20- Le pot de départ

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Javier

J'ai postulé à trois postes et je suis pris dans les trois, ça fait du bien à mon ego.

J'avoue que ce dernier mois a été dur, d'abord il m'a fallu me résigner à me bouger et ensuite pas de nouvelles, sans compter la supposé trahison de L, j'avais pris un sacré coup au moral.

Je décide d'accepter le premier poste, ils sont sympas et j'aime l'idée des déplacements en Europe.

J'espère qu'ils sont gay friendly, mais dans le doute, je ne parle jamais de mon homosexualité.

Je suis parano sur le sujet et je n'oublie pas que nous sommes tués dans de nombreux pays. J'ai toujours peur d'un retour en arrière en France et je suis vraiment partisan du pour vivre heureux vivons caché.

Léonard me reproche de n'avoir aucune ambition. Il a raison, mais je suis seul, sans enfant, déjà propriétaire de mon pavillon, pourquoi bosser plus ?

Je commencerai chez eux le deux novembre et Léonard m'a demandé de bosser pour sa boite, le mois d'octobre. J'espérais passer un mois de vacances à buller, avec la certitude agréable d'avoir un poste ensuite qui m'attendait. J'ai cédé en partie.

─ Je veux bien rester, mais je commence à dix heures.

─ Tu es dur en affaire !

─ J'aurais pu rester tranquille à la maison.

─ Nous nous verrons en journée, ce sera plus sympa.

─ Gênant, tu veux dire ! Je me fais l'effet d'être un hypocrite à mentir à tous les autres.

En plus je vais devoir supporter Julien !

Ce week-end, Léonard reste sur Paris, c'est une première. Nous allons ensemble au cinéma le vendredi soir, le film est bon et donne matière à réflexion. J'apprécie le lendemain matin, quand nous nous réveillons ensemble, c'est une autre nouveauté, car généralement quand je me réveille, il est toujours parti.

Le découvrir avec un vieux tee-shirt et un short fatigué, c'est très tentant.

Alors que je l'embrasse, décidé à lui faire un câlin, j'y pense d'un coup.

─ Au fait, pourquoi tes parents ont choisi Léonard ?

─ Mon père et mon oncle sont deux chercheurs passionnés, tu ne devines pas ?

─ Non... ah si... pour Léonard de Vinci ?

─ Exactement ! Dans l'espoir que je serai aussi intelligent !

─ Ils doivent être contents ?

─ Mes parents sont décédés quand j'étais bébé et mon oncle m'a élevé, il est mort l'an dernier. Il n'aimait pas les écoles que j'ai choisies ! il n'a jamais été fier de moi. Pour lui il n'y a que les sciences pures : physiques, mathématiques et sciences naturelles, en dehors, point de salut !

─ Ah oui, quand même !

─ Et quand j'étais enfant, j'avais des exercices tout le temps et des expériences à faire, mais j'aimais bien. Par contre pas une enfance classique, loin s'en faut ! Il m'a fait déguster des vins à dix ans.

─ J'y crois pas !

Après un câlin et une douche, je nous sers deux cafés, le regarde préparer des crêpes. J'ai acheté de la confiture d'orange, sa préférée et pour moi myrtille, je prends une cuillère que je mange directement, sans attendre trop impatient.

─ Au fait et toi ton prénom ? demande Léonard qui est venu m'embrasser.

─ Javier pour l'acteur, ma mère le trouvait classe et mon père s'en moquait.

J & L [M*M]Where stories live. Discover now