Chapitre 28 - I know who you are

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Le silence règnait. Destiny n'osait plus exposer son avis à cet homme. Elle fixait le sol, tentait visiblement de contrôler une rage qui demandait qu'à exploser. Ses dents restaient serrées pour empêcher les mots de se formuler. Se taisait-elle par soumission ?

- Tu as l'intention de rester ici encore longtemps ?

La jeune femme, irritée par cette réflexion, voulut riposter mais finit par se redresser. Il la suiva du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse puis il baissa sa garde quand les pas de Destiny furent inodibles. Il se pencha, présenta un grand sourire qui ressemblait plutôt à une grimace.

- Où est-il ?

- Je l'ai déjà dit. Je ne le connais pas. Dis-je sèchement.

Il rentra son menton et fronça les sourcils. Il devait être loin de s'attendre à cette réponse. Cependant il était impossible que je me retrouve ici pour une simple information, l'importance me semblait beaucoup trop petite.

- Pourquoi je suis ici ?

- Tu vois, tout ça fait partie du grand affrontement entre la vie et la mort. Un grand final qui se déroule en ce moment même. Tuer et manger. Chasser ou mourir. Tu n'es qu'une personne de plus qui doit obéir à ces lois. Et ça commence maintenant !

- Pourquoi je le ferais ? Crachai-je.

- Parce que tu veux vivre.

Lorsque je le regardais, je doutais que seul ce petit discours suffise. Une idée sournoise faisait briller ses iris bleutés. Sa main droite tenait toujours fermement la petite seringue. L'aiguille était longue et fine, elle pourrait percer n'importe quoi. Et lui, mourait d'envie de l'utiliser, d'appuyer sur la pression pour en faire sortir le liquide opaque. Une lueur sauvage illumina son regard.

- J'ai une proposition à te faire, et tu vas l'accepter.

Son expression devint particulièrement sadique. Je ravalai ma salive.

- Vraiment ?

- Je sais qui tu es, Léonie. Contrairement à ce que ton prénom pourrait laisser penser, tu n'es pas une gentille petite fille.

- Alors je suis quoi ? Dis-je en haussant un sourcil.

- Un monstre.

Son commentaire me fit frémir. Il gloussait devant ma figure choquée. Puis il inspira profondément, cessa de rire, dirigea l'aiguille vers moi. Le brun ne souriait plus.

- Bon, on revient à ce qui m'intéresse. Tu vas faire des choses pour moi..

Je l'attrapai violemment par le col de son Tee-shirt, bien décidée à lui faire ravaler ses paroles. Mais mes gestes restaient limités par les chaînes.

- Tu as vraiment cru que j'allais faire le sale boulot pour toi ! M'exclamais - je.

- Humm.. C'est qu'elle montre les dents. Un peu d'action, j'adore ça !

Il me plaqua brusquement contre le mur. Un morceau de plâtre dégringola sur le sol puis se brisa pour s'éparpiller un peu partout. Je tentai de le repousser en vain, l'homme me tenait fermement. Il pointa la seringue vers mon oeil pour mieux faire comprendre sa colère.

- Je n'hésiterai pas à te crever l'oeil salope !

S'il se décidait à agir, je ne pourrais pas l'éviter. Je m'imaginai déjà la douleur que je pourrais ressentir. Celle où il l'enfoncerait lentement puis celle où l'acte serait vif. Les battements de mon coeur résonnaient dans les tempes. Je l'imaginais sortir de la cage thoracique, implorant de l'aide. Le brun semblait menaçant, toujours aussi décidé à avoir le dernier mot. Je fixais l'aiguille, tremblante.

- C'est la dernière fois que je le dis, tu vas faire quelque chose pour moi. Trouver et tuer Ashton, dit Devil.

Il sursauta lorsqu'un second morceau de plâtre se fracassa à côté de lui. La seringue manqua de peu de se planter dans mon oeil mais griffa en dessous des cils inférieurs. Je baissai la tête, serrai les dents pour canaliser cette nouvelle douleur.

- C'est compris ? Articula l'homme finalement satisfait de sa maladresse.

Je hochai la tête de haut en bas. Avec ce mouvement, une larme s'échappa, coula sur la blessure. Je vis une tâche rouge floue parcourir ma joue. Le brun mouilla son pouce avec sa langue, attrapa la larme rougeâtre et porta son doigt à ses lèvres. Un large sourire apparut sur sa face accompagné d'un clin d'oeil à mon adresse.

"La souffrance physique est génératrice de la souffrance psychologique. Il est important de s'occuper des deux, puisque l'une amplifie l'autre. "

Trap Of Love (Réécriture)Where stories live. Discover now