Chapitre 13

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La jeune femme était retournée dans sa chambre en silence malgré Thranduil qui la harcelait de questions incessantes. Elle n'en avait répondu à aucune. Mais comment aurais pu-t-elle de le faire ? Mais elle ne voulait plus y penser si elle changeait d'endroit pendant quelques temps, elle pourrait peut-être brouiller les pistes et l'éloigner durant plusieurs mois, le temps qu'il retrouve là où elle était. Cependant, elle ne voulait pas trop attendre non plus, elle avait déjà essayé de rester dans un lieu malgré ces cauchemars mais du jour au lendemain, alors qu'elle comptait partir dans à peine une semaine, il était venu et avait mis son village à feu et à sang, il n'y avait eu aucun survivant et cela avait été un miracle qu'elle s'en sorte indemne et sans qu'il ne la trouve. Alors maintenant, elle ne résistait plus et partait dés que ses cauchemars devenaient trop violents et trop réels. Aussi, elle avait pris la décision qu'une fois rentrée d'Imladris, quand ces cauchemars reviendront, elle partirait. Sans que personne ne le sache pour ne pas qu'on l'en empêche mais elle devra fuir au plus vite, elle ne voulait pas mettre ce peuple en danger. Ce peuple qu'elle avait appris à aimer et avec lequel elle vivait depuis maintenant de nombreux mois.
Elle abandonna ses pensées morbides et resta couché sur son lit. Elle réussit même à se rendormir d'un sommeil léger et paisible qu'aucun rêve malaisant ne vint troubler.

Elle se réveilla à la nuit tombée, aussitôt, constatant son retard, elle se leva pour courir aux appartements du roi où elle entra sans toquer. Celui-ci était en pleine discussion avec un grand elfe brun en armure dorée portant un heaume sous son bras. Les regards convergèrent vers elle quand elle fit irruption dans la pièce.

- Bien Monseigneur. Je crois qu'il est temps pour moi de vous laisser.

- Avez-vous bien compris tout ce que je vous ai dit ?

- Oui Monseigneur. Ne vous en faites pas, je saurais me débrouiller.

- Bien, dans ce cas vous pouvez aller.

L'homme tourna les talons, salua rapidement la rousse et partit sans dire un mot.

- Excusez-moi pour le retard ! s'exclama celle-ci en s'inclinant.

- Il n'y a pas de mal.

La voix du roi était froide et étonna la jeune femme.

- Que se passe-t-il ? demanda-t-elle surprise par la colère qui lui faisait face.

- Je n'apprécie pas forcément être éconduit par mes sujets.

- Éconduit ?

- Veuillez me pardonner mais pour moi quand quelqu'un ne répond à aucune de vos questions et vous ferme la porte au nez, oui, j'appelle cela éconduire.

Elle baissa la tête comprenant pourquoi il était de mauvaise humeur.

- Excusez-moi mon comportement Monseigneur mais je ne pense pas pouvoir vous en parlez pour le moment. Ce n'est pas le genre de chose dont j'aime parler et encore moins dont j'aime me rappeler.

Une unique larme coula sur sa joue qu'elle s'empressa d'essuyer. Elle avait bien assez pleuré de lui pour le millénaire à venir.

- Très bien ! dit-il d'une voix légèrement radoucie. Mais il me semblait vous avoir donner votre journée.

Elle leva simplement les épaules avant de se diriger vers la salle de bain et de commencer son travail. Mais alors qu'elle attendait que l'eau chauffe, elle sentit deux bras venir l'enlacer par derrière et la serrer contre un corps chaud. Elle reconnut l'odeur de la forêt un matin de printemps caractéristique de son roi et resta immobile ne sachant pas quoi faire. Soudain sa douce voix vint lui caresser l'oreille :

- Vous pourriez ressembler à une petite poupée de porcelaine avec votre visage enfantin mais vous semblez plus briser que la plupart des elfes de ce royaume. Que vous est-il donc arrivé pour que vous soyez ainsi ?

- Vous ne voudriez pas le savoir.

- Je ne demande que ça.

- Laissez-moi encore un peu de temps. Je ne veux pas y penser pour l'instant, j'ai déjà assez de tracas.

Elle le sentit hocher la tête sur son épaule mais il ne la lâcha pas avant que l'eau soit assez chaude. La jeune femme était gênée et n'osait plus croiser les yeux du souverain, elle garda donc la tête baissée le temps de verser l'eau et sortit ensuite de la salle le laissant se débrouiller tout seul. Il la rejoint dans le petit salon une vingtaine de minute plus tard où ils mangèrent en tête comme à leur habitude. Elle sentait toujours le regard de Thranduil qui la dévisageait mais ne voulait toujours pas l'affronter. Pas un mot ne fut prononcé, l'une fixait son assiette en jouant avec sa nourriture tandis que l'autre fixait sa compagne d'un air distrait. Il s'était remis à penser à sa femme et à de nombreuses autres choses qui le firent rentrer dans une profonde tristesse.

N'y tenant plus Insha se leva et commença à partir.

- Où allez-vous ? demanda l'homme d'un air presque paniqué.

La jeune femme se tourna légèrement en se mettant à bégayer :

- Je...je...

- Ne partez pas ! S'il vous plaît.

Elle remarqua de la tristesse dans le regard du roi qui était bien trop fatigué pour essayer de la cacher.

- Que se passe-t-il ? demanda-t-elle surprise.

Il ne répondit pas mais se mit à pleurer. Perdue, la jeune femme vint essayer de le réconforter comme elle le pouvait. Il finit par s'arrêter mais resta immobile la tête baissée, honteux de s'être laissé aller devant elle.

- Vous devriez aller vous coucher, cette journée a été éprouvante pour tout le monde.

Elle l'aida à se lever puis le mena dans sa chambre où elle lui retira sa chemise et le coucha doucement puis elle resta assise dans son dos en fredonnant une berceuse tout en lui caressant les cheveux jusqu'à ce qu'il s'endorme. Du moins c'est ce qu'elle croyait car quand elle voulut se lever pour partir, il lui attrapa le poignet pour la tirer à lui.

- Restez... souffla-t-il à moitié endormi.

- Mais...

- S'il-vous plaît.

Elle se releva pour enlever sa robe, pour ne garder plus que la petite tunique de lin, qu'elle avait prise dans la garde-robe dur roi, qui lui arrivait au-dessus des genoux et vint s'étendre à côté du roi qui se retourna pour pouvoir la serrer contre lui. Elle resta là, immobile, les yeux ouverts se demandant ce qu'il était en train de se passer. Pourquoi tant de rapprochement en une seule et unique journée ? Elle se sentait à la fois très mal à l'aise et rassurer par la chaude étreinte du roi. Elle sentit la respiration de celui-ci se ralentir et au bout de quelques minutes elle en conclue qu'il s'était endormi et s'étripa de ses bras. Il grogna mais ne se réveilla pas pour le grand soulagement. Elle le regarda dormir un instant, elle n'avait pas le droit de se rapprocher d'un homme par pour le moment, pas avant qu'Il soit mort. D'un regard triste, elle déposa un baiser sur sa joue, le cœur serré avant de quitter la chambre en silence pour se coucher sur le canapé où elle put s'endormir rapidement.


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ImmortelsWhere stories live. Discover now