Tête de poupée

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- Je compte sur toi Sherlock, d'accord ? Je ne devrais pas en avoir pour très longtemps. 

Je regarde mon collocataire une dernière fois. Il est assit sur son fauteuil, alors que Rosie joue sur le tapis devant lui. Je dois aller faire quelques courses. Malheureusement, Mme Hudson n'est pas là, et Rosie est malade, je ne veux pas la faire sortir. 

Je me penche sur mon fille, et embrasse doucement son front.

- Papa reviens vite chérie. Sois bien sage avec oncle Sherlock. 

- Oui papa !

Elle me fait un grand sourire, dévoilant les dents manquantes, caractéristiques d'une enfant de 7 ans. Je souris à mon tour, et je m'en vais.

Jusqu'à présent, je me suis débrouillé pour ne jamais laisser Sherlock seul avec ma fille. Non pas que je lui fasses pas confiance, je lui confirais ma vie sans hésitation. Mais j'ai que trop conscience de sa capacité à oublier son environnement. 

Je ne devrais pas être trop long à faire les courses, en tout cas, j'espère qu'il n'y aura pas la queue. Il faut absolument que je rachète de quoi manger pour Rosie. Autant Sherlock et moi pouvons nous permettre d'avoir un régime alimentaire approximatif, autant il est hors de question pour moi que ce soit le cas de ma fille. 

Pendant ce temps, au 221B Baker Street

Rosie jouait tranquillement avec les voitures de pompiers et les poupées qu'elle avait eu à son dernier anniversaire. Toujours sur son fauteuil, Sherlock avait le regard perdu dans le vide, ayant à peine prit conscience du départ de son ami. 

Juste après le départ de John, il avait reçu un coup de fil de son frère, l'informant d'une nouvelle affaire de la plus haute importance. Bien sûr, Sherlock s'était fait un malin plaisir à prétendre qu'il était bien trop occupé pour s'y intéresser, mais il devait avouer que tout cela semblait être bien excitant. 

Sans même s'en rendre compte, il venait de s'enfermer dans son palais mental, laissant Rosie toute seule. Rapidement, la petite fille sentit le manque d'attention envers elle, ce qui était assez étrange. Elle avait l'habitude d'avoir tous les adultes autour d'elle pour s'occuper d'elle. Elle regarda son oncle, qui semblait être complètement perdu dans ses pensées.

- Oncle Sher ? J'ai faim. 

Elle regarda l'homme qui ne réagit pas une seule seconde. Frustrée, elle se leva, pour s'installer sur ses genoux. Elle commença à toucher ses joues, et tirer son nez. Tout pour attirer son attention. En vain.

La petite fille malicieuse eut soudainement une idée. Toute faim oubliée, elle courut dans la salle de bain. Lors d'un Noël, Molly lui avait offert tout un attirail de maquillage, et de coiffure pour petite fille, avec une tête de poupée. 

Rosie rassembla son matériel, faisant plusieurs aller retour, jusqu'à être complètement satisfaite de tout ce qu'elle avait prit. Elle s'installa de nouveau sur les genoux de son oncle, s'assurant une fois de plus qu'il ne réagissait pas.

- Oncle Sher ? Oncle Sher ! Tu m'entends ?

Toujours aucune réaction de l'homme. Contente, elle mordit sa lèvre, mettant toute la concentration dont elle était capable dans son oeuvre tard. 

Trente minutes plus tard, John entra dans l'appartement.

- Sherlock ? Rosie ? Je suis rentré !

Il déposa les sacs de courses dans la cuisine, avant de se tourner vers le salon. Rosie s'était installée dans le fauteuil de son père, et lisait un livre, installée comme une vrai petite copie vivante de Sherlock. Les yeux de John dérivèrent alors vers son colocataire.

Il s'arrêta quelques secondes. Puis, soudainement, il explosa de rire. Ce fut tellement soudain, que ça sortit Sherlock de sa transe.

- John ? Tout va bien ? 

- Oui-Oui je vais bien.

John essuya une larme qui coulait de ses yeux. Sherlock le regardait sans comprendre, alors que la petite fille masquait son sourire derrière son livre. Le docteur s'approcha d'elle, caressa doucement ses cheveux, et murmura un bien joué discret.

La soirée se déroula comme toutes les autres. Alors que Sherlock faisait des recherches pour la nouvelle enquête, John s'occupait de Rosie. Soudainement, aux alentours de 20h, alors que la petite finissait tranquillement son repas, la porte s'ouvrit.

Lestrade entra, essouflé. Il regarda Sherlock quelques secondes, avant d'exploser de rire à son tour. John et Rosie étouffèrent tous les deux un rire.

- C'est bien pire que ce que tu m'avais dit !

- Je ne voulais pas cacher la surprise, répondit John en riant franchement.

- Je peux savoir ce qu'il se passe ici ? Pourquoi tout le monde rigole ?

Sherlock était complètement perdu, et maintenant assez ennuyé de ne pas comprendre la blague.

- Dis moi que tu as prit des photos.

- Ce sera la carte de voeux de Noël de cette année ! 

Lestrade et John se firent une tape dans la main. L'inspecteur se tourna ensuite vers la petite, et caressa ses cheveux.

- Tu es vraiment la meilleure.

Maintenant complètement énervé de ne rien comprendre, Sherlock se replongea dans son travail en boudant sérieusement. 

Ce n'est que 23h, alors qu'il allait dans la salle de bain pour prendre une douche qu'il comprit. Dans le miroir, il pouvait voir son visage qui avait complètement été ravagé. 

Il avait des pinces et des élastiques à papillons un peu partout dans les cheveux, ainsi que quelques tresses. Ses yeux avaient été recouvert de far à paupière rose, ses joues étaient rouges fushia, et ses lèvres débordaient d'un rouge à lèvre bleu. 

- JOHN !!

De l'autre côté de l'appartement, Sherlock entendit le rire de John. Quelques secondes plus tard, le docteur était sur le pas de la porte de la salle de bain, encore plié en deux à force de rire. 

- Supprimes ces photos immédiatement.

- Désolé, j'ai dû faire un faux mouvements, je les ais envoyés à tous nos contacts en commun.

Le détective le fusilla, pas le moins du monde amusé par cette blague.

- Tu sais que je vais me venger ?

- Elle n'a que 7 ans. Tu ne feras rien du tout Sherlock.

Sur ces derniers mots, John s'éloigna, laissant Sherlock admirer le travail de la petite. Le docteur avait raison, le détective ne pouvait décemment pas se venger sur une petite fille de 7ans. Sur son père en revanche...

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J'ai essayé de faire ce chapitre le plus long possible, mais j'atteind à peine les 1000mots. J'espère que ça vous aura fait rire !

JohnLock - One-shotWhere stories live. Discover now