« vivre dans une bulle », c'est être protégé du monde extérieur.
« Vivre dans sa bulle « , c'est se renfermer sur soi-même et ne pas s'intéresser au monde extérieur.
Bulle vit dans sa bulle depuis si longtemps qu'elle ne sait même plus comment c'est...
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OR était en train de filer une dentelle, pas une dentelle de fil de soie ou de coton ; C'était tout autre chose. Effectivement, le procédé était bien celui d'une dentellière, mais à l'évidence, OR ne faisait pas partie de ce type de brodeuse. Ses doigts guidaient la fabrication sans pour autant toucher les accessoires. Ils orchestraient une chorégraphie précise et gracieuse où chaque fil s'illuminait à mesure que la dentelle se structurait. Postée au centre de l'œuvre, elle répétait cette danse dans un halo de lumière. J'étais éblouie par ce que mes yeux découvraient.
À ma vue, elle cessa son ouvrage et m'invita à entrer. L'univers d'OR ressemblait en tout point à celui de ma bulle. Ce boudoir respirait la douceur et la chaleur de mon « chez moi ». Je m'y sentais en sécurité, libre d'être juste... MOI.
Quel doux retour aux sources cet endroit m'offrait !
J'étais entrée dans une bulle ; mais la bulle de quelqu'un d'autre.
À la différence de la mienne, cette bulle n'avait pas l'air d'avoir pour seule fonction de protéger sa propriétaire. Elle était comme un SAS, un espace pur, dénué de craintes ou contraintes.
C'était un lieu où l'on pouvait se retrouver, ou plutôt... se remémorer.
OR en était seulement la gardienne.
J'avais besoin d'en savoir davantage, d'en comprendre le fonctionnement :
Une bulle ouverte à ceux qui en ont besoin. C'était pour moi une incroyable découverte, un possible que je n'avais jamais imaginé. Jusqu'à ma « sortie », il n'y avait jamais rien eu d'autre que « ma bulle et moi ».
Et puis, c'était aussi la première fois que je rencontrais quelqu'un comme moi. J'en étais toute chamboulée. Il existait bien d'autres personnes comme moi. C'était rassurant !
La solitude qui avait été mon tout si longtemps était en train de me quitter. Je regardais mes mains, mes bras s'ouvrir et entendais mon pouls dans chacune de mes veines. J'eus le sentiment qu'une énergie nouvelle prenait sa place. Je n'arrivais pas encore à la nommer, à distinguer vraiment ce qu'elle pouvait être mais je l'accueillais comme une vieille amie retrouvée.
OR m'observait sans intervenir. Tout comme sa sœur, elle savait exactement à qui elle avait affaire et me laissait le temps de me retrouver.
Je repris « mes esprits », si l'on peut dire, car je n'étais résolument plus la même personne qu'en entrant.
Cela dit, chaque étape que j'avais vécu avait changé celle que j'étais.
En sortant de ma "zone de confort", je m'étais expérimentée chaque jour, chaque instant et je m'étais découvert bien des capacités.
