Prologue

106 11 42
                                    

Je cours, encore et encore, mais il est à ma poursuite et je ne peux pas lui échapper. Je cours dans le château traversant les longs corridors peu illuminés. Le corridor où je me trouve sent terriblement mauvais, comme si on y avait laissé pendant des jours des carcaces d'humains. Je m'arrête moins d' une seconde devant une porte qui se trouve être la dernière porte avant que le couloir se divise en quatre chemins distincts. Une grande tache de sang recouvre une bonne partie de la porte. Je sens mon cœur sauter un battement lorsque j'entends quelque chose tomber et faire un son d'os brisé dans la pièce qui se trouve devant moi. Un frisson me parcourt le corps alors qu'une vision horrible me traverse l'esprit. Je secoue la tête et continue de courir en essayant de ne pas me soucier de ce qui se trouvait dans cette pièce. Je sors enfin dehors et cours dans le jardin, mais je fini par croiser son chemin. Il est là. Comme s'il avait pu prédire que j'allais passer par le jardin. J'ai beau courir le plus vite que je peux malgré la douleur dans mes pieds qui s'intensifie, il s'approche si rapidement de moi. Je fais plusieurs pas alors qu'il lui en faut même pas la moitié pour parcourir le même nombre de mètres que moi. Je ne peux pas courir plus loin, il m'a attrapée. Il me tire par le collet de ma robe et peu importe comment j'essaye de me débattre, ça ne change rien, il me traîne de force. Mes jambes s'écorchent sur toutes les plantes qui sont sur le chemin. Mon sang marque les tiges vertes de plus en plus et ce, au fur et à mesure que mes jambes frottent le sol. De la terre me tache le bas des jambes et me brûle la peau alors qu'elle se mélange avec mon sang. La douleur est de pire en pire sur ma peau au bas de mon corps. La douleur des plaies infectées à cause de mes coupures devient insupportable. J'ai soudainement une étrange sensation comme si de la lave se répand dans mes veines, de mes cuisses à mes chevilles tout en souillant mon corps comme un venin.

Les plantes qui me coupe peuvent-elles être toxiques ? Mais pourquoi y en aurait-il dans notre jardin ?

Mais que se passe-t-il réellement ?! Pourquoi me cours-t-il après ? Que lui ai-je fais ? N'est-il pas de ma famille ? Qui est-il réellement ? Je tente de mieux voir son visage, mais je ne vois que son corps de profil. Pourquoi je crois le connaître ?

Nous arrivons tout près des murs et lorsqu'il arrête de me tirer, il me balance comme une simple chaussette contre le mur de roche du château. Ma tête se cogne et un vertige me prend aussitôt. Je ferme les yeux, prise par des étourdissements. Je les rouvre et un mal intense au crâne me fait souffrir. Je referme aussitôt mes yeux, les forçant contre mes paupières inférieures. J'essaye de me calmer tout en respirant profondément, mais ça ne change guère ma situation. Mes yeux me piquent et j'ai mal au cœur. Mon corps entier tremble. Je sens tout dans mon estomac et tout veut remonter. Je me mets à respirer rapidement et alors que j'ai les yeux ouverts, je vois les choses autour de moi devenir sombres. Un noir si obscur, si intense me fait comprendre que je vais finir par partir dans l'autre monde si cela continue ainsi. L'autre monde... un endroit considéré féerique malgré le fait que vous vous retrouvez entre les mains de celui qui a décidé que vous alliez mourir.

Je reçois une gifle qui me fait revenir dans le présent, mais c'est au moment où la douleur à ma poitrine se fait plus intense, comme si je recevais une dague en plein cœur. J'ai à peine eu le temps de remarquer que c'est le cas avant que mes yeux ne veulent déjà se fermer. C'est la vérité qui m'a giflé. Un vrai coup de fouet en pleine figure.

J'ai tout vu venir, sans vraiment le savoir et je n'ai rien pu faire. Mes mouvements sont contrôlés par une lenteur écrasante. Une lenteur qui me rend seulement plus fragile. Comme un escargot sur le bord de la route qui n'a plus de force et qui se fait écraser par un vélo sans pouvoir sans sauver. J'étais ce petit escargot, mais de taille humaine. Aux lieux de la roue qui les tue, mon assassin avait décidé d'utiliser une dague. Mais il l'a utilisé plutôt intelligemment, car il a pris ma propre main pour le faire. Il me chuchote des mots d'une voix tendre, mais qui est effrayante, car jamais il n'a parlé ainsi. Enfin, dans mes vagues souvenirs de lui. Ses mots... Ses mots me donnent froid dans le dos.

- Ils vont croire que tu t'es tué toi-même. Et ils vont t'oublier très vite. Je vais prendre le trône et toi tu vas périr seule dans l'oubli.

Fear - Le Deal de la Mort - Tome 1 - en correctionWhere stories live. Discover now