Chapitre 9

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Le souffle court, je restai immobilisée par la crainte que ce son avait suscité en moi, jusqu'à ce que Ziggy me secoue doucement le bras pour obtenir une réaction de ma part.

-On doit aller voir ce qui se passe, lâcha-t-elle, avec une voix d'où perçait une certaine crainte.

Je hochai la tête affirmativement. Elle avait raison, on ne pouvait pas rester planquer là, alors que quelque chose de grave était sûrement en train de se produire dehors. De plus, j'étais censée bosser ici, et ça signifiait aussi m'occuper des problèmes qui pouvaient survenir lors du séjour. Il était donc hors de question que je me défile, peu importe à quel point ma petite voix intérieure me criait que c'était tout, sauf une bonne idée.

-J'y vais. Tu peux rester ici si tu veux, je comprendrais que-

Avant que je ne puisse terminer ma phrase, Ziggy sortit déjà de la salle en premier. Je pris une rapide inspiration pour m'apporter un peu de courage, et la suivis dehors à contrecœur.

C'est alors que Gary tira sans interruption sur la cloche, servant à réunir les campeurs. Il appelait tout le monde, en hurlant et tremblant presque sous l'effet de la panique. Il s'égosillait que le jeu était terminé et que les campeurs devaient rejoindre le réfectoire en urgence.

-Bordel Gary ! Que ce qui se passe ici ?! questionnais-je en élevant ma voix, afin de me faire entendre par-dessus le boucan et l'agitation qui régnait désormais autour de nous.

-Jeremy a été assassiné! il y a un putain de tueur qui rode autour du camp ! beugla-t-il avant de faire une nouvelle annonce.

J'échangeai avec Ziggy, une expression composée d'effroi, mon cœur se stoppant, puis s'accélérant dans ma poitrine. Je m'attendais à un canular. Je voyais quasiment le moment, où Gary se pencherait vers moi en m'octroyant un clin d'œil et en me faisant comprendre qu'il nous avait bien eus.

Ce moment n'arrivait pas, et au contraire, je constatai que le moniteur perdait un peu plus ses moyens à chaque seconde qui s'écoulait.

-Hé ! Vous avez entendu?  Allez vous mettre à l'abri! nous apostropha Nick en sortant du bois, avant de nous guider à l'intérieur du réfectoire.

Le courant venait de se couper et la ligne téléphonique ne fonctionnait plus. Les événements prenaient une tournure de plus en plus effroyable.

-Nick... Jeremy est vivant, n'est ce pas ? Je t'en prie, dis-moi que ce cauchemar n'est pas vrai, suppliais-je d'un ton pathétique.

Il m'empoigna brusquement par les épaules et me força à le regarder en face. Durant un instant, je pensai même qu'il allait me secouer sans ménagement.

-Écoute Alinda, c'est normal que tu sois sous le choc mais tu dois te ressaisir ok? On a besoin de toi. Reste ici et continue à compter le nombre de campeurs qui arrivent.

-D'accord, je-je m'en occupe. C'est bon, j'ai saisi le message, répondis-je en me forçant à sortir de ma sidération et de ma torpeur.

Ma voix vacillait un peu mais j'avais compris l'ampleur de la situation, et l'importance qu'il y avait à ce que je garde mon sang-froid.

-Bien, c'est ce que je voulais entendre. Avec Gary, on va aller faire un tour pour trouver d'autres campeurs.

-Je viens avec toi, déclara Ziggy qui était spectatrice de notre conversation. Ma sœur est dehors et-

-Hors de question ! la coupa expressément Nick, d'un ton catégorique.

-Si tu crois que je vais t'écouter, tu te goures.

-Ziggy s'il te plaît. J'ai besoin de toi, ne me laisse pas toute seule, formulais-je en me rapprochant pour lui murmurer ces paroles, afin que personnes ne m'entende.

Cauchemar Sanglant ➞ Ziggy BermanWhere stories live. Discover now