Chapitre 3

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Je viens de revenir de l'école et là je suis chez moi, il est pratiquement l'heure du dîner. Ma mère n'a pas eu à travailler aujourd'hui. Elle me demande, justement, lorsque je lui dis que je suis rentré, ce que je fais là.

- Il ...

J'hésité à lui dire la vérité, mais après un moment je décide de ne pas lui dire ce qui c'est vraiment passé.

- J'avais vraiment mal à la tête. L'école m'a dit de rentrer chez moi, donc une surveillante est venue me reconduire, car elle allait chercher du restaurant pour toutes les surveillantes.

Mais quel horrible mensonge! Les surveillantes ne sortent jamais pour aller acheter du restaurant aux autres, mais ma mère va tout gober.

- D'accord, monte dans ta chambre te reposer.

C'est justement ce que je fais, mais j'ai peur... j'ai peur de me retrouver seule et de tomber sur elle de nouveau... elle m'avait dit qu'elle m'avait retrouvée... c'est moi... c'est moi le problème! Mon prof est mort par ma faute! Je l'ai tué! Mes mains se mettent à trembler et des larmes se mettent à apparaître sur mon visage. Elles ne sont plus simplement des gouttes, c'est une rivière de larmes. Je me mords les lèvres pour ne faire aucun son. Ma mère ne doit pas m'entendre, sinon elle va savoir que quelque chose s'est passé, autre que ce que je lui ai raconté... et elle va me demander des explications. Que va-t-il se passer si je lui révèles ce qui c'est vraiment passé...Où vais-je finir ma vie? Dans hôpital psychiatrique? Je ne suis pas folle, je le sais! Le prof est mort devant tout le monde! J'ai simplement vu la faucheuse devant moi. Je décide de me coucher même si je ne veux pas rêver. Plutôt revivre ce cauchemar... Mais la seule chose qui peut me faire quitter cette réalité, c'est dormir... mais si vraiment cette réalité se continue jusque dans mes rêves? Si elle n'a jamais de fin ?! C'est impossible non? Ça doit être des choses que je m'invente... Mais... Et toutes ces choses que j'ai vu avec le signe de 8, qu'est-ce que ça signifie?

Ça doit bien signifier quelque chose. Ma tête est trop remplie, je ne vais pas réussir à dormir. J'eus une pensée pour mon psy. Il m'avait toujours dit qu'écrire pouvait soulager une partie de la peine... Ça n'avait pas vraiment marcher, mais je peux bien réessayer, je n'ai rien à perdre. Je me lève donc de mon lit pour ensuite prendre un cahier et écrit tout. Tout ce qui me passe dans la tête. Ça fait 2 heures que j'écris en pleurant silencieusement. Je me sens à peine mieux. Je suis allée me coucher, parce que j'ai écrit tout ce que je pouvais. Couchée dans mon lit, je respire un bon coup et ferme mes yeux. Je me tourne d'un bord, puis de l'autre, plusieurs fois avant de sentir la fatigue me prendre.

...

Je me réveille, il est déjà 5 heures moins 15. La première pensée que j'ai en me réveillant c'est que l'école peut appeler ma mère pour lui dire pour mon prof. Je commence à stresser... je dois lui dire moi-même...

Je décide donc de descendre et d'aller lui expliquer ce qui s'est réellement passé. Je retrouve ma mère en train de cuisiner

- Maman, je... j'ai réfléchi et je dois te dire quelque chose.

- Ne me dis pas que c'est encore par rapport à tes cauchemars !

Je pris une grande respiration et j'hésite un instant. Je dois lui dire...

- Il s'est passé quelque chose à l'école...

- Ah oui?

- J'ai vu... j'ai vu la faucheuse et elle avait mon visage...

Ma mère me regarde avec une expression qui vise à me dire : « arrête de dire n'importe quoi.»

- Je ne plaisante pas! Je n'y croyais pas, lorsque je l'ai vu, j'étais sûre que ce n'était que mon imagination, mais elle a tué mon prof de math! Elle avait son faux devant la poitrine de mon prof! Et j'ai vu l'épée de Damoclès au-dessus de sa tête! Si tu ne crois pas que mon prof est mort appelle l'école!

