Chapitre 48 - Cernée

Start from the beginning
                                    

Louisa sert les dents mais reprend la parole.

C'est d'accord Oléana. Maintenant, relâche Hélène.
—Pas avant que la Reine d'Europe appose sa signature sur mon contrat, concède Oléana en tendant le document papier.

Lentement, Louisa s'avance.
Pendant une fraction de seconde, elle s'imagine tout les scénarios plausibles pour sortir de cette situation. Son rêve le plus fou serai de sauter au visage d'Oléana tandis qu'elle faucherai l'arme de son garde du corps pour l'abattre sur place. Néanmoins, même surentraînée, Louisa ne peut allez plus rapidement qu'une balle et un seul faux mouvement de sa part, le garde n'hésitera pas à exécuter Hélène.
Alors, Louisa se résigne. Elle continue d'avancer mais dés l'instant où sa main se pose sur le document, un bruit sourd retentit. Aussitôt une grenade fumigène explose entre les deux véhicules et l'incompréhension se transforme en combat. Des rafales d'armes automatiques jaillissent de partout. Des balles atteignent les gardes du corps d'Oléana tandis que la tête du chauffeur de Louisa explose contre le pare-brise.

Tu m'as piégée ! hurle Oléana qui frappe par surprise Louisa au visage.

Le fumigène continue de projeter un épais nuage blanchâtre qui ne cesse de se densifier. Sonnée par le coup, Louisa reste au sol et veille à ne pas recevoir une balle perdue. À quatre pattes sur le bitume, elle cherche désespérément Hélène dans ce chaos surprise.

Hélène !! Où es tu ?!

Une balle de gros calibre effleure son oreille et vient s'encastrer dans le pneu d'un véhicule. Plusieurs sifflements retentissent et l'oblige à se stopper net. Ses voies respiratoires commencent à s'alourdir et sa vision est totalement obscurcie par le fumigène.
Soudain, une voix métallique résonne sur les quais.

Police nationale !! Posez vos armes à terre ! Vous êtes tous en état d'arrestation !

Le sang de Louisa ne fait qu'un tour lorsqu'elle reconnaît la voix du lieutenant Bérard.

Louisa reste au sol ! Je viens te chercher ! lance André, lui aussi égaré dans l'épais nuage de fumée.

Malgré la panique ambiante, Louisa repart à la recherche de Hélène. Même totalement aveuglée, elle ne désespère pas tandis qu'André hurle à la mort son prénom.

Louisa ! Suit le son de ma voix ! Reviens !
—Je cherche Hélène ! Elle a disparu !
—On a pas le temps Louisa ! Vite ou tu vas mourir !

À quatre pattes sur le bitume, Louisa ne veut pas abandonner. Malgré les balles qui fusent par centaines, malgré la fumée qui obstrue son champs de vision, malgré la peur... Louisa ne lâche rien. Elle refuse de partir sans Hélène. Mais soudain, une main vient attraper vigoureusement ses cheveux et la projette en arrière. Allongée sur le sol, Oléana chevauche subitement son corps et plaque ses mains sur son cou.

Tu m'a piégé ! Tu vas crever salope !

Oléana, enragée, sert de plus en plus fort son étreinte. Louisa n'aurai jamais imaginer qu'une fille aussi précieuse et soignée, possédait une telle force. Pendant que sa respiration s'obstrue, Louisa se revoit allongée sur le sol du manoir parisien, maintenue par Andrej Kïska exactement dans la même position et avec la même volonté de l'assassiner. Ce flash-back lui redonne soudainement l'envie de se battre.
Puis, dans un élan de rage, elle projette un puissant coup de poing dans les côtes d'Oléana. Le souffle totalement coupée, cette dernière lâche son emprise sur Louisa.

Je n'ai rien fait ! Écoute moi Oléana, je...

Avant même de terminer sa phrase, une balle vient percuter de plein fouet Oléana dans le dos. L'objet métallique transperce son épaule et projette une gicler de sang sur le visage de Louisa qui se retrouve scotchée sur place. Durant un cours moment de flottement, le regard d'Oléana s'emplit de terreur. Elle s'effondre alors au sol sous des hurlements stridents.
Sans même avoir le temps de réagir, Louisa se retrouve âper par André.

Tu es blessée ?!
—Non mais Oléana oui ! Il faut l'aider André ! Si elle meurt alors Hélène meurt aussi !
—Quoi ?! Il faut dégager d'ici Louisa ! Allez !
—Je ne repars pas sans Hélène !
—Hélène est morte Louisa !!
—Non ! Ne dis pas ça !

Le nuage de fumée se dissipant lentement, André et Louisa aperçoivent plusieurs véhicules de police rouler à toute vitesse tandis qu'à pied, une troupe d'escouade continue de tirer et se dirige sur leur position.

Si on y retourne Louisa, tu ne reverras plus jamais la lumière du jour ! Tu m'entends ?! Ils t'enfermeront toute ta vie ! Louisa il faut qu'on parte !
—Comment on fait ?! On est cernés !

André balaie du regard les alentours et une seule solution lui vient à l'esprit.
Mais soudain, une grande flash explose à leur pied.

Louisa saute ! Maintenant !

Aveuglée, sourde et totalement étourdie par le grenade qui vient d'exploser à ses pieds, Louisa se retrouve dans l'eau froide et obscure du port de Marseille, cernée par le néant marin.

À LA TÊTE DU CARTEL : IIWhere stories live. Discover now