Une étrange jeune femme se retrouve chassée de son village et forcée à fuir pour sa survie. Elle trouve refuge dans un royaume proche de son village d'origine et se retrouve sous la protection du roi après lui avoir rendu un service et à condition q...
Les mois étaient passés rapidement, l'hiver avait tout d'abord recouvert le sol d'un tapis blanc et la jeune femme qui adorait la neige avait été déçu de n'avoir eut très peu de temps pour en profiter. Puis, la neige avait fondu laissant les premiers bourgeons naître, le soleil se levait plus tôt et de nombreux oiseaux étaient revenus et gazouillaient à longueur de journée. Elle avait continué ses tâches quotidiennes sans que rien ne change sauf peut-être qu'elle était devenue beaucoup moins gênée par la présence du roi, lui permettant d'avoir des conversations des plus intéressantes. Durant ces quelques moi, elle avait rencontré le fils du roi un bon nombre de fois. Il était bien plus jovial que son père et avait encore l'insouciance, la curiosité et la joie de vivre propre aux jeunes elfes. Malgré tout, il n'en restait pas moins un elfe réfléchi et intelligent qui savait toujours de quoi il parlait tout comme il savait très bien avouer son ignorance sur un sujet. Sur ce point on pourrait même dire qu'il en était plus mature que son père.
Ce matin-là, elle se leva en retard. En panique elle prit à peine le temps de se préparer avant de courir dans la chambre du roi.
- Je suis désolée Monseigneur, je ne me suis pas réveillée ce matin.
D'un courant d'air elle ouvrit brusquement les rideaux, d'un claquement de doigts toutes les bougies s'allumèrent comme par magie et la bassine d'eau fraiche arriva d'elle-même et se posa sur dans les mains de la jeune femme qui commença à passer le tissu humide sur le visage du roi qui regardait les choses qui continuaient à bouger autour d'eux sans que personne ne les touche. Ses habits du jour vinrent se poser à côté d'eux tandis qu'elle finissait son travail. Puis quelque chose força le souverain à se mettre debout et l'aida à enfiler la tenue. Pendant que sa protégée lui tendait ses tâches du jour. Il les saisit mais au lieu de les consulter comme à son habitude, il les reposa sur son lit avant de saisir les poignets de la jeune femme d'une main et de s'y asseoir.
- Monseigneur ?! s'exclama-t-elle surprise.
Il regardait attentivement ses mains.
- Monseigneur, vous êtes déjà en retard ! et vous ne savez même pas ce que vous devez faire aujourd'hui.
- Je m'en occuperais plus tard.
- Mais...
- Asseyez-vous ! la coupa-t-il
Elle s'exécuta sans broncher tandis qu'il continuait à fixer ses mains.
- Que cherchez-vous ainsi ?
- Comme vous faîtes.
- Pour ?
- Déplacer des choses, allumer les bougies...
- Ce n'est sûrement pas sur mes mains que vous trouverez la réponse.
Il la scruta d'un regard curieux.
- Alors où ?
- Ce n'est pas quelque chose de physique.
- Expliquez-moi ?
- Qu'ai-je en retour ? rigola-t-elle
- Je ne sais pas, laissez-moi réfléchir.... Un jour de congés ?
- C'est discutable. Si vous voulez bien me rendre mes mains par contre.
Il les lâcha précipitamment en rigolant nerveusement.
- Excusez-moi.
- Ce n'est rien. Que voulez-vous savoir ?
- Depuis quand savez-vous faire... ça ?
- Les dons des élémentaires ne sont pas acquis dès la naissance, un jeune ne saura pas manier les éléments quelques qu'il soit. Cependant, si ses deux parents sont eux-mêmes des élémentaires il a une forte chance de le devenir quoiqu'il arrive que ce ne soit pas le cas mais c'est tout de même très rare. Par exemple, ma sœur ne l'est pas.
- Vous avez une sœur ?
- Deux. Mais là n'est pas la question. Si un seul des parents est élémentaire, il y une assez faible de chance de l'être et sera sûrement moins puissant qu'un élémentaire « pur ». Malgré tout, les premiers signes apparaissent très vite, souvent vers l'âge de cinq ans, pour ceux à l'apparence d'homme et vers douze ou treize ans pour les elfiges. A ce moment, on leur apprend au plus vite à contrôler leur don ce qui leur permet d'acquérir plus de puissance durant leur adolescence.
- Et comment ça marche ?
- La première chose à savoir c'est que ce n'est pas de la magie. C'est seulement un transfert d'énergie qui peut se faire dans n'importe quel sens.
- Comment ça ?
- Avez-vous un fruit ou une graine sous la main ?
Le souverain parti un instant dans son « petit » salon avant de revenir avec une pomme et de la tendre à la jeune femme qui s'en saisit et la plaça dans la paume de sa main. Presque aussitôt un petit rameau poussa du fruit et bientôt quelques feuilles y apparurent.
- Je peux donner de mon énergie pour lui permettre de pousser mais je peux lui en prendre.
La petite pousse se dessécha rapidement.
- Et la dernière possibilité est que je fasse un transfert d'énergie.
Elle fixa une bougie dont la flamme se raviva et tripla de taille tandis que le fruit dans sa main se mit à rapidement se ratatiner et devenir noir.
- Que se passe-t-il si vous utilisez trop votre propre énergie ?
- Je perds connaissance mais si vraiment j'en ai abusé, ça peut me tuer. Il est cependant rare que cela arrive. De plus, si j'ai l'accord de la personne je peux lui prendre de l'énergie.
- Comment se sent on quand on utilise ses « dons » ?
- Cela dépend des élémentaires. Certains peuvent se sentir vidés et fatigués et d'autres peuvent avoir un sentiment d'euphorie voire une impression de pouvoir. Il n'est pas rare que ce genre de personne perde la tête et, se croyant des surêtres, abusent de leur énergie et finissent par décéder.
- Et vous, comment vous sentez vous ?
- Calme, c'est quelque chose d'apaisant presque rassurant. Comme si c'était une force qui vivait en moi et qui ressortait pour me protéger et m'aider.
Le roi hocha lentement la tête.
- Je pense que vous êtes certainement déjà largement assez en retard. Vous devriez y aller.
- Vous avez raison.
Il se leva pour partir mais, il s'arrêta au niveau de la porte et se retourna brusquement :
- Je viens de réaliser quelque chose.
- Qu'y a-t-il ?
- Votre nom, je ne le connais toujours pas.
- Ce n'est pas urgent pour le moment. Par contre ce qu'il est c'est d'aller travailler.
- Très bien. Je vous revoie ce soir alors.
Il fit une légère révérence d'un air taquin avant de sortir définitivement. La jeune femme souffla amusée par le comportement de son souverain avant de ranger la chambre et de la quitter.
OôO
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