- Ce que je ne crois pas c'est le charabia que tu me racontes. Tu dois délirer, va prendre une douche, je vais t'appeler lorsque le souper sera prêt.

Elle avait peut-être raison. Ça devait être mon imagination. Mon imagination me jouait des tours.

- Je vais y aller, mais je suis sûre que...

- Meggen! me dit ma mère d'un ton sec et ferme.

Je soupire, elle ne me croyait vraiment pas. Je pars donc pour prendre une douche dans la salle de bain du haut. Encore rien d'anormal. Mon imagination me ferait voir la faucheuse? Je ne suis pas si sûre de ça, moi. Mon imagination pourrait-elle vraiment créer des phrases et des évènements si inexplicables? Et comment aurais-je su d'avance que mon prof allait mourir ?!

Je rentre dans la douche et je me lave rapidement pour retourner dire à ma mère que c'est impossible que ce ne soit que mon imagination. Je finis de rincer mes cheveux et les tords. J'ouvre les portes de la douche et mets une serviette autour de moi. Je lève les yeux pour regarder mon reflet.

Et puis une question me vient en tête. Qui suis-je? Lorsque je reporte mon regard sur le miroir, je la vois, elle. La faucheuse qui porte mon visage. Elle tient son faux dans ses deux mains qui sont en fait le reflet des miennes. J'essaye de me calmer, essayant de respirer lentement, mais rien n'y fait... je regarde de nouveau le miroir pour y voir encore cette femme dont l'allure ressemble à la mienne. Elle me fixait, ce qui me donne la trouille. D'énormes perles de sueur commencent à se répandre sur tout mon visage comme partout ailleurs sur mon corps. Ma respiration saccadée me donne des vertiges. Je suis si étourdie que je perds le fil de ce qui se passe réellement. Mais je sais très bien qu'elle est là à travers mon reflet, elle me fixe comme si elle n'avait que ça à faire. Tout à coup, je vis mon reflet bougé sans même que je fasse un mouvement. C'est alors là, qu'elle me dit :

- Nous ne sommes qu'une, ne l'oublie pas, la véritable toi est celle que tu vois à travers moi.

Je sens mon cœur battre si fort comme s'il allait éclater en 1000 morceaux. Je le sens même dans ma tête. Il y a réellement quelque chose d'étrange avec moi. Mais j'ai du mal à croire que tout ce qui s'est passé était simplement l'effet de mon imagination. Suis-je réellement humaine ou bien je suis réellement celle qu'elle disait que j'étais. Pouvais-je la croire? Je crains trop pour lui faire confiance, d'après moi elle doit avoir tort, je ne peux être la faucheuse celle qui peut faire mourir n'importe qui.

- N'oublie pas, répète mon reflet me faisant presque faire une crise cardiaque, qui tu es!

- Qui es-tu!

- Je suis toi et tu es moi.

- Impossible.

- Souviens-toi, dit-elle en baissant son regard vers mes mains.

Elles sont remplies de sang frais. L'odeur de sang est même là. L'odeur de fer mélangé avec une odeur amer me montent aux narines et me fait tourner la tête. Je me dépêche de rentrer dans la douche et frotte mes mains, mais le sang ne disparaît pas...

- Aller ! Aller, criais-je en larme.

- Tu dois accepter qui tu es!

- JE NE SUIS PAS UNE MEURTRIÈRE!

- Le sang sera et coulera toujours sur tes mains! Peut-importe ce que tu dis. Tes mains seront toujours maculées du sang des autres, car tu es moi.

Je sors de la douche, m'habille en vitesse et descends le plus vite possible les marches, mais lorsque j'arrive en bas, je surprends une conversation entre mon père et ma mère et tous mes doutes cessent...

- Tu crois que nous aurions dû prendre un autre enfant, demande ma mère.

- Je ne sais pas, mais il y a forcément quelque chose de pas normale chez elle.

Alors... je suis adoptée... Je comprends tout... ils sont normaux et pas moi... Je suis... ils sont...

Fear - Le Deal de la Mort - Tome 1 - en correctionWhere stories live. Discover now