Lettre du 15 juillet 1789

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15 juillet 1789, Paris,

J'ai rencontré mon ange gardien, ce fut hier. Un an que j'étais enfermée dans ce bâtiment de pierre, un an que je tournais en rond dans ma prison. Mon crime ? Nourrir mon petit frère. C'est alors qu'il y eut du bruit, un vacarme assourdissant, des coups de feux incessants, des cris, des hurlements. La chaleur commença à monter, les gouttes de sueurs commencèrent à tomber. Et puis lui. Il ouvrit ma cellule, me prit par la main et se mit à courir, mes jambes le suivirent mécaniquement, comme si mon corps était préparé à ce jour, comme si au fond je savais qu'on viendrait me délivrer. Je ne savais pas qui, et ce fut lui. Ce jeune homme avec ce fameux foulard jaune, son béret rouge, ses cheveux en bataille, avec cette haine sanglante contre ceux qui nous ont mis derrière les barreaux. Il avait cette énergie, cette détermination de sauver le monde, c'était un héro. Avec l'effet de masse, tout le monde s'est excité, nous nous sommes fait bousculés, et j'ai reçu un coup sur la tête qui m'a sonné. Il a décidé de m'aider jusqu'au bout et m'a porté, jusqu'à m'amener à un endroit calme. Je l'ai remercié, et lui ai demandé son prénom, puis il est reparti là où le feu brûlait, là où les coups se ruaient, là il allait encore se mettre en danger. Renan, un révolutionnaire qui m'a sauvé, il m'a sauvé des flammes, des hommes, et des fusils. Il m'a sauvé de ma prison, il m'a sauvé de cette vie condamnée.


Olympe

Les lettres perduesWhere stories live. Discover now