuki au milieu d'une chambre silencieuse.

Il étouffa un éternuement dans le drap, attrapa un mouchoir sur sa table de chevet à l'aveugle et se moucha. Après un soupir, il fixa le plafond, fronça les sourcils et se répéta qu'il devait y arriver. Dans moins de trois heures, il allait passer ce putain d'examen d'entrée à Yuei. Et dans une semaine, il aurait les résultats.

Les résultats positifs de son admission.

Et quand sa mère se réveillerait, il pourrait lui dire qu'il avait été pris, qu'il avait économisé, qu'ils allaient s'en sortir.

Parce que s'il ne faisait pas tout ça, s'il ne réussissait pas... elle mourrait. Et ce n'était pas une possibilité.

Il renifla, se releva. D'un pas – faussement – décidé, il alla dans la chambre de Mitsuki, put se permettre de ne pas faire attention au bruit puisque son géniteur était en déplacement. Il ouvrit la commode qui contenait ses affaires. Dans le double fond du tiroir se trouvaient les bijoux qu'elle avait hérités de sa défunte mère et qu'elle souhaitait protéger de Masaru. La boîte contenait des boucles d'oreilles sophistiquées, un mélange de diamants et de perles, plusieurs bracelets du même genre et un collier discret.

Et un jour, je vivrai | Katsuki : les origines |Where stories live. Discover now