23- Choc

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Javier

─ Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, je viens de faire mon coming-out à mes parents ! J'étais tellement surpris de les voir, que je n'ai pas réfléchi ! Mon père est insupportable, c'est lui de débarquer à l'improviste et il m'a mis la honte encore devant Léonard.

Léonard a été parfait, si cool, si sûr de lui. Il les a conduits chez lui, c'est beaucoup trop ! Il va me détester ! Dire que mon père a vérifié son casier...DEVANT LUI !

Je range la maison en mode automatique, tout en cuisinant une quiche pour le soir, quand Léonard rentre enfin. Je n'ose même pas le regarder, je ne sais que dire.

Il va s'assoir dans le canapé, je le trouve assez froid et je guette des reproches, une remarque, mais il passe un coup de fil, puis raccroche avant de venir me rejoindre sur le bar qui relie la cuisine au salon, pour s'assoir en face de moi.

─ Ça va ? il n'a pas été trop dur avec toi ? je demande gêné.

─ Je l'ai acheté avec mes voitures. Je suis autorisé à les appeler Paul et Marie et nous devons nous retrouver au restaurant ce soir à dix-neuf heures.

Je me mets les mains sur le visage, secoué. Dire qu'il faut les revoir ce soir, en plus il a été obligé de leur passer son appartement.

─ Je suis désolé pour tout ! Je n'en reviens pas qu'ils squattent chez toi, je peux te rembourser ou les ...

─ Je les aime bien ! Ils sont sympas !

─ HEEEIIINNNN !!!??? Et ils t'ont autorisé les prénoms. OK ! Mon père n'a pas compris !

─ Je crois que Paul a parfaitement compris ! Ne le prend jamais pour un imbécile.

─ Mais alors pourquoi il accepterait ? Il est si sévère, je ne voulais pas leur dire !

─ Comme ça s'est fait ! répond Léonard en piochant une tomate cerise.

Il fait le tour du meuble et vient me prendre dans ses bras, j'ai du mal à respirer.

─ Je n'aime pas mes parents.

─ Je suis désolé.

─ Je ne pensais pas que tu les verrais un jour, ils me font honte.

─ Ta maman a l'air gentille.

─ Elle est faible, pour moi elle est aussi méchante que lui ! Elle l'a laissé me faire du mal sans jamais rien dire ! Je ne peux pas te parler des punitions, des peurs qu'il m'a fichues.

─ Je suis désolé Javier.

─ Merci. C'est vrai que tu pars ?

─ Je n'étais pas obligé de partir maintenant, je n'étais pas pressé, mais c'est une très bonne occasion. Cependant je vais venir avec vous au restaurant, Paul a insisté. Je peux te donner mon avis ?

─ Oui, bien sûr.

─ Ne te laisse pas faire et brusque tes parents, n'oublie pas que c'est toi le patron.

─ Mais non !

─ Si tu les envoies promener, tu risques quoi ?

─ Je ne sais pas ! Une claque ?

─ Réfléchis-y ! Tu ne risques rien. Ton père ne te claquera pas et s'il le fait, tu lui mets ton poing.

─ Tu as raison je n'y avais pas pensé. Léonard ne l'appelle pas Paul !

─ Je dois l'appeler comment ?

─ Le monstre !

Nous les rejoignons le soir au restaurant, en métro et c'est surréaliste. Commet toute la journée d'ailleurs, ils n'ont pas arrêté de déranger Anet.

Le restaurant est classe, nous sommes au premier étage de la tour Eiffel, mes parents, sont comme tous les touristes ravis. Il prend Léonard par les épaules et l'enlace. Je ne comprends plus rien. Ma mère est souriante, je vais les tuer !

Léonard commande du champagne et des apéritifs. Maman est aux anges de le voir si sur de lui.

J'ai eu un arrêt cardiaque quand mon père a expliqué qu'il est venu avec la Lamborghini de Leonard. S'il la raye, j'en aurai pour une année de salaire à le rembourser ! Il est inconscient.

─ Javier soit de meilleure humeur ! exige mon père.

Il me saoule.

─ Nous sollicitons beaucoup trop Léonard, c'est malpoli ! je rouspète espérant leur faire entendre raison.

─ Si c'est ton petit copain, il peut être sympa avec sa belle-famille.

Je recrache dans mon verre à ma grande honte.

─ Vous nous donnez votre bénédiction, demande Léonard.

Mais n'importe quoi ! quelle bénédiction ? Ils rêvent eux.

Je pars aux toilettes pour m'isoler et tenter de me calmer. Léonard vient me chercher comme un enfant.

─ Ça va mieux ?

─ Oui j'avais besoin de me calmer une minute, j'arrive.

Le lendemain mes parents sont partis pour Genève trois jours, puis ilsrepasseront chez Léonard deux nuits avant de repartir à La Rochelle. Léonard estparti en Asie deux semaines. Il va me manquer, mais j'ai détesté qu'il soit siproche de mon père.

J & L [M*M]Where stories live. Discover now