17- Anniversaire d'Ira

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Javier

Léonard est revenu aujourd'hui après presque deux semaines d'absence. Il a l'air crevé, il a les traits tirés.

À quoi il joue ? Il m'offre des cadeaux, des souvenirs de voyage, puis invite Julien en week-end. Je les ai surpris tous les deux.

Il m'appelle en fin de journée, je n'ai aucune envie de décrocher. Je rêve de l'envoyer se faire foutre et songe sérieusement à les planter lui et sa boite.

Il insiste et je décroche exaspéré.

─ Je comptais partir, on peut voir demain ? J'essaie de ne pas être agressif, de rester factuel, encore quelques jours et ensuite je serai définitivement débarrassé de lui ET AU CHÔMAGE.

─ Passe quelques minutes. Je ne te retiens pas longtemps, insiste Leonard.

Anet me fait un petit sourire quand j'arrive, que doit-elle penser ? Quant à Léonard, il est à son bureau, il lit un rapport, concentré et a ôté sa veste. J'admire son corps, c'est plus fort que moi, le temps qu'il lève la tête. J'aime quand ses traits s'éclairent quand il me regarde.

─ Je voulais te parler de ce que tu as entendu avec Julien tout à l'heure, commence-t-il.

─ Vous êtes en couple ? J'aurais dû te demander depuis un moment, mais je n'y arrivais pas.

Je suis conscient d'avoir voulu finalement reculer le moment fatidique.

Il secoue la tête et se frotte les cheveux.

─ Non, pour moi c'est juste un collègue, un peu pot de colle. Il ne s'est jamais rien passé entre nous ! Bon à ma grande honte, je l'ai invité une fois chez Benoit, mais crois-moi, je l'ai regretté.

─ Vous faites des orgies là-bas ? Ma question est sortie toute seule, signe de stress.

C'est Rosa, qui un midi a évoqué qu'on se demandait ce qu'ils faisaient là-bas entre riches, insinuant clairement des rapports sexuels.

Il éclate de rire et se lève pour venir me rejoindre en me caressant la joue.

─ Non, pas une seule orgie, je devrais demander à Benoit de proposer cette activité, mais pas sûr que son épouse soit d'accord.

─ Julien n'est pas ton petit ami, vraiment ?

─ Non je viens de découvrir qu'il répand des ragots dans la boite et je lui ai dit d'arrêter sinon je le vire. Tu veux que je l'appelle pour qu'il te le confirme qu'il n'est pas mon mec ? D'ailleurs, je n'ai pas de mec, je drague en boite, mais depuis que je t'ai retrouvé, il n'y a que toi. Je ne suis sorti avec personne les deux dernières semaines, en même temps, j'ai tellement bossé que je ne pouvais que dormir dans un lit.

─ Tant mieux. Je réponds ravis, j'approuve l'idée qu'il soit assommé de travail pour me rester fidèle.

─ Tu veux que je te dépose ce soir, à ta fête ?

─ Non c'est bon je vais me débrouiller avec les RER.

─ Demain soir, nous rentrons ensemble ?

Je soupire déçu, car moi aussi j'aurai bien aimé profiter de ces caresses.

─ Tu ne pars pas en province ? Nous serons vendredi soir ?

─ Tu veux venir avec moi chez Benoit ? propose Léonard, décidé à me faire plaisir.

─ Non, non ! C'est encore un peu tôt pour que je rencontre tes amis.

Les paroles dures qu'il a prononcées contre Julien m'ont marqué. Je n'ai pas envie de le déranger pendant son week-end. Nous sommes mieux chez moi en secret. En plus, je n'ai pas leur revenu et je suis timide.

─ Alors que penses-tu de ça, je passe chez toi, histoire de te faire un câlin et après je pars chez Benoit ?

Je suis bien plus que d'accord, en fait très heureux qu'il ait envie de me voir et soudain tout me parait beaucoup plus beau, j'ai l'impression de planer.

─ J'ai envie de t'embrasser, glisse Léonard.

─ Pas ici ! et ton assistante est à côté, mais tu m'as manqué.

Je suis en dessous de la réalité, en fait il m'a horriblement manqué.

Léonard

Le vendredi soir, Benoit m'appelle pour savoir si nous faisons la route ensemble. Ginevra est déjà à Gy. Elle préfère rester là-bas plutôt que de vivre dans leur appartement parisien, persuadée que le bon air est bénéfique pour le bébé.

Benoit a embauché une infirmière et il a même contacté le patron de l'hôpital à côté du château.

Je lui ai dit qu'il était toujours dans l'excès et il m'a rétorqué d'attendre de voir quand je tiendrais à quelqu'un. J'avoue que je commence à comprendre un peu.

─ Je vous rejoins plus tard.

─ Hoho, il y a du petit ami dans l'air me charrie Benoit, bien lourd sur les bords, mais qui a raison.

Chez Javier, je fonds sur lui. Le déshabillant savourant son corps contre le mien, puis notre plaisir qui s'épanouit de concert. J'ai presque éjaculé trop vite à ma grande honte.

Javier me rassure et m'embrasse. Je m'appuie contre lui et je n'ai pas pu lui parler de la journée.

─ C'était bien ta soirée ? Je ne t'ai pas demandé.

─ Oui, très bien. Tu veux voir des photos ?

Comme je hoche la tête, il va chercher son téléphone et s'installe à côté de moi pour me faire défiler des photos. Ils sont sur un toit de paris, il y a quelques gars au look exagéré qui font les zouaves sur les photos.

─ Ça, c'est Ira c'est lui qui a une boite et je fais mannequin pour lui.

─ Mannequin ?

─ Oui je te montrerai après. J'ai des photos des défilés que j'ai fait, cela fait pro.

Il me fait un clin d'œil.

─ Ensuite tu as Gaël, Zoé avec son nouveau copain Romain et là Martial.

─ Ce ne sont pas tes ex ?

─ Non, nous sommes amis !

Je lui prends son téléphone et m'amuse à faire défiler les photos, ce qui est indiscret quand même, mais il ne dit rien. Je vois d'après des clichés de lui qu'il fait des footings de l'escalade et de la natation.

─ Je ne te savais pas si sportif !

Il élude ma remarque.

─ Je suis souvent seul, j'ai le temps. Tu vas faire quoi alors ce weekend ? Il est comment le château de Benoit ?

Je prends mon téléphone et lui montre à mon tour quelques clichés de la grande demeure, des bois environnants.

─ C'est au calme au vert, nous pouvons faire plein de choses, beaucoup chassent ou font des balades en forêt, mais il y a aussi deux piscines et des jacuzzis.

─ Sympa ! J'aimerais bien partir en weekend avec mes copains, ça ne va pas être possible pour l'instant, car Ira est en train de lever des fonds et il préfère avoir une trésorerie saine.

Il me sourit pour m'entrainer à la douche et me savonne.

─ Tu vas vraiment prendre la route ce soir ?

─ Je pense oui, sauf si tu veux que je reste ?

─ Non vas retrouver tes amis et amuse-toi bien, je comprends. On en a assez parlé, si tu rencontres quelqu'un largue-moi avant.

Pourquoi ai-je l'impression de l'abandonner ?

J & L [M*M]Where stories live. Discover now