Chapitre 20 - partie 1

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Un nouveau match de gagné, contre les Hools. Brett hurle de joie en secouant tous les membres par les épaules alors qu'on se retrouve sur le parking de notre stade. On rentre à peine, il est seize heures mais il veut nous trainer à la Madhouse pour fêter ça. Les perruches sont totalement pour, comme la majorité de l'équipe.

— Max, je compte sur toi ! me lance Brett en pointant son index vers moi. En fait, t'as pas le choix !

— Désolé, je réponds en secouant la tête. Je dois aller en centre-ville faire deux bricoles. Je vous retrouve là-bas en rentrant !

— Sérieux ? geint Lael en passant son bras sur mon épaule. Je viens avec toi, on ira plus vite comme ça !

— Non, va prendre de l'avance. J'en ai pour une heure et demi, deux heures maximum et après, je te rattraperai.

Le sourire joueur qu'il affiche me confirme que j'ai réussi à le faire changer d'avis. Mon sac en bandoulière sur l'épaule, je les écoute se donner des instructions pour se retrouver au bar en guettant mon portable. Aucun message des jeunes, ils savent que je rentre tout juste du match. Quand, enfin, l'équipe s'est décidée, je m'apprête à m'écarter mais Jonas me rejoint en indiquant à Lael d'attendre deux secondes.

— Tu vas où ?

— En ville, je marmonne. Pas besoin de faire le vigile.

— Mais je peux t'accompagner en tant que coéquipier ?

Pendant une seconde, tout mon corps a hurlé de refus. Mais l'instant d'après, j'acquiesce en me tournant vers l'arrêt de bus un peu plus loin. J'entends Jonas balancer ses clefs à Lael alors qu'il râle. Je ne ralentis pas quand le capitaine se retrouve à côté de moi et j'enfouis la panique qui tente de s'emparer de moi.

Il m'a donné sa confiance en me racontant comment il en est arrivé à diriger les Racoons. Il a décidé de me délivrer son passé, pour l'aveu d'un simple prénom alors qu'il aurait pu m'en demander plus. Il a accepté le peu que je lui ai donné sans me reprocher d'être aussi peu coopératif, d'être un danger pour l'équipe, d'être égoïste. Je sais que je ne pourrais pas tout lui dire, que je n'aurai pas le même courage que lui pour raconter mon histoire. Mais ça, ce bout de moi, je peux lui donner.

— On va où ?

— Au centre Marie-Elizabeth.

Il fronce les sourcils quand on est à l'arrêt de bus et je guette l'expression de son visage. L'incompréhension puis la surprise s'y glisse avant qu'il ne pose la question qui lui brûle les lèvres.

— L'orphelinat ? Qu'est-ce que tu vas faire à l'orphelinat ? il s'étonne en papillonnant des yeux. Du bénévolat ?

— Pas vraiment. J'y ai grandi.

— Tu y as grandi, il répète. Je suis complètement paumé, Max. Tu as noté le nom de tes parents sur ta fiche administrative ! Ce sont des faux ?

J'esquisse un sourire amusé alors qu'il écarquille les yeux, perturbé par toutes ces informations qui ne collent pas. Je monte dans le bus quand il se gare et à peine assis, Jonas se tourne vers moi avec la même expression estomaquée et il attend ma réponse.

— Ils existent bel et bien, je marmonne en laissant mon regard dériver dans le bus. Ils m'ont reconnu à ma naissance alors je sais qui ils sont.

— D'où leur nom sur tes papiers.

— Ouais. Mais ça s'arrête à ça, je souffle en me souvenant de la tronche de Memphis lors de mon inscription. C'est pratique et ça évite les questions la plupart du temps, jusqu'à un certain point.

RACOONS #1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